Israël découvre le droit au congé parental homosexuel

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Mar 31, 2009
Israël découvre le droit au congé parental homosexuel

Après la reconnaissance de l’adoption homosexuelle, le « congé maternité » devient accessible aux couples homosexuels. Israël se place ainsi parmi les pays les plus avancés en matière de droits des homosexuels.

Le 16 mars dernier, la situation des droits des homosexuels a connu une petite révolution en Israël. Yonathan Gher a obtenu un congé paternité de 64 jours pour la naissance de son enfant conçu par mère porteuse en Inde. Lui et son conjoint deviennent ainsi le premier couple gay à bénéficier du droit au congé paternité en Israël.

La décision, issue de la Caisse Nationale d’Assurances (Bituach Leumi), a notamment été permise par le fait que Yonathan Gher est le père biologique de l’enfant. La décision, historique, de l’administration publique repose sur le fait que la mère porteuse n’est pas considérée comme étant réellement la mère de l’enfant. Le couple a dû faire appel à une mère porteuse à l’étranger parce que la loi israélienne interdit aux couples homosexuels de recourir à ce procédé en Israël.

En avril dernier, la reconnaissance officielle de l’adoption à l’étranger d’enfants « non-biologiques » pour des couples de même sexe était déjà venue élargir les droits des homosexuel(le)s, alors que l’adoption était jusque-là réservée aux couples homosexuels dont l’un des membres était père (ou mère biologique). L’apparition du congé paternité homosexuelle est une nouvelle avancée dans ce contexte-là.

Une évolution qui ne doit rien à une quelconque modification de la loi. « Personne n’a envisagé l’éventualité que le droit au congé maternité soit un jour revendiqué par un homme », explique Irit Rosemblum, avocate de Yonathan Gher, et par ailleurs présidente de l’association New family, qui milite pour la reconnaissance des droits des homosexuels.

C’est donc dans un vide juridique que Yonathan Gher a pu s’engouffrer. « Ce n’est pas la loi qui a changé, mais son interprétation, ce qui est essentiel dans le droit israélien », explique, enthousiaste, Irit Rosenblum. Mais le gouvernement n’est pas totalement étranger à cette interprétation plus souple de la loi. La Caisse Nationale d’Assurances (Bituach Leumi) qui a accepté la requête de Yonathan Gher est en effet directement rattachée au ministère de la Santé.

De là à craindre un possible recul des droits des homosexuels, il n’y a qu’un pas, avec la formation du nouveau gouvernement. Irit Rosenblum refuse de le franchir : « Avec ce gouvernement ce ne sera pas facile, j’en ai peur, mais je ne crois pas à un retour en arrière ».

Mais la Cour Suprême garde encore la main haute sur l’évolution de la jurisprudence. Dès lors, la voie législative est encore le meilleur moyen pour rassurer les défenseurs des droits des homosexuels. « Il va falloir changer la loi », insiste Irit Rosenblum, « et faire un travail d’éducation pour faire évoluer les mentalités », ajoute-t-elle.

Car New family déclare assister 20 autres couples de même sexe, qui souhaitent également devenir parents. Le précédent de Yonathan Gher ne manquera pas d’être invoqué par ces nouveaux couples homosexuels aspirants à la parentalité.

Antony Drugeon, le 31 mars 2009

More Details

Mar 29, 2009
Bakchich au dessous d’un contrat de missiles

Une firme israélienne d’armement accusée d’avoir versé 120 millions de dollars de pots-de-vins en Inde

Les Industries Aérospatiales d’Israël (IAI) sont soupçonnées depuis ce week-end et les révélations d’un journal indien, d’avoir versé des pots-de-vin en marge d’un contrat d’armement à l’Inde.

Le contrat de vente de missiles Barak, conclu en février dernier, aurait été accompagné de commissions occultes d’une valeur totale de 120 millions de dollars, selon le quotidien indien DNA.

IAI a démenti, évoquant d’une part de simples frais bancaires, d’assurance, et de transport, d’autre part un partenariat conclu avec la firme indienne Tata en contrepartie de ce contrat.

Le journal indien justifie ses accusations en rappelant les liens étroits entre l’importateur israélien Elul et la firme Tata, alors qu’Elul n’est pas mentionné dans le contrat en question.

L’homme d’affaire indien Sudhir Chowdhary, dont le nom a déjà été cité dans une affaire de malversations liées à un contrat d’armement avec une firme israélienne (Soltam) est présenté par DNA comme l’intermédiaire entre les deux entreprises.

Le journal indien révèle en outre que le contrat a été conclu le jour même des élections législatives indiennes, contrevenant ainsi la loi.

Une enquête sur un précédent contrat de vente de missiles Barak dans les années 1990 se penche sur le rôle joué par Sonia Ghandi, leader du parti du Congrès (centre-gauche) actuellement au pouvoir.

Selon le quotidien DNA, les partis d’opposition BJP (ultra-nationaliste) et CPM (marxiste) demandent l’ouverture d’une enquête sur le contrat, d’une valeur de 1,5 milliard de dollars.

