Un nouveau gouvernement palestinien pour d’anciennes discordes

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Mai 21, 2009
Un nouveau gouvernement palestinien pour d’anciennes discordes

Le gouvernement investi mardi n’a de nouveau que le nom. Le blocage des négociations inter-palestiniennes n’a pas permis d’aboutir à un gouvernement d’union nationale incluant le Fatah et le Hamas. Les deux partis se toisent à nouveau, l’un à la tête d’une Autorité Palestinienne sise en Cisjordanie et l’autre gouvernant la bande de Gaza. Une quasi-« solution à deux Etats » qui ne satisfait personne.

Le Premier ministre par intérim Salâm Fayad a été investi Premier ministre mardi à Ramallah, mettant fin à trois mois de négociations inter-palestiniennes.

Salâm Fayyad succède donc à lui-même à la tête du gouvernement palestinien, faute d’accord de réconciliation inter-palestinien et de formation d’un gouvernement d’union nationale entre le Fatah et le Hamas.

Indépendant, technocrate, Salâm Fayyad s’était aussi résigné face aux pressions de députés du Fatah irrités par un gouvernement dans lequel ils n’étaient pas représentés. La formation de ce « nouveau » gouvernement représente une demi-victoire pour eux.

Les ministres du Fatah représentent moins de la moitié des 20 membres du nouveau cabinet, opérant ainsi un retour en force dans le gouvernement palestinien. Toutefois, ce retour du Fatah est encore perçu comme insuffisant parmi la majorité Fatah du Conseil législatif palestinien, certains députés du parti de Mahmoud Abbas ayant refusé de voter la motion d’investiture du nouveau gouvernement.

Salâm Fayad a en effet suscité l’ire des cadres du Fatah en proposant des postes ministériels à des personnalités de second plan, et non aux caciques du parti. Aucun député Fatah ne s’est vu proposé de porte-feuille ministériel.

Le Premier ministre est également critiqué par certains membres du Fatah pour avoir décidé des mesures d’austérité financière qui auraient privé des proches du Fatah de traitements et de pensions.

Le nouveau gouvernement devra non seulement composer avec ces frictions entre indépendants et membres du Fatah, mais aussi et surtout avec la concurrence du gouvernement du Hamas dans le bande de Gaza.

La nomination de ce nouveau gouvernement, bien que présenté comme une solution transitoire en attendant une réconciliation entre le Fatah et le Hamas, entérine de fait la division entre la Cisjordanie administrée par l’Autorité Palestinienne et la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.

Le Hamas, avec lequel Israël refuse de négocier tant qu’il n’aura pas reconnu son existence et renoncé à la violence, se retrouve donc toujours dans l’opposition. Le mouvement islamiste n’a pas ainsi à participer à un gouvernement négociant avec l’Etat d’Israël.

Le président américain Barack Obama avait pourtant demandé le lundi 27 mai dernier que la loi interdisant le financement d’un gouvernement palestinien comprenant des ministres du Hamas soit révoquée par le Congrès américain.

Faute d’accord de réconciliation avec le Fatah, le Hamas demeure donc dans l’opposition, ce qui restreint d’autant la marge de manœuvre du Premier ministre palestinien dans les éventuelles négociations avec Israël.

Salâm Fayyad a en effet écarté peu après sa cérémonie d’investiture que les négociations avec Israël soient d’actualité. « Je ne pense pas que ce soit le moment approprié pour parler de négociations alors qu’Israël n’honore pas ses accords passés », a-t-il déclaré.

La poursuite des négociations israélo-palestiniennes apparaît donc ces conditions comme remise à une éventuelle intégration du Hamas au gouvernement, plus improbable que jamais.

Antony Drugeon, le 20 mai 2009

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Mai 21, 2009
Le Liban agité par l’affaire des espions d’Israël

La presse libanaise ne manque pas de s’étonner que l’enjeu des prochaines élections législatives soit désormais occulté par « l’affaire des espions ». L’annonce ce dimanche de l’évasion de deux espions présumés vers Israël vient en effet s’ajouter à celle de deux autres suspects ayant traversé la frontière la semaine dernière. Le premier cas d’évasion de suspect libanais d’espionnage pour Israël remonte au 5 mai.

