La décision du président palestinien Mahmoud Abbas de former un nouveau gouvernement prend de cours les observateurs. Les négociations inter-palestiniennes en vue de parvenir à une réconciliation Fatah / Hamas et à un gouvernement d’union nationale doivent se poursuivre la semaine prochaine. Le président palestinien espère que son parti arrivera à la table des négociations en position de force.
Samedi, les négociations prévues entre le Fatah et le Hamas au Caire s’annonceront délicates. L’annonce, lundi 11 mai, du président palestinien Mahmoud Abbas de former un nouveau gouvernement sans le Hamas coupe l’herbe sous le pied des négociateurs, qui depuis novembre œuvrent à la conclusion d’un accord de réconciliation et à la formation d’un gouvernement d’union nationale incluant les deux formations.
La décision, indiquent plusieurs sources palestiniennes, semble avoir été précipitée par l’entourage de Mahmoud Abbas, plusieurs ministres craignant pour leurs postes face aux exigences du Hamas.
Une source palestinienne proche du Fatah, contactée par Guysen, confirme sans hésitation : « Il s’agit d’une simple question de distribution de poste », écartant un blocage des négociations sur la question de la reconnaissance de l’Etat d’Israël, des accords conclus par l’Autorité Palestinienne, et de l’arrêt de la violence, pierres d’achoppement traditionnelles des négociations Fatah / Hamas. « Cela n’a rien à voir avec Israël », a souligné cette même source.
Toutefois, le Fatah s’est empressé de minimiser la portée de la décision du président palestinien. « Ce gouvernement n’est pas encore proclamé », a tempéré cette source, ajoutant qu’il ne le serait « peut-être pas avant la semaine prochaine, voire le voyage de Mahmoud Abbas à Washington le 29 mai ».
Mahmoud Abbas avait pourtant initialement déclaré que la formation du nouveau gouvernement interviendrait dans les 48 heures, précisant toutefois qu’il ne fermait pas la porte aux négociations malgré cette annonce.
Le Hamas a réagit fermement à la nouvelle, dénonçant une décision qui selon lui « n’est pas de bon augure et [qui] constitue un permis d’enterrement pour les pourparlers inter-palestiniens, comme elle aggrave les dissensions internes », par la bouche du porte-parole du parti islamiste, Fawzi Barhoum.
Selon des sources officielles palestiniennes, Salâm Fayyad, actuel Premier ministre, indépendant, pourrait se succéder à lui-même à la tête du gouvernement palestinien. Ce technicien spécialiste des finances et formé aux Etats-Unis dispose d’une bonne appréciation auprès des Occidentaux.
Antony Drugeon, le 13 mai 2009
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