Antony Drugeon, le 29 mars 2009

More Details
Mar 29, 2009
Israël se cherche des touristes sur Internet

Le nouveau portail Internet promouvant la destination Israël n’échappe pas aux enjeux du conflit israélo-palestinien.

Le ministère du Tourisme israélien vient de mettre en ligne à partir de son site Internet un portail multimédia pour promouvoir la destination Israël.

La page www.goisrael.com/vt/ propose, en anglais, de visiter Israël à l’aide de photos et de vidéos, cartes à l’appui. Des suggestions de circuits thématiques conseillent les vacanciers potentiels.

Ceux-ci auront notamment le choix entre des visites axées sur la culture et l’histoire, la nature, la gastronomie, ou encore, bien sûr, la religion. Toutefois, en la matière, seuls des circuits orientés sur les religions juive et chrétienne sont proposées, le statut de ville sainte de l’islam de Jérusalem n’étant visiblement pas exploité par le ministère du tourisme.

Les Territoires palestiniens, délimités sur la carte du site par des pointillés, ne figurent pas dans les destinations proposées par le site, à l’exception du Nord de la mer Morte ; le plateau du Golan (revendiqué par la Syrie, depuis son annexion par Israël en 1967) y est par contre très présent.

Avec ce nouvel outil, le ministère du tourisme espère protéger la fréquentation touristique malgré le contexte de crise économique. « Le ministère du Tourisme étend ses activités de promotion à l’étranger, y compris par Internet, de façon à maintenir le rythme de croissance des entrées de touristes en Israël obtenu en 2008 », a déclaré Shaul Tzemach, directeur général au ministère du tourisme.

Le site Internet du ministère du Tourisme a doublé sa fréquentation en 2008 par rapport à l’an passé, avec 3,5 millions de connections. 830.000 émanaient des Etats-Unis, 227.000 d’Italie, 200.000 de France et 150.000 de Russie.

Antony Drugeon, le 26 mars 2009

More Details
Mar 29, 2009
Les Israéliens accros aux portables

Bien que plus chères, les communications à partir des téléphones mobiles ont la cote auprès des Israéliens, révèle une étude.

La rationalité économique en prend un coup. 53,9% des Israéliens disent en effet préférer leur portable à leur fixe pour appeler un téléphone portable, même de leur domicile. Seuls 40,5% des enquêtés y préfèrent leur appareil fixe.

L’enquête, réalisée par l’institut d’enquêtes TNS Teleseker pour l’entreprise de télécommunications Bezeq, a recueilli les réponses de 463 Israéliens majeurs, Juifs, adultes, et ayant au minimum un téléphone portable.

Les coûts de communication entre deux téléphones portables sont pourtant généralement supérieurs à ceux d’une communication d’une ligne fixe vers un téléphone portable.

Le grand public semble peu informé de ces faits. Interrogés sur ce qui leur paraissait le moins cher pour appeler un téléphone mobile, 46,5% des Israéliens choisissent le téléphone mobile. 37,3% optent pour le téléphone fixe, tandis que 14,5% avouent ne pas savoir.

Cependant, les opérateurs téléphoniques nourrissent le flou en matière de comparaison des prix en créant des formules tarifaires relativement complexes. Ils accordent notamment un certain temps de communication vers tous ou certains numéros pour un prix donné.

Antony Drugeon, le 26 mars 2009

More Details
Jan 8, 2007
Israël projetterait des attaques militaires contre l’Iran

Révélations du Sunday Times

Israël projetterait des attaques militaires contre l’Iran

Malgré les démentis d’Israël, Téhéran monte le ton.

Le journal britannique The Sunday Times vient de révéler que l’Etat d’Israël a élaboré un plan secret pour détruire les sites iraniens d’enrichissement d’uranium au moyen d’armes tactiques nucléaires. S’appuyant sur des déclarations anonymes de sources militaires israéliennes, l’hebdomadaire explique ainsi que deux escadrilles de l’armée de l’air se sont exercées en vue d’un éventuel bombardement de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran, avec des bombes à pénétration contenant de l’uranium appauvri, connues sous le nom de « bunker busters ». C’est à Natanz que l’Iran dit avoir l’intention 3.000 centrifugeuses, où deux cascades de 164 centrifugeuses sont déjà en service. Deux autres sites iraniens, un réacteur à eau lourde à Arak et des infrastructures de transformation d’uranium à Ispahan, seraient visés de leur côté par des bombes conventionnelles, poursuit le Sunday Times. Le journal ajoute que les plans israéliens prévoient l’utilisation de bombes conventionnelles à guidage laser pour percer des « tunnels » dans les objectifs. Des ogives nucléaires seraient ensuite tirées dans les orifices afin qu’elles explosent en profondeur dans le sous-sol et que les retombées radioactives s’en trouvent limitées.
Selon le Sunday Times, des pilotes de Tsahal ont effectué ces dernières semaines des vols jusqu’à Gibraltar pour s’entraîner sur la distance de 3.200 kilomètres aller-retour qui sépare Israël des cibles iraniennes. Parmi les itinéraires envisagés, l’un d’eux survolerait la Turquie, ami privilégié d’Israël dans la région.
Ces révélations ont l’apparence de fuites, mais le Sunday Times estime lui-même que des plans aussi secrets pourraient avoir été en fait communiqués à la presse pour volonter l’accentuer la pression sur Téhéran. La réaction iranienne ne s’est d’ailleurs pas fait attendre.
« Toute action mil contre la République Islamique ne retera pas sans réponde et l’agresseur regrettera très vite son acte » a en effet déclaré le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, Mohammad Ali Hosseini, lors d’une conférence de presse.
Cependant un haut responsable israélien a jugé « absurdes » ces informations. « Penser que nous lancerions une attaque à la bombe atomique contre l’Iran et qu’en plus nous irions le révéler à l’avance à un journal étranger est doublement ridicule » a-t-il déclaré, sous couvert d’anonymat.
Israël a toujours refusé d’écarter l’hypothèse de frappes préventives, à l’image du raid aérien lancé en 1981 contre un réacteur nucléaire en Irak. Toutefois, de nombreux analystes estiment que dans le cas de l’Iran, Israël ne pourrait se lancer seul dans une telle offensive. Le Sunday Times cite par ailleurs des sources qui précisent que le recours à des frappes nucléaires serait décidé seulement si une attique conventionnelle était écartée et si les Etats-Unis refusaient d’intervenir. Washington n’exclut pas l’option militaire, mais privilégie pour l’heure la voie diplomatique.

