« On peut dire les pires saloperies sur scène sans les penser », Erwan Villard

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Sep 22, 2009
« On peut dire les pires saloperies sur scène sans les penser », Erwan Villard

Erwan Villard, comédien. Photo : Antony Drugeon (CC)
Erwan Villard, comédien. Photo : Antony Drugeon (CC)

Après une apparition dans Poubelle, un court-métrage du réalisateur Vincent Dubar, le jeune comédien Erwan Villard prépare son spectacle solo, pour le prochain festival d’Avignon. Une manière de pointer un regard acéré sur les travers de la société, celle des jeunes en particulier. Avec un long métrage en préparation, de même qu’ un autre court. Entretien avec un passionné de théâtre, déjà vieil habitué des planches des représentations des soirées d’été en Luberon (Vaucluse).

2009, année de décollage pour votre carrière de comédien ?

En effet les choses s’enchaînent plus vite subitement. C’est dû à beaucoup de choses, notamment au hasard, mais aussi à une période de retour aux sources : j’ai plus d’envie, d’ambition, c’est un peu tout cela.

C’est ainsi que Vincent Dubar et moi-même, anciens camarades du lycée, avons travaillé cette année au court métrage Poubelle (partie d’une série de courts-métrages du réalisateur), et que nous devrions  mener à bien un long métrage pour une sortie en 2011.

Je devrais également apparaître dans un court métrage en 2010 ou 2011.

Après vos expériences des candidatures et des castings, Internet et les réseaux sociaux ne sont-ils pas pour quelque chose dans ces collaborations ?

Internet est pour beaucoup dans la naissance d’une collaboration, mais de même que le hasard des rencontres. Vincent Dubar et moi-même nous sommes connus il y a déjà longtemps ; une rencontre fortuite nous a permis de reprendre le contact, Internet n’a fait que prendre le relais.

Les nouvelles technologies, certes c’est important. Cela permet de se créer et de conserver un réseau de contacts. Mais accumuler les contacts dans sa poche virtuelle, ce n’est pas mon truc. Il faut selon moi rester naturel avec ses contacts, être réellement soi. Dans ce genre de relations, il faut savoir donner de sa personne. Les nouvelles technologies ne doivent pas être une fin en soi.

Votre collaboration avec le chanteur Sépharina n’est-elle pas un autre exemple d’entraide mutuelle et informelle entre artistes ?

Avec le chanteur Sépharina, c’est un peu de hasard, et beaucoup de complicité entretenue depuis 2002. On avait déjà travaillé ensemble, et à nouveau on s’aide mutuellement. Chacun jette un œil critique sur l’écriture de l’autre, voir lui propose sa contribution, à l’occasion. On tente également de faire parler chacun de l’autre, effectivement de façon assez informelle.

Vous passez même au stade de l’écriture avec votre premier « one man show », Hardcore ?

Cela fait des années que j’essaie d’écrire ; là avec Hardcore, j’ai abouti, enfin. C’est là le résultat d’une bonne période, avec des projets qui aboutissent, les choses se sont faites spontanément. Il s’agit d’un spectacle qui me tient à cœur, l’écriture m’est venue naturellement.

Ecrire m’a toujours passionné, je voulais écrire juste pour mon plaisir. Ensuite la formule du « one man show » s’est imposée comme une évidence (même si certains figurants pourraient m’assister dans le spectacle).

Avec Hardcore, je parle de racisme, de sexe, naturellement, de politique, un peu, de la TV réalité, de pédophilie…

Hardcore, c’est avant tout l’envie de faire passer un message alors ?

Oui, j’avais des messages à faire passer, même déguisés, à l’attention du public. Mais je ne voudrais pas cibler un public intellectuel, comme trop de spectacles d’aujourd’hui.

C’est pour cela que je choisis des mots parfois crus. Je compte m’adresser aux jeunes, et pointer avec eux du doigt les défauts de notre société. Il s’agit d’amorcer une réflexion, sans pour autant leur lobotomiser le cerveau !

C’est aussi pour cela que je compte jouer le spectacle dans des bars ; en attendant de me jeter dans le grand bain du festival d’Avignon du « off », en 2010.

D’ici là, je donnerai à voir un court extrait de ce spectacle en octobre en Luberon, sans doute à Gargas, et organiserai une répétition publique, que j’annoncerai depuis mon site.

Ne craigniez-vous pas de paraître moraliste ?

Il y a bien un risque en effet. L’accusation d’homophobie est possible également. J’en ai d’ailleurs bien plus peur. Mais je prends le risque. On peut dire les pires saloperies sur scène, et ne pas les penser. J’incarne un personnage, il faut faire la part des choses. Cette personne n’est pas parfaite. Justement pour donner à réfléchir.

