L’université de Jérusalem secouée par des saluts nazis

L’émotion s’est emparée du campus du Mont Scopus à Jérusalem. Des étudiants de gauche de l’Université Hébraïque auraient salué du salut hitlérien un défilé d’étudiants d’une association promouvant le sionisme. L’émoi a déjà cédé la place à la polémique, dans un campus où se côtoient les opinions les plus contradictoires.

Le défilé de l’association d’étudiants « Im Tirtzu » (Si tu le veux) a eu la surprise d’être salué par des saluts nazis la semaine dernière, alors que les étudiants paradaient drapeaux israéliens à la main, en scandant des chants patriotiques. Des étudiants de gauche, identifiés comme membres de « Campus L’kulanu » (Campus pour tous), connu pour ses sympathies envers les partis de gauche Meretz et judéo-arabe communiste Hadash, ont ainsi associé l’association sioniste au régime national-socialiste allemand.

L’incident, qui s’est produit le mardi 2 juin, et aurait pu rester une provocation entre associations estudiantines habituées à se dénigrer dans un campus très clivé, a pris rapidement une autre ampleur. « C’est désormais devenu la petite polémique ici », confirme aussitôt Benjamin, étudiant dans le campus en question, contacté par Guysen. Amit Barak, secrétaire adjoint d’ « Im Tirtzu », a aussitôt écrit au président de l’université, Menachem Magidor, ainsi qu’à plusieurs députés. « L’utilisation de symboles nazis dans un lieu tel qu’Israël, où l’Holocauste est encore une question très délicate, porte atteinte aux sentiments de nombreuses personnes et cela est intolérable », a-t-il ainsi écrit.

Face à l’émoi suscité par l’incident, l’un des étudiants auteur du salut hitlérien a présenté ses excuses de son propre chef, ce que la porte-parole de l’Université Hébraïque de Jérusalem a rapidement communiqué à la presse. « L’étudiant explique que son acte était son seul fait propre, et qu’il réalisait que c’était une erreur », précise le communiqué.

Mais rapidement, c’est à toute l’université d’être impliquée dans la polémique qui s’empare du campus. Les étudiants d’ « ImTirtzu », tracts à l’appui, s’en prennent à un corps enseignant « de plus en plus anti-israélien ». Un encart publicitaire est même acheté lundi 8 juin dans un quotidien à grand tirage, interpellant le conseil d’administration de l’Université Hébraïque sur des « professeurs et conférenciers qui soutiennent le terrorisme contre les Juifs, appellent aux sanctions internationales contre Israël, collaborent avec des antisémites et appellent ouvertement à la destruction d’Israël ».

Mardi 9 juin, l’Université a appelé à la fin de l’agitation autour de cette « affaire ». Dans un communiqué, l’Université Hébraïque déclare qu’elle « ne répondra pas à des réclamations infondées faites par des organisations ou des individus qui achètent des encarts publicitaires publiés dans la presse », ajoutant que « l’Université est très fière d’offrir une telle liberté d’expression sur le campus – ce qui inclut l’expression d’opinions émanant de tout le spectre politique – tant que cela concorde avec la loi israélienne ».

La réputation sulfureuse du campus du mont Scopus, où étudient Israéliens juifs, Palestiniens de Jérusalem-Est et Arabes israéliens ne sortira pas démentie de cette polémique.

Antony Drugeon, le 10 juin 2009


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