Antony Drugeon, LIBERATION, le 8 janvier 2007

More Details
Déc 25, 2006
Espoir teinté de scepticisme à l’occasion de la rencontre Olmert-Abbas à Jérusalem
Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert.
Le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert.

Face à leurs opposants internes, les deux dirigeants ont tenté de reprendre la main en relançant le processus de paix.

Ils savent qu’ils jouent gros. En recevant samedi pour la première fois le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Ehoud Olmert, le Premier Ministre israélien se résout à faire un signe d’ouverture alors qu’il ne parvient plus à imposer son autorité en Israël depuis la guerre du Liban. De son côté, le président palestinien doit montrer à son opinion publique que le processus de paix ne passe que par lui, alors qu’il vient de convoquer des élections anticipées pour reprendre la main face au Hamas. Les deux dirigeants relancent donc le processus politique non sans arrière pensées politiques : la relance du processus de paix interrompu en 2000 dépendra de leur capacité à convaincre auprès de leurs opinions publiques respectives du succès de celui-ci.

Israël sait donc qu’il lui faut faire des concessions pour éviter que le Hamas ne soit réélu au Parlement palestinien. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Mme Tzipi Livni, ne cache pas que tel est l’objectif de son gouvernement : « Il faut que le peuple palestinien comprenne qu’il y a deux options : celle qui existe actuellement avec un gouvernement terroriste qui ne peut satisfaire ses besoins quotidiens et politiques, tandis qu’il peut avoir une alternative capable de traiter de leurs besoins quotidiens et leur offre un horizon politique » a-t-elle affirmé à la radio de l’armée israélienne. Le gouvernement israélien a donc profité de l’occasion pour voter à l’unanimité le transfert de 100 millions de dollars au bureau du président palestinien. Ces fonds seront prélevés sur une partie des taxes douanières et de la TVA prélevées par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne sur les produits importés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ces fonds avaient été gelés au début de l’année en guise de sanctions après la victoire aux élections législatives des islamistes du Hamas et la formation en mars d’un gouvernement sous sa direction. « Il s’agit ainsi d’équilibrer l’aide financière accordée par l’Iran au Hamas », a déclaré le vice-premier ministre Shimon Pérès à la radio publique.

Reste l’épineuse question des prisonniers. Ehoud Olmert ne pouvant apparaître trop conciliant alors que la droite dure reprend de la vigueur en Israël, la rencontre de samedi n’a abouti à aucun accord sur la libération des prisonniers palestiniens et du soldat Gilad Shalit enlevé. Mais les deux parties ont convenu de réactiver une commission mixte chargée de déterminer la liste des personnes à libérer. M. Miri Eisen, porte-parole de M. Olmert, a souligné qu’Israël est prêt à libérer un grand nombre de prisonniers palestiniens, mais « il n’y aura pas de libération de prisonniers avant le retour de Gilad Shalit ». Un signe de fermeté pour que les faucons en Israël ne récupèrent pas les fruits politiques de ces accords. Déjà, la droite israélienne y réagit avec hostilité : le député du Likoud (opposition de droite) Sylvan Shalom a dénoncé la remise des taxes douanières et de la TVA à l’Autorité palestinienne en estimant qu’Israël « va encourager la Communauté internationale notamment les Européens à briser l’embargo financier imposé à l’Autorité palestinienne ». Du côté palestinien, le ministre chargé des prisonniers, Wasfi Kabha (Hamas), a estimé que « cette rencontre n’était que de la poudre aux yeux ». « Aussi bien Abou Mazen (Mahmoud Abbas) qu’Ehoud Olmert sont confrontés à une crise interne et ils se sont rencontrés uniquement pour dire qu’ils espèrent reprendre des négociations », a critiqué ce ministre.

Antony Drugeon, LIBERATION, le 25 décembre 2006

More Details