La frontière libano-israélienne est normalement bien gardée, et les Libanais tentant de la traverser sont généralement interrogés et renvoyés au Liban.
La presse libanaise remarque également que les deux « émigrants clandestins » de ce week-end seraient partis avec leur conjointe et leurs trois enfants, ce que les autorités confirment pour l’un des deux. Cet homme serait par ailleurs malade de la polio, ce qui limite sa mobilité.
Les autorités ont arrêtées 15 personnes depuis le mois d’avril, suspectées d’espionner pour le compte d’Israël les membres du Hezbollah dans le sud du pays. Des poursuites judiciaires ont été effectivement poursuivies pour neuf d’entre elles.
L’affaire ne manque pas de ragaillardir le Hezbollah. Le parti chiite islamiste en profite pour rappeler ses galons de hérault de l’opposition à Israël, acquis lors de la présence israélienne au sud-Liban de 1982 à 2000, puis lors de la guerre de 2006 contre Israël.
« Ceux qui croient qu’Israël n’a aucune visée sur le Liban et qu’il ne s’ingère pas dans ses affaires internes se trompent énormément. Ils n’ont qu’à compter les espions découverts ces dernières semaines. Car un pays qui veut laisser son voisin en paix ne sème pas des espions sur son territoire », a ainsi déclaré Mohamed Raad, député du Hezbollah.
Les chances du « parti de Dieu » de renforcer sa représentation nationale au parlement libanais étaient de l’avis de nombreux observateurs déjà fortes avant que n’éclate cette affaire.
Ce lundi, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a invoqué à nouveau la menace israélienne. Evoquant des manœuvres militaires israéliennes, le leader de la milice chiite qui a résisté à l’armée israélienne durant les 34 jours de la guerre du Liban de 2006 a préparé l’opinion publique libanaise à une nouvelle confrontation avec l’Etat hébreu.
« Israël prévoit d’envoyer le message à la région et au monde selon lequel il n’est pas faible […]. Israël est prêt pour la guerre », a prévenu Hassan Nasrallah. Assurément, Israël est omniprésent dans la campagne des élections législatives libanaises.

Antony Drugeon, le 19 mai 2009

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Mai 19, 2009
Nouvel échec de rapprochement Fatah – Hamas

La médiation égyptienne, après avoir renoncé à la formation d’un gouvernement palestinien d’union nationale incluant le Fatah et le Hamas, semblait être parvenue à réconcilier les deux partis rivaux. La création d’une force de sécurité commune dans la bande de Gaza en attendant les prochaines élections a ainsi été annoncée samedi avec fracas par un haut responsable du Fatah. Une information démentie dès lundi par le Hamas.

Les négociations inter-palestiniennes sous l’égide de l’Egypte sont parvenues ce week-end à faire oublier leur vocation première, la formation d’un gouvernement de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, grâce à l’annonce de la formation d’une force de sécurité commune aux deux partis.

« Nous sommes tombés d’accord sur le principe de former une force de sécurité commune aux deux factions dans la bande de Gaza jusqu’aux élections de janvier 2020 », a ainsi déclaré samedi Nabil Shaath, haut membre du Fatah, à l’agence de presse égyptienne MENA.

Des sources au sein du Fatah comme du Hamas avaient alors affirmé avoir accepté cette mesure en échange de l’abandon du gouvernement d’union nationale Fatah – Hamas.

La question du contrôle des forces de sécurité est un objet de division récurrent entre les deux partis.

Le Fatah et l’Egypte ont présenté cet accord comme les prémisses de la fin des pourparlers inter-palestiniens.

« Nous attendons l’annonce de la signature d’un accord au Caire pour une date qui sera déterminée dans les semaines à venir », s’était réjoui samedi un officiel égyptien.

Le négociateur en chef du Fatah, Azzam al-Ahmed, a quant à lui confirmé que la réunion de samedi était l’avant-dernière.

Toutefois, l’information a été démentie dès le lundi par le Hamas. L’accord signifierait le retour du Fatah dans la bande de Gaza depuis son expulsion en juin 2007, mais pas celui du Hamas au sein des forces de sécurité en Cisjordanie.

Une asymétrie que rejette le « Mouvement de la Résistance Islamique » : « Cela est totalement inacceptable. La manière appropriée d’aborder le dossier sécuritaire passe par une refonte des services de sécurité à Gaza et en Cisjordanie », a déclaré Salah Al-Bardawil, haut responsable du Hamas.

