Etudier en bossant, ou bosser en étudiant ?

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Les jobs étudiants se concilient plus ou moins avec les études. Photo : Antony Drugeon (CC)
Clara Combaud explique le réchauffement climatique, Vincent Le Poittevin les offres téléphoniques. Photo : Antony Drugeon (CC)

Travailler en parallèle des études permet de les financer, pour de nombreux étudiants. Mais entre autonomie financière et poursuite des études, le dilemme impose un juste équilibre.

Clara Combaud, 20 ans, en M1 de biologie, et préparant le CAPES, travaille « de 7 à 10 heures par semaine », calcule-t-elle, « enfin ça dépend ». Un planning qui s’insère tant bien que mal au gré de ses trente heures de cours hebdomadaires. « Mon employeur est flexible, et puis je peux toujours rattraper les cours », résume-t-elle.

Animatrice de visites au centre de culture scientifique Pierre Mendès-France, elle fait découvrir les expositions scientifiques à des groupes, de la maternelle aux lycéens. « Ce travail est en rapport avec mes études, de la science à la pédagogie », s’enthousiasme-t-elle. Une opportunité vers laquelle l’ont d’ailleurs orienté ses professeurs. Et un moyen d’accéder à l’autonomie financière : « J’ai demandé à mes parents de ne plus me donner d’argent », explique fièrement Clara, non boursière. « Enfin sauf pour le logement ! », concède-t-elle.

Une autonomie qui devient même indépendance pour Vincent Le Poittevin, 22 ans. Déjà titulaire d’une licence de musicologie, le musicien poursuit des cours au conservatoire de musique, 15 heures par semaine. De quoi travailler dans un centre d’appel d’un opérateur téléphonique 21 heures par semaine. « Je subviens à mes besoins, se satisfait-il, même si je ne cherche pas à couper le lien avec mes parents ». Pour Vincent, non boursier lui aussi, l’aide parentale n’est plus qu’occasionnelle.

Le prix de cette indépendance, c’est de travailler de 7h à 13h, quatre matins par semaine, et sept heures chaque samedi. Un choix qui facilite autant les finances du jeune homme qu’il complique la tâche de l’étudiant. « Heureusement les cours du conservatoire sont modulables, on les programme surtout l’après-midi », explique Vincent. « Sinon je récupère les cours auprès des camarades », explique-t-il. Une solution possible après plusieurs années à les côtoyer au conservatoire. Flexibilité et faible volume des horaires de cours permettent ainsi à Vincent de trouver sa formule idéale. Et d’adapter ses études à son travail.

Clara, qui elle demeure avant tout étudiante, est tout aussi formelle : « Ce sont surtout les [étudiants de] licence qui travaillent; après ça devient plus compliqué », explique-t-elle, heures de cours oblige. L’autonomie, sans bourse(s), attendra souvent le diplôme.

Antony Drugeon, correspondant La Nouvelle République, le 8 décembre 2009

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