Propos recueillis par Antony Drugeon, le 6 septembre 2009

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Août 12, 2009
La paix par l’économie chère à B. Netanyahou appelée à sortir du flou

Slogan de campagne du candidat de droite Benyamin Netanyahou, puis mot d’ordre du Premier Ministre qu’il est depuis le 31 mars, la paix par l’économie suscite autant d’espoirs que de méfiance. Une ambigüité qui a fait son succès auprès d’un électorat réticent à toute idée d’Etat palestinien, mais qui n’a pas résisté à l’épreuve du pouvoir. Le centre Pérès pour la paix est venu sommer le gouvernement israélien de se hâter à mettre en œuvre des mesures concrètes. Effet possible des pressions de l’administration Obama, le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël a même confié cette tâche à Adi Ashkenazi, qui préconise parallèlement l’établissement de frontières permanentes, et de négocier le sort de Jérusalem et des réfugiés palestiniens.

05h30, des ouvriers palestiniens font la queue au check-point de Qalqilya. Photo : Antony Drugeon (CC)
05h30, des ouvriers palestiniens font la queue au check-point de Qalqilya. Photo : Antony Drugeon (CC)

Ahmad, 43 ans, patiente. La file d’attente, s’étire, interminable, dans la fraîcheur matinale. Il est 5h30 du matin et déjà le check-point de Qalqilya (nord-ouest de la Cisjordanie, frontalier d’Israël) est « assiégé » par une file d’un bon demi-kilomètre. Ahmad réserve sa place dans le lent défilé et va prendre un second café, après celui ingurgité au réveil dans sa garçonnière en ville. « Toute la semaine je dors à Qalqilya, je laisse ma femme et mes 6 enfants à Naplouse », explique-t-il, « pour pouvoir traverser le check-point assez tôt ». De l’autre côté, il prendra un taxi pour rejoindre son chantier, à Tel-Aviv. « Le soir je dois être rentré avant 19h, sinon je perds mon autorisation de travailler », rajoute-t-il, las.

Les travailleurs palestiniens migrant chaque jour vers Israël sont au cœur des « obstacles bureaucratiques au développement de l’économie palestinienne » longtemps brocardés par Benyamin Netanyahou. Devant les grilles du check-point, Sharen Green, activiste britannique de l’ONG Ecumenical Accompaniement Programme in Palestine and Israel (EAPPI), en témoigne : « Il y a huit files dans le check-point, mais les militaires n’en ouvrent que deux ou trois ». La traversée du check-point peut ainsi prendre quatre heures, « trois heures et demie quand les contrôles se relâchent », précise Sharen. Ce sont ainsi entre 3.200 et 4.000 travailleurs, hommes pour la plupart, qui participent à ce rituel matinal.

05h30, des ouvriers palestiniens font la queue au check-point de Qalqilya. Photo : Antony Drugeon (CC)
05h30, des ouvriers palestiniens font la queue au check-point de Qalqilya. Photo : Antony Drugeon (CC)

Le soir, après avoir quitté leur chantier, situé parfois tout au nord ou au sud d’Israël, les ouvriers ouvrent un autre rituel. A leur descente de taxi, ils se mettent à courir pour passer avant l’heure fatidique de 19h, la carte magnétique ne laissant pas le droit à l’erreur.

Candidat du Likoud aux dernières élections législatives de février 2009, Benyamin Netanyahou se distinguait des autres candidats par un plan de paix éludant la question d’un Etat palestinien, mais insistant sur la levée des « restrictions bureaucratiques pesant sur l’économie palestinienne » tout en « [restant] dans le cadre des contraintes de sécurité existantes ». Une tactique clamée à nouveau haut et fort le 11 mai dernier en Conseil des ministres par un Premier ministre encore fraîchement investi, et qui permettait à « Bibi » de cultiver une voie médiane entre indépendance des Palestiniens et jusqu’au-boutisme nationaliste. L’idée, faute de séduire les Palestiniens et leurs soutiens, s’adressait plutôt à l’ « Occident ». L’Autorité palestinienne a en effet rejeté régulièrement la proposition de « paix par l’économie », y voyant une tactique dilatoire.