« Accepter un accord portant seulement sur les services de sécurité à Gaza revient à décerner un satisfecit aux services en Cisjordanie et au rôle qu’ils jouent pour combattre la résistance et se livrer à la coordination sécuritaire » avec Israël, a-t-il ajouté.

Le Hamas accuse les services de sécurité de l’Autorité palestinienne de collaborer avec Israël contre la résistance que leur oppose les groupes armés palestiniens.

L’échec de ce rapprochement par les forces de sécurité intervient une semaine après l’annonce par le président palestinien Mahmoud Abbas de la formation prochaine d’un gouvernement n’incluant aucun ministre du Hamas, alors que le cycle de négociations inter-palestiniennes n’est pas encore achevé.

Antony Drugeon, le 18 mai 2009

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Mai 19, 2009
Juifs et Arabes expérimentent la coexistence à l’école

Une école mixte, réunissant Juifs et Arabes. Cette réalité, loin d’être isolée, demeure encore l’exception dans le système scolaire israélien. A Jaffa, l’un de ces centres témoigne de l’ouverture des enfants, souvent supérieure à celle des adultes. Dans les cours des écoles, le conflit israélo-palestinien perd souvent de son acuité, loin des journaux télévisés et des discours des adultes. Un modèle qui ne demande qu’à faire école.

Margerit et Zakya, sont assises côte à côté, presque bras dessus bras dessous. L’une est juive, l’autre arabe, mais elles partagent la même implication pour leur enfant. « Nous avons toute deux un fils dans cette école », explique Zakya.

En fait d’école, « College for all » est plutôt un programme de cours de rattrapages destinés « à des enfants d’origines sociales diverses, et souvent modestes », souligne Sarit Peckerman, directrice du programme de ce centre un peu particulier situé à Jaffa. A raison de quelques heures par semaine après les cours à l’école, les enfants y suivent un programme destiné à leur donner de « l’excellence dans chaque domaine de la vie », selon Sarit Peckerman : anglais, informatique, musique, art, littérature…

Autant dire que les parents, derrière les enfants présents ici, sont particulièrement motivés par l’avenir de leur progéniture. Le mélange d’enfants juifs et arabes y est également présenté comme un facteur d’enrichissement. 26 Juifs et 12 Arabes s’y voient quatre fois par semaine. L’enseignement, en hébreu, n’est pas particulièrement modifié en fonction de cette mixité. A l’exception des fêtes religieuses, qui sont toutes expliquées, et autour desquelles tournent bon nombre d’activités. « Chacun doit cultiver son identité, et c’est ici le lieu idéal pour cette multiculturalité », argumente Anat Niv, psychothérapeute impliquée dans le projet.

Pour Margerit et Zakya, cette ouverture est un moyen de donner plus de chances à leur enfant. Même si la coexistence est loin d’aller de soin. « Au moment de la guerre de Gaza, mon fils a été dire ‘Merde aux Arabes’ au fils de Zakya », témoigne Margerit. « Il répétait juste ce qu’il entendait », ajoute-t-elle. La guerre a assurément éprouvé le modèle de mixité du centre. « La guerre a été une opportunité précieuse pour poser des questions, pour s’arrêter sur des formules souvent entendues, pour parler de respect », assure Anat Niv. Selon elle, « la guerre est restée à la télévision, ici les enfants restent amis, ils ne connaissent que la souffrance, mais pas la haine ».

Léore, 12 ans, qui a « de très bon amis arabes » et aime apprendre « quelques » mots d’arabe, réalise être « un peu différente des autres ». « Mais », rétorque-t-elle aussitôt, « si tout le monde pensait comme nous, ça irait sans doute mieux ».

Le débat sur la nature juive de l’Etat d’Israël, récemment mis sur le devant de la scène par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, y prend une tournure forcément plus prosaïque. Sarit Peckerman refuse d’entrer dans le fond du débat : « Israël est un Etat très compliqué ; je ne regarde pas les choses dans la globalité, mais plutôt sur ce que je vois ici », explique-t-elle. « Tout cela n’a aucun sens pour les enfants ici ; c’est en jouant au basket par exemple que se créent des affinités, avec des Juifs comme des Arabes ».

