Fukushima, gaz de schiste, record de consommation pétrolière… S’il ne faut retenir qu’une leçon de l’année 2011 au plan des matières premières énergétiques, le rapport Cyclope 2012, rendu public le 9 mai, répond « révolution énergétique ». L’Afrique peut en profiter pour valoriser les atouts de son sous-sol.
La révolution énergétique correspond au « repositionnement des grandes sources d’énergie sur un temps long », selon Philippe Chalmin. Pour l’économiste, coordinateur du rapport Cyclope, un processus de long terme, qui redistribue les cartes des matières premières énergétiques, est bien enclenché.
L’entreprise de sécurité informatique néerlandaise Gemalto a annoncé le 10 mai avoir été « sélectionnée pour sécuriser l’enregistrement des citoyens burkinabè sur les listes électorales en vue des prochaines élections législatives et municipales qui auront lieu le 2 décembre 2012 ».
En vue du scrutin, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a donc choisi la solution d’inscription Coesys proposée par Gemalto pour constituer le registre électoral.
Le système, explique l’entreprise, consiste en un kit d’identification qui tient dans une valise facilement transportable.
Emel Mathlouthi, chanteuse tunisienne, est à l’honneur depuis la sortie de son album « Kelmti horra » (ma parole est libre) et la révolution qui a rendu sa voix à la Tunisie. Une voix qu’Emel Mathlouthi assume volontiers incarner.
Quelles sont vos influences musicales ?
Durant mon enfance, j’ai découvert la musique avec les disques de mon père, puis ensuite il y a eu tout ce que m’ont fait découvrir les amis, avec qui on s’échangeait beaucoup de musique, notamment beaucoup de classique et de rock. Ensuite je me suis mise à écouter des choses plus responsables, plus concernées : du rock et du métal des années 1990, j’en suis arrivée au rock et métal des années 1970. J’écoutais beaucoup Joan Baez, Bob Dylan, et leurs équivalents arabes, comme Marcel Khalifé.
C’est vrai que j’écoutais plus de musique anglo-saxonne que française. Mais en Tunisie on écoutait souvent des variétés françaises. C’est surtout l’album de Céline Dion et Jean-Jacques Goldman [D’eux, en 1995, ndlr] qui m’a marqué. C’était l’été de mes 15 ans. C’est cet album qui m’a donné envie de chanter.
Vous avez dit que le cinéma était une source d’inspiration pour vos chansons. Quel cinéma, et de quelle manière ?
Je suis très cinéphile, j’aime beaucoup le cinéma d’auteur. Non seulement parce que c’est un très bon cinéma, mais aussi pour ce que cela permet de découvrir d’un pays et de sa culture. Il permet de faire passer, mais tout en subtilité, beaucoup de choses. Je pense en particulier au cinéma du réalisateur turc Fatih Akin [turco-allemand, ndlr] qui m’a fait aimé la musique turque et Istanbul, à Ken Loach [britannique], des iraniens Kariostami et Makhmalbaf. J’ai aussi été très marquée par le cinéma néo-réaliste italien.
Dans ma musique, cela m’a enseigné la différence entre la construction binaire, classique, et les formes de construction décousues, détachées, que je préfère, qui me permettent de n’être liée à aucune obligation. J’essaie moi aussi de reconstituer une ambiance, cette liberté m’inspire et m’aide dans mes arrangements musicaux.
Reconstituer une ambiance, c’est par exemple, comme dans la chanson Etnia twila, inclure des enregistrements sonores de la rue tunisienne voire de la révolution ?
Oui, il s’agit d’une chanson que j’ai écrite en 2007 en pensant très fort aux rares courageux qui se battent envers et contre tout. Je souhaitais leur rendre hommage, avec un message positif ; leur dire que la révolution est possible. Je jouais avec les sons enregistrés sur place, par exemple avec le cri d’un marchand de légumes qui finit par marquer la fatigue au fur et à mesure qu’avance la chanson. Globalement de 2005 à 2009 j’ai beaucoup écrit, je chantais par conviction… J’espérais que grâce à mes chansons, chacun commence à se révolter.