Communication politique

Sharen Green affiche de même sa défiance : « Je doute de la sincérité de la démarche, [Benyamin Netanyahou] n’a rien fait quand il était déjà Premier ministre [de 1996 à 1999, NDLR] ». Shar Ever, économiste à l’Alternative Information Center (AIC, ONG israélienne pacifiste), dénonce quant à lui une diversion « vieille de plusieurs années déjà », assurant que « tant que dure l’occupation, aucune économie palestinienne ne peut se développer ». Il n’attend rien des gestes consentis jusque-là par le gouvernement. « De légers retraits, quelques suppressions de check-points, ne suffisent pas. Le mur demeure l’obstacle prioritaire », argumente-t-il. La situation des travailleurs palestiniens tels qu’Ahmad est selon lui occultée par ces effets d’annonce. « Les travailleurs palestiniens ont le droit d’entrer librement en Israël », explique-t-il, invoquant l’accord de Paris de 1994, annexe des accords d’Oslo.

La paix par l’économie, au-delà d’un nom relativement consensuel, suscite donc la méfiance du camp pro-palestinien. La faute à une absence de propositions claires sous la bannière de ce qui reste encore un slogan. De l’avis d’une journaliste de Jérusalem, spécialisée en économie, il ne faut y voir pour le moment que communication politique : « Ce n’était jusque-là qu’une annonce, rien n’indique qu’elle soit suivie d’effets ».

Faire lever les restrictions administratives pesant sur l’économie palestinienne : le leitmotiv de Benyamin Netanyahou a trouvé dans les évacuations d’ « avant-postes » (colonies sauvages, non autorisées par le gouvernement israélien) et de check-points consécutives aux pressions de l’administration Obama un début de réalisation. La presse israélienne n’a pas manqué de saluer alors les efforts consentis en faveur de la paix et leur bienfaits économiques.

Sans doute est-il permis d’y lire une réponse au rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur l’économie palestinienne publié le 4 juin dernier, accablant pour Israël. L’organisme a conclu en effet que le développement des Territoires palestiniens « reste entravé par les restrictions imposées par Israël sur le commerce et les déplacements dans les territoires occupés de Cisjordanie et par l’isolement croissant de la bande de Gaza ».

Mais une source proche de Silvan Shalom, vice-Premier Ministre israélien et ministre du Développement régional, en charge de ces questions, réoriente quant à lui le sens attribué à « la paix par l’économie ». « Ce sont un ensemble de projets industriels menés conjointement avec les pays arabes de la région », répond-t-elle. « Et avec les Palestiniens ? » ? «Voire avec les Palestiniens », répond-t-elle alors.

Le 14 juin, Benyamin Netanyahou a précisé les contours de sa politique de paix dans un discours capital. Il n’a que peu mentionné la paix par l’économie.  « Si les Palestiniens optent pour la paix […], nous ferons tous les efforts pour faciliter leur liberté de mouvement, et pour leur permettre de développer leur économie », avait sobrement déclaré Benyamin Netanyahou. Là encore, le Premier Ministre israélien a été plus prolixe sur la question des relations économiques entre Israël et les Etats arabes.  Benyamin Netanyahou a ainsi proposé aux pays arabes de « coopérer avec les Palestiniens et nous [les Israéliens], pour promouvoir une paix fondée sur la croissance économique », vantant la réussite économique des pays du Golfe et proposant de créer des zones industrielles porteuses de milliers d’emplois. « Ensemble, nous pouvons entreprendre des projets susceptibles de surmonter les pénuries de notre région […], d’en maximiser les atouts […] et les moyens de transport », a-t-il ainsi proposé.

« Les Palestiniens ne cèderont pas »

La paix économique vise-t-elle les Palestiniens, et plus précisément la Cisjordanie, ou bien les Etats arabes voisins, comme l’Egypte, la Jordanie, voire à terme la Syrie et le Liban ? Face à un tel flou, le rapport du Centre Pérès pour la Paix est venu début août rappeler les dirigeants israéliens à l’ordre, en délivrant un diagnostic lapidaire : « La paix économique ne remplace pas une solution politique ». L’étude de l’organisme portait précisément sur le rôle que la paix économique pouvait jouer dans la résolution du conflit israélo-palestinien, et cherchait à « remplacer les généralités par lesquelles le terme de “paix économique“ est habituellement décrit ».

Présenté à la suite d’une rencontre officielle à Tel-Aviv entre Silvan Shalom et le ministre palestinien de l’économie, Bassim Khoury, le rapport a bénéficié d’un écho décuplé. Les conclusions des rapporteurs, selon lesquelles une troisième intifada pourrait bientôt se déclencher, et que la paix par l’économie, quoique nécessaire et utile, ne puisse se passer d’une solution politique, a créé un petit séisme politique. « Peu importe l’ampleur de l’amélioration des conditions économiques, les Palestiniens ne cèderont pas sur les questions clefs du droit de retour, de Jérusalem et de frontières permanentes », a ainsi prévenu Adi Ashkenazi, co-auteure du rapport, en évoquant des questions taboues chez la plupart des Israéliens.