Antony Drugeon, le 17 mai 2009

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Mai 17, 2009
Benoît XVI soutient les Palestiniens devant le mur de séparation

C’est devant le mur de séparation et dans un camp de réfugiés près de Bethléem que le pape a prononcé un discours destiné à exprimer sa solidarité avec les Palestiniens. Soutien à la création d’un Etat palestinien et condamnation de la construction du mur de séparation ont marqué le discours papal.

Benoit XVI s’est rendu mercredi 13 mai à Bethléem, ville natale du Christ qui regroupe une des plus anciennes communautés chrétiennes au monde. Le programme de cette troisième journée en « Terre sainte » était dominé par la dimension politique de ce voyage.

Le pape s’est en effet rendu dans le camp de réfugiés d’Aïda, où vivent 4.600 Palestiniens, et a prononcé un discours centré sur le conflit israélo-palestinien.

Le pape s’est exprimé en faveur d’un Etat palestinien, déclarant notamment : « Le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de vos ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues ». A son arrivée lundi en Israël, Benoît XVI avait déjà exprimé son désir de voir un Etat palestinien être créé.

Le souverain pontife a par ailleurs affirmé qu’il était « conscient de la souffrance palestinienne qui dure depuis des dizaines d’années ». Benoît XVI a également critiqué le mur de séparation (barrière de sécurité selon Israël), qu’il a qualifié de « tragique », « dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes ».

Cependant, il a pris garde de ne pas paraître ignorer les raisons ayant conduit à la construction de ce mur, évoquant en filigrane le terrorisme. « Nous prions pour un arrêt des hostilités qui ont conduit à la construction de ce mur », a-t-il ajouté.

Il a en revanche ouvertement critiqué la politique d’Israël, en demandant aux Israéliens de « renoncer à l’occupation, à la colonisation, aux arrestations et aux humiliations » infligées aux Palestiniens.

La solidarité envers les Gazaouis suite à la guerre dans la bande de Gaza en janvier dernier n’était pas non plus absente du discours papal. Benoît XVI a exprimé son « chagrin pour les pertes, les épreuves et les souffrances » vécues par la population. Il a également appelé à la levée du blocus sur Gaza. « Soyez assurés de ma solidarité avec vous dans l’immense travail de reconstruction qui s’annonce et de mes prières pour que le blocus auquel est soumise la bande de Gaza soit bientôt levé », a-t-il déclaré.

Pour autant, c’est à cette occasion que le pape a mentionné pour la première fois le terrorisme depuis le début de son pèlerinage en Terre sainte. Il a ainsi appelé les jeunes Palestiniens à « avoir le courage de résister à toute tentation de recourir à des actes de violence ou au terrorisme ».

Antony Drugeon, le 14 mai 2009

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Mai 14, 2009
Shimon Peres en Jordanie pour garantir la sincérité du gouvernement Netanyahou

Le président israélien Shimon Pères doit rencontrer le roi Abdallah II de Jordanie dimanche pour discuter des politiques des deux pays quant au processus de paix au Proche-Orient.

L’annonce de cette visite survient quelques jours après les propos pessimistes du roi Abdallah II de Jordanie, qui a estimé que « Si nous [les chefs d’Etat et de gouvernement de la région] retardons nos négociations de paix, alors il y aura un conflit entre les Arabes ou les musulmans et Israël dans les 12 à 18 prochains mois ».

La visite du président israélien est attendue comme une tentative de rassurer le monarque jordanien quant à la détermination du gouvernement Netanyahou de négocier avec l’Autorité Palestinienne et de faire progresser le processus de paix.

Le roi Abdallah II a évoqué la semaine dernière une approche conjointe qui impliquerait Israël, les Palestiniens, mais aussi les Etats arabes et les Etats-Unis, en vue d’un accord de paix de paix global.

C’est l’échec d’un tel accord global qui selon le roi de Jordanie mènerait à la guerre d’ici un an.

Antony Drugeon, le 14 mai 2009

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Mai 14, 2009
Mahmoud Abbas bouscule le Hamas

La décision du président palestinien Mahmoud Abbas de former un nouveau gouvernement prend de cours les observateurs. Les négociations inter-palestiniennes en vue de parvenir à une réconciliation Fatah / Hamas et à un gouvernement d’union nationale doivent se poursuivre la semaine prochaine. Le président palestinien espère que son parti arrivera à la table des négociations en position de force.

