Pour Noël, les étudiants étrangers se retrouvent parfois seuls. Entre la famille trop éloignée, et les amis qui rejoignent la leur, les fêtes de fin d’année prennent souvent une tournure étrange. Une expérience que connaît bien Carol Hitillambeau, étudiante mauricienne en master Web éditorial, qui entame sa septième année d’études en France. « A l’île Maurice, Noël était pour moi un évènement important, avec la famille », se souvient-elle. « Ça a changé depuis que je suis arrivée », regrette-t-elle, « Je ne fais plus vraiment Noël ».
Rentrer à l’île Maurice est pour elle exclu : en pleine saison touristique, l’aller retour lui coûterait 2000 €, le double du reste de l’année. « Et cette période de l’année est souvent celle des partiels », rajoute-t-elle. « Ça ne vaut pas le coup, surtout pour deux semaines », tranche-t-elle. De quoi changer radicalement la signification des fêtes de fin d’années. « A l’Île Maurice, Noël est très familial, et généralement on loue un bungalow près de la plage pour le nouvel an », se souvient Carol, ajoutant « on porte alors des vêtements traditionnels, on fait le grand ménage, pour symboliser le nouveau départ que représente cette nouvelle année ».
Noël serait-il devenu désormais un jour comme les autres ? « Non, malgré tout », estime-t-elle, même si elle se rappelle avoir passé un Noël « avec une amie à manger une pizza devant la série Friends ». Volontaire, elle avait même une fois pris l’initiative d’inviter tous les voisins de son immeuble pour un Noël. Une expérience qu’elle ne répèterait pas : « On était trois, un drogué, un dépressif et moi ». D’associations célébrant Noël entre étudiants étrangers, elle n’en a « jamais entendu parler ».
Mais cette année, elle sera en famille pour Noël. Pas la sienne, mais celle de Jean-Christophe, son petit ami. « C’est le troisième Noël que je vais passer avec eux, en Vendée », sourit-elle. Une solution qui permet à Carol de goûter l’ambiance des fêtes de fin d’année. Mais sans le climat de l’île Maurice, où l’été bat son plein.
Antony Drugeon, correspondant La Nouvelle République, le 15 décembre 2009
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