L’étude du Centre Pérès pour la Paix délivre même un programme d’action en cinq points, donnant corps à un slogan jusque-là vide : l’emploi des Palestiniens en Israël, le développement de zones industrielles en Cisjordanie, l’ouverture du commerce, l’amélioration des infrastructures et l’investissement dans le tourisme.

De quoi  donner corps à une politique toujours chère à Benyamin Netanyahou. Le 2 août, lors d’une visite très médiatisée au pont Allenby (poste frontière israélo-jordanien, en Cisjordanie occupée), « Bibi » a vanté les mérites de sa politique d’ouverture économique, se targuant d’être à l’origine d’un taux de croissance économique de 7% en Cisjordanie.

Des propos pour l’heure vides de fondement politique clair, mais qui pourraient annoncer que la paix de l’économie est sur le point de passer du slogan à un début de réalisation. D’autant plus qu’Adi Ashkenazi a été promue au ministère de la coopération régionale, sous l’aile de Silvan Shalom. A Qalqilya, Sharen Green reconnaît que depuis plusieurs semaines, la file d’attente se réduit quelque peu : « Au check-point, les militaires sont moins regardants », explique-t-elle, sans savoir si cela vient directement des instructions du gouvernement.

Pour convaincre, la paix pour l’économie devra faire taire ceux qui l’accusent d’être un ersatz d’Etat palestinien. Redressement économique de la Cisjordanie (Gaza restant jusque-là exclue de cette politique) et création d’un Etat palestinien devront aller de pair pour convaincre tant la communauté internationale que les Palestiniens. L’électorat du Likoud (droite) qui a porté Benyamin Netanyahou au pouvoir, et celui du désormais incontournable Israel Beiténou (Israël est notre maison, extrême-droite), pourraient bien toutefois se sentir floué, alors que la paix économique a été largement comprise comme une alternative à un Etat palestinien encore largement refusé.

Pas suffisante pour régler un conflit israélo-palestinien focalisé autour de l’horizon de la création d’un Etat palestinien, la paix par l’économie n’en est pas moins nécessaire à la viabilité de cet Etat virtuel : le Fonds Monétaire International a estimé le 4 juin dernier que le développement économique des Territoires palestiniens « reste entravé par les restrictions imposées par Israël sur le commerce et les déplacements dans les territoires occupés de Cisjordanie et par l’isolement croissant de la bande de Gaza ».

Les négociations de paix israélo-palestiniennes semblent désormais promises à marcher sur leurs deux jambes, économiques et politiques. Si le gouvernement israélien ne trébuche pas.

Antony Drugeon, REVUE AVERROES, le mercredi 12 août 2009

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Juin 25, 2009
Discorde autour d’un parking entre orthodoxes et laïcs à Jérusalem

Tout juste six mois après l’élection de Nir Barkat, candidat nationaliste, à la mairie de Jérusalem, face à son adversaire religieux, le conflit entre laïcs et religieux s’exprime au grand jour. L’ouverture d’un parking durant le congé juif de shabbat (samedi) près du principal quartier ultra-orthodoxe (haredi) de la ville a fait l’effet d’une provocation parmi les milieux haredim, qui appellent à répéter la manifestation violente du samedi 6 juin. Les soutiens laïcs du maire n’entendent pas céder, réunissant tous les ingrédients d’une confrontation prolongée.

Le maire Nir Barkat n’était déjà pas en odeur de sainteté dans les milieux religieux, depuis son élection en novembre dernier en tant que candidat de la modernité et de l’entreprenariat. Il est désormais clairement voué aux gémonies dans les rues de Mea Shéarim, qui se sont soulevées samedi 6 juin contre la décision municipale d’ouvrir un parking tout proche durant le congé juif de shabbat. Six policiers furent blessés dans les affrontements avec les émeutiers, qui leur lancèrent des pierres, des bouteilles, et incendièrent des poubelles tout en insultant les forces de l’ordre de « nazis ».

Nir Barkat avait déjà cru pouvoir obtenir le pardon des haredim en confiant la gestion du parking à des « goyim » (non-Juifs) et en assurant la gratuité du parking [la religion juive interdisant tout contact avec l’argent durant shabbat]. Cela n’avait donc pas suffi à calmer les foudres des religieux, que le maire a du rencontrer mercredi soir. Les représentants haredim et la municipalité ne sont pas parvenus à un accord.

L’organisation haredit et antisioniste Eda Haredit a lancé dès l’échec du dialogue un appel à manifester de nouveau le samedi, ce 13 juin. « Pour les haredim, c’est plus qu’un parking, c’est devenu une lutte générale pour le