Samedi, les négociations prévues entre le Fatah et le Hamas au Caire s’annonceront délicates. L’annonce, lundi 11 mai, du président palestinien Mahmoud Abbas de former un nouveau gouvernement sans le Hamas coupe l’herbe sous le pied des négociateurs, qui depuis novembre œuvrent à la conclusion d’un accord de réconciliation et à la formation d’un gouvernement d’union nationale incluant les deux formations.

La décision, indiquent plusieurs sources palestiniennes, semble avoir été précipitée par l’entourage de Mahmoud Abbas, plusieurs ministres craignant pour leurs postes face aux exigences du Hamas.

Une source palestinienne proche du Fatah, contactée par Guysen, confirme sans hésitation : « Il s’agit d’une simple question de distribution de poste », écartant un blocage des négociations sur la question de la reconnaissance de l’Etat d’Israël, des accords conclus par l’Autorité Palestinienne, et de l’arrêt de la violence, pierres d’achoppement traditionnelles des négociations Fatah / Hamas. « Cela n’a rien à voir avec Israël », a souligné cette même source.

Toutefois, le Fatah s’est empressé de minimiser la portée de la décision du président palestinien. « Ce gouvernement n’est pas encore proclamé », a tempéré cette source, ajoutant qu’il ne le serait « peut-être pas avant la semaine prochaine, voire le voyage de Mahmoud Abbas à Washington le 29 mai ».

Mahmoud Abbas avait pourtant initialement déclaré que la formation du nouveau gouvernement interviendrait dans les 48 heures, précisant toutefois qu’il ne fermait pas la porte aux négociations malgré cette annonce.

Le Hamas a réagit fermement à la nouvelle, dénonçant une décision qui selon lui « n’est pas de bon augure et [qui] constitue un permis d’enterrement pour les pourparlers inter-palestiniens, comme elle aggrave les dissensions internes », par la bouche du porte-parole du parti islamiste, Fawzi Barhoum.

Selon des sources officielles palestiniennes, Salâm Fayyad, actuel Premier ministre, indépendant, pourrait se succéder à lui-même à la tête du gouvernement palestinien. Ce technicien spécialiste des finances et formé aux Etats-Unis dispose d’une bonne appréciation auprès des Occidentaux.

Antony Drugeon, le 13 mai 2009

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Mai 13, 2009
Portrait de David Noihaus, un Juif devenu prêtre catholique

Portrait de David Noihaus, un Juif devenu prêtre catholique, 3’04 », français. Mai 2009.

A l’occasion de la visite du pape Benoît XVI en mai 2009 en Israël, la télévision franco-israélienne dresse le portrait d’un prêtre atypique. Né juif, David Noihaus est devenu un prêtre catholique. Pont privilégié entre les cultes juifs et chrétiens, l’homme est un fervent partisan du dialogue inter-religieux. Un dialogue dont il dit ici attendre qu’il se renforce à l’occasion de cette visite papale.
Reportage de Guysen TV, diffusé le 13 mai 2009. Sujet d’Antony Drugeon et Kristell Bernaud (JRI).

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Mai 11, 2009
Benyamin Netanyahou favorable à la levée des restrictions économiques en Cisjordanie

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a déclaré dimanche aux ministres réunis en cabinet qu’Israël devait lever les restrictions pesant sur les Palestiniens vivant en Cisjordanie.

« Je pense que nous devons réaliser un gros effort, dans le cadre des contraintes de sécurité existantes, pour faciliter le sort des Palestiniens », a-t-il déclaré.

B. Netanyahou a ajouté qu’il fallait réduire la « paperasserie bureaucratique » afin de stimuler l’économie palestinienne.

Le Premier ministre a par ailleurs assuré que le redressement économique et financier de la Cisjordanie n’étaient d’aucune façon un substitut aux efforts diplomatiques.

« Si les deux parties peuvent témoigner de leur bonne volonté, nous pouvons progresser plus vite qu’on ne le pense », a-t-il déclaré, ajoutant « Je veux parler d’économie. Mais, s’il n’y a pas de coopération on continuera de travailler à la résolution des problèmes ».