J’ai été surprise par la révolution ; l’album était alors en préparation, j’ai compris qu’il ne sortirait qu’après. Pour autant, mes chansons ont tout de même participé à la révolution. En 2007, j’avais chanté cette chanson à Paris, place de la Bastille, et RFI l’avait filmé. Une autre fois, c’est une personne avec son téléphone portable qui a fait circuler sur le web une vidéo de moi en train de chanter. Il ne faut pas oublier qu’à partir de 2007/2008, beaucoup de jeunes étaient connectés via les réseaux sociaux notamment, et le buzz a fonctionné pour mes chansons.
Assumez-vous cette étiquette d’artiste engagée ?
C’est sûr que je n’ai pas honte de chanter sur des thèmes politiques. Je trouve que ce sont des chansons fortes, qui méritent d’être mises en valeur par des arrangements. J’ai refusé l’étiquette d’artiste engagée, si cela doit décrire une musique trop peu travaillée… Mes chansons défendent une cause ; grâce à la révolution, mon album a une portée plus grande. Mais une chanson pauvre, sans arrangements, n’aurait aucun écho. Ça me gênerait qu’on ne parle que du côté politique de mes chansons. Je créé moi-même mes sons, sans aller piocher dans une banque de sons toute prête ! J’ai commencé seule, sans argent, sans moyens, j’ai bricolé, je voulais créer un univers.
N’est-ce pas délicat d’être mise en avant et présentée comme la voix de la révolution ?
C’est un honneur. Alors forcément, dès qu’on apparait un peu, on est en proie aux critiques. Mais je n’ai trahi personne, je n’ai embobiné personne, j’ai travaillé seule, personne ne m’a donné de fleurs… J’ai écris mes chansons avec mon ressenti. Maintenant quand je vais dans la rue en Tunisie je suis reconnue. Auparavant, jamais je n’aurais rêvé de toucher le grand public. Pourtant, une fois à Tunis, un vieux monsieur de 64 ans est venu me parler les larmes aux yeux, cela m’a beaucoup touché.
Maintenant que la révolution a renversé Ben Ali, pensez-vous vous mettre en retrait politiquement, ou pensez-vous rester vigilante, par exemple face au gouvernement d’Ennahda ?
Etant en France, c’est tout de même compliqué, avec ce gros débat autour de l’identité nationale, de la viande hallal, toute cette islamophobie… Il faut éviter de tomber dans la diabolisation. Ici on n’a pas dénoncé Ben Ali durant son règne, tandis que les dénonciations sur l’islamisme allaient, elles, toujours bon train, crise identitaire française oblige…
J’en ai marre de ce terme de « rester vigilant » parce que j’ai l’impression que c’est un peu facile. En Tunisie, le pouvoir populaire reste fort, c’est au gouvernement d’être vigilant ! C’est le peuple qui a renversé Ben Ali. Alors je reconnais que le gouvernement actuel n’a pas toutes les compétences requises, il faudrait laisser une grande place à l’opposition…
Je ne me mets pas en retrait, je continue de m’exprimer politiquement, et même dès que je veux sur Facebook ! Je suis une chanteuse, je fais mon métier. C’est le luxe de ce métier que de pouvoir être soi-même.
Dans cet album, aucune chanson d’amour. Pourquoi ?
Si, il y en a une, Dfina ! Mais je la détourne tellement qu’on ne sait pas si ça parle effectivement d’amour… ça devient plutôt un état d’âme à un instant T.
Je renie peut-être ce thème dans mon écriture… D’abord pour ne pas être toujours dans l’addiction à quelqu’un… Et puis c’est tellement fort quand on est avec quelqu’un, qu’on est absorbé par l’instant ! J’écris quelque rares fois sur l’amour déçu. Le problème d’écrire sur l’amour c’est qu’après, lorsque la personne part, la musique reste… Il faudrait que la musique puisse servir à d’autres causes !
Mais dans le prochain album, qui est à 80% déjà écrit, il y aura aussi des chansons d’amour, pas seulement de politique. Ce sera plus mélangé.
Du fait de votre engagement en faveur de la cause palestinienne, pourriez-vous envisager de donner un concert en Israël par exemple ?
Ça dépend où. A Nazareth, à Haïfa, où il y a une grande communauté arabe palestinienne, oui tout à fait. Mais pas à Tel-Aviv – ce n’est pas possible dans le contexte actuel. J’espère que ce pays va se décider à changer complètement de politique. Il est temps qu’Israël réfléchisse à l’intérêt de la région et pas à être à la botte des Etats-Unis et se comporter en ennemi. Il faudra respecter ce peuple palestinien, qui y a beaucoup plus de légitimité. Quelquefois ils se comportent vraiment mal aux check points, et je ne supporte pas les injustices. Cela soulagera le monde.
Je n’y ai encore jamais été, mais il faut savoir que cette situation en dissuade plus d’un, c’est très délicat quand on est arabe de demander le visa… je verrai bien si j’obtiens l’autorisation pour mon concert prochain, à Ramallah.
L’instabilité du cours des matières premières n’est certes pas chose nouvelle. Mais Philippe Chalmin, coordinateur du rapport Cyclope, qui fait chaque année le bilan des marchés des matières premières, ose affirmer cette année que « jamais le monde n’a été aussi instable ». Une volatilité des cours qui ne réussit pas toujours à l’Afrique.
Le rapport Cyclope 2012, rendu public le 9 mai à Paris, est agrémenté d’un sous-titre qui annonce la couleur : « En la forêt de Grande instabilité ». Les 52 spécialistes des matières premières qui ont contribué à ce 26e rapport depuis 1986 en avaient pourtant vu d’autres.
Mais de l’avis de P. Chalmin, cette instabilité est d’autant plus réelle en 2011/12 que le contexte économique mondial est dominé par la quête – contrariée – de régulation des marchés par le G20, par la panne du cycle de Doha ou encore par le quasi-échec de la conférence de Durban. Cette absence de pilote aux commandes de la planète, alors même que celle-ci est secouée par des crises, est source de « spéculation totale », s’inquiète P. Chalmin.
Le « plan Maroc vert », lancé en 2008 par le Palais royal (sur financement du Fonds Hassan II pour le développement économique et social), doit s’étaler sur « 10 à 15 ans » pour moderniser et renforcer l’agriculture marocaine. Mais à l’occasion du 7e Salon international de l’agriculture (Siam) qui s’est tenu à Meknès, le ministre marocain de l’Agriculture Aziz Akhanouch a tiré un premier bilan, en forme de satisfecit, du plan de soutien à l’agriculture. Parfois avec raison, parfois avec emballement.
Entre un volet productiviste et un volet social pour la petite agriculture de subsistance, le plan Maroc vert tente le grand écart. Ne serait-ce que sur le premier objectif, les autorités marocaines ont annoncé en 2008 l’ambition de faire de l’agriculture le « principal levier de croissance sur les 10 à 15 prochaines années ». Dans le détail, le plan compte porter la part de l’agriculture de 70 à 100 milliards de dirhams (DH) dans le PIB, créer 1,5 millions d’emplois supplémentaires, accroître la valeur des exportations de DH 8 à 44 Mds en particulier dans les filières où le Maroc est compétitif (agrumes, olivier, les fruits et légumes).
Non seulement les liaisons aériennes suspendues à cause du conflit armé et de la révolution reprennent, mais plusieurs compagnies aériennes ont lancé leur offensive en ce début mai sur le ciel libyen.
British Airways a annoncé le 1er mai qu’elle reprenait ses vols vers la capitale Tripoli, interrompus depuis les affrontements armés de l’année dernière. La compagnie a annoncé que trois vols hebdomadaires seraient prévus entre Londres et Tripoli.
Entre la croissance et l’inflation, le dilemme des autorités monétaires égyptiennes est tranché. La Banque centrale égyptienne a décidé le 3 mai de maintenir à 10,25 % son taux de prêt et à 9,25 % son taux de dépôt.
La croissance est pourtant loin d’être revenue, avec seulement 0,3 % de hausse du produit intérieur brut au dernier trimestre 2011, au terme d’une année particulièrement morose. Rien que sur le premier trimestre, le PIB égyptien s’était contracté de 4,3 points, en grande partie du fait des troubles politiques et de la révolution. Les estimations situent à 3 % la croissance attendue pour 2012.
La guerre entre le Soudan et le Sud-Soudan a atteint un nouveau degré. Khartoum décrète un embargo commercial à l’encontre de Juba, alors que les difficultés économiques étranglent les deux belligérants.
Le président soudanais Omar El Béchir a décrété dimanche 29 avril l’état d’urgence dans les trois États frontaliers avec le Sud-Soudan (Sennar, Nil blanc, Kordofan-Sud). Dans ces trois régions, la constitution est suspendue et un embargo commercial à l’encontre du voisin sud-soudanais est appliqué. Les exportations de pétrole sud-soudanais vers les installations portuaires de Port-Soudan sont donc formellement interdites.
La publication des données des administrations publiques permet une plus grande transparence de l’action publique, notamment en matière d’aide au développement et de renforcement démocratique. Cependant, les portails existants montrent leurs limites.
Carte des infrastructures du quartier délaissé de Tandale, à Dar Es Salaam, en Tanzanie
Dans la lutte contre la corruption en Afrique, les nouvelles technologies pourraient bien apporter un atout décisif. L’Open Data, compris comme la libération des données publiques dans un format utilisable par tous, a le mérite de jeter un coup de projecteur dans le détail des dépenses publiques. Chaque citoyen, et a fortiori la presse, peut consulter les choix budgétaires des ministères, institutions internationales et administrations locales qui se seraient prêtées à cet exercice de transparence.
Générer ou dynamiser des activités économiques grâce à la collecte de données : telle est l’idée de l’Open Data et de ses applications commerciales. Un marché émergent où tout reste à faire.
Carte touristique de Conakry réalisée par Guinée culture sur une démarche contributive
Les coupures d’électricité sont une plaie pour les entreprises de nombreux pays d’Afrique. Tout investisseur a besoin de connaître par avance la qualité de son approvisionnement électrique.
D’ici quelques mois, au Cameroun, l’application partiellement payante Feowl permettra d’y voir plus clair, assure Nicolas Kayser-Bril, cofondateur de Journalism++, agence web française spécialisée dans le data mining (exploitation de données), qui développe le projet, conjointement avec l’association Internet sans frontières, l’agence web allemande Tesobe, et l’agence web camerounaise Wasamundi : « Tout le monde sait qu’il y a des coupures d’électricité », explique-t-il. « Mais d’une enquête à l’autre, la population peut vous indiquer aussi bien qu’il y a 30 ou 120 coupures par an ! La rumeur prend le pas sur la réalité, mais les investisseurs ont besoin d’une information fiable », plaide l’entrepreneur.
Le Caire a annoncé dimanche annuler son accord de livraison gazière avec Israël. Le volume exporté vers l’État hébreu avait déjà fortement chuté en 2011.
La compagnie gazière égyptienne Egas, propriété de l’Etat, a annoncé dimanche 22 avril qu’elle annulait son contrat de livraison de gaz vers la Compagnie électrique israélienne (CEI).
Les banques marocaines seraient sur le point de se voir imposer une réduction du ratio de division des risques, qui passerait de 20 à 15 %.
Ce seuil légal au-delà duquel une banque ne peut plus prêter à un même emprunteur (excepté l’État) se calcule par le rapport entre l’encours chez un même bénéficiaire (pondéré de façon à intégrer le niveau de risque) et les fonds propres net de la banque. Avec cette décision des autorités monétaires, les banques marocaines seraient obligées d’être moins exposées aux grands groupes. Cela reviendrait à mettre en porte-à-faux 19 milliards de dirhams (DH) d’emprunts, selon un calcul de La vie éco qui s’appuie sur les chiffres des banques.