Antony Drugeon, 11 mai 2009

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Mai 10, 2009
Le Liban arrête des espions pro-israéliens visant le Hezbollah

Deux personnes accusées d’espionner pour le compte d’Israël ont été arrêtées au Liban vendredi, ont annoncé des sources officielles libanaises.

Cette arrestation porte à 20 le nombre de personnes détenues pour ce motif, parmi lesquels se trouvent des Palestiniens ainsi que des Libanais membres des services de sécurité, dont un ancien général.

Israël a semblé confirmé la nouvelle, le chef des services de renseignement (Mossad) Eliezer Tsafir ayant déclaré au journal panarabe Al Hayat que le recrutement d’agents du Liban contre le mouvement chiite libanais Hezbollah était « nécessaire », l’organisation libanaise étant « une menace plus importante que jamais ».

Eliezer Tsafir n’a pas accordé d’importance à cette arrestation, ajoutant que les informateurs et agents arrêtés au Liban étaient conscients que le Mossad « n’avait pas acheté une police d’assurance vie ».

Le gouvernement libanais estime que la présence de ses réseaux d’espionnages constituent une violation de la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU adoptée en aout 2006.

Antony Drugeon, le 10 mai 2009

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Mai 10, 2009
La Ligue Arabe invite B. Obama à clarifier sa politique étrangère

La Ligue Arabe a appelé samedi le président américain Barack Obama à clarifier sa politique quant au processus de paix au Proche-Orient à l’occasion de sa visite en Egypte le mois prochain.

« On attend du président américain qu’il annonce sa politique à l’égard du conflit israélo-arabe lors de son voyage en Egypte », a expliqué Hicham Youssef, assistant du secrétaire général de la Ligue Arabe.

Les 22 pays de l’organisation ont justifié leur décision par le fait que le président américain aura alors rencontré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le président palestinien Mahmoud Abbas et les alliés arabes majeurs de Washington.

« A ce moment il aura entendu les parties au conflit et ainsi sera capable d’énoncer sa politique », a déclaré H. Youssef.

Durant sa campagne électorale, Barack Obama avait promis de s’adresser aux musulmans afin de corriger l’image des Etats-Unis dans le monde musulman. Il s’agit précisément de l’objet de sa visite prévue le 4 juin en Egypte, annoncé vendredi par la Maison Blanche.

Antony Drugeon, le 10 mai 2009

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Mai 7, 2009
« Les Juifs avons encore beaucoup à faire pour nous ouvrir aux chrétiens », Daniel Rossing
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Daniel Rossing milite pour le rapprochement judéo-chrétien. Photo : Antony Drugeon (CC)

A l’occasion de la visite du pape en Israël et dans les Territoires Palestiniens, Daniel Rossing, directeur du Centre de Jérusalem pour les Relations Judéo-Chrétiennes, analyse l’état des relations entre juifs et chrétiens à la lumière de ce voyage pontifical.


La visite du pape Benoît XVI s’annonce-t-elle délicate ?

Assurément, car il faut être conscient du fait que cette visite est très différente de celle du pape Jean-Paul II en 2000. Celle-ci intervient au début du pontificat de Benoît XVI, et non pas vers la fin comme pour son prédécesseur. Jean-Paul II bénéficiait d’une aura très positive, et du contexte particulier qu’était la célébration du jubilé de l’an 2000 du calendrier chrétien, préparé de longue date avec les autorités israéliennes.

Cette nouvelle visite papale ici intervient elle alors que ce pape, encore « récent », a déjà tenu des propos controversés à Ratisbonne (Allemagne) en 2006 sur l’islam et vient de traverser la controverse sur l’affaire Williamson (évêque négationniste invité par le pape à rejoindre l’Eglise catholique, NDLR) qui a fait grand bruit parmi les juifs.

Assurément, l’ombre du Jean-Paul II pèse encore sur Benoît XVI, et la comparaison est délicate pour lui.

Quels sont les enjeux de cette visite ?

Cette visite est avant tout un pèlerinage, et également un encouragement au pèlerinage pour les chrétiens du monde entier. Mais inévitablement c’est également une visite politique, avec la question du conflit israélo-palestinien en toile de fond, que le pape ne manquera pas d’aborder. Mais il y a également les rencontres avec les représentants des différentes religions qui tiennent une place importante dans le programme de la visite du pape. Enfin, dès le troisième jour de sa visite, le pape rencontrera diverses personnes telles que moi, impliquées dans le dialogue entre communautés et la paix. C’est là un autre aspect  significatif de la visite de Benoît XVI.

La visite du pape est-elle un moyen adéquat de favoriser le dialogue entre chrétiens et juifs ?

Cette visite au plus haut niveau est un excellent moyen de diffuser le message d’ouverture et de dialogue entre les deux religions vers le grand public. Toutefois, je pense que le travail de sensibilisation sur le long terme doit également être pris au sérieux.

Et d’ailleurs il faut dire que nous aussi du côté juif, nous avons encore beaucoup à faire pour nous ouvrir aux chrétiens.

En quoi le message du pape a-t-il des chances d’être écouté par les juifs ?

Le pape doit en fait naviguer entre deux chantages du type « si tu n’es pas entièrement avec moi, tu es contre moi », auquel autant les Palestiniens que les Israéliens sont tentés de le renvoyer. Le pape est sur une position plus difficile, qui consiste à dire « je suis avec chacun d’entre vous ». Il ne lui sera pas facile de faire entendre cette position du côté juif, mais la même difficulté l’attend du côté arabe.

Certains chrétiens critiquent la visite du pape à Yad Vashem, y voyant un excessif exercice de repentance. Le débat mérite-t-il d’être lancé ?

Selon moi, nous avons besoin de dépasser cette question de l’Holocauste. Il est malheureusement vrai de dire que la société israélienne instrumentalise l’holocauste à des fins politiques. Je pense qu’il faut transcender cette réalité, sans pour autant bien sûr oublier ce qui s’est passé.

A Yad Vashem, la position du Vatican est critique envers la présentation faite du pape Pie XII pour son rôle présumé pendant la seconde guerre mondiale. Mais le pape se rendra malgré cela à Yad Vashem, et ce sera sans doute pour lui l’occasion et l’endroit idéal pour se désolidariser à nouveau des propos de l’évêque négationniste Williamson.

Comment expliquez-vous la persistance de sentiments antichrétiens parmi la société israélienne ?

Récemment, le Centre de Jérusalem pour les Relations Judéo-Chrétiennes (CJRJC) a condamné le programme télévisé de la chaîne « Channel 10 » qui avait dépeint la vierge Marie et Jésus de façon insultante. Ces dérives ne sont malheureusement pas isolées, puisqu’un récent sondage commandé par le CJRCJ révèle que 41% des Juifs israéliens pensent que la religion chrétienne est une religion idolâtre.

Ces sentiments sont profondément ancrés dans les têtes non pas à cause du présent, mais à cause du passé. Les stigmates de plusieurs siècles d’oppression juive en terre chrétienne, l’Holocauste notamment, sont loin d’être dépassés.

Pourtant, l’Eglise catholique a particulièrement changé depuis cette époque, elle n’a cessé d’améliorer sa perception des Juifs, depuis l’Holocauste en particulier. De notre côté, on en est encore loin.

En fait, les Israéliens sont habitués à regarder les chrétiens ici comme les représentants d’une double majorité. Majorité chrétienne en se situant à l’échelle mondiale, et majorité arabe en se situant à l’échelle du Proche-Orient. Mais en réalité, il faut prendre conscience de ce que les chrétiens représentent une double minorité. Minorité arabe en Israël d’une part, et minorité chrétienne parmi les Arabes.

Le problème essentiel provient de ce décalage entre les perceptions et la réalité.

Comment envisagez-vous le travail de sensibilisation pour rapprocher juifs et chrétiens ?

Il n’y a aucun enseignement de portée significative sur le christianisme dans les écoles. Le centre de Jérusalem pour les Relations Judéo-Chrétiennes ne peut pas remplacer les programmes scolaires, alors on essaie d’impliquer certains professeurs dans l’ambition d’une meilleure compréhension mutuelle entre les deux religions, en publiant notamment des brochures.

La bonne nouvelle, c’est que 50% des Juifs israéliens considèrent que quelque chose devrait être enseigné à l’école sur le christianisme, un pourcentage qui monte à 68% parmi les laïcs. C’est encourageant.

Propos recueillis par Antony Drugeon, le 7 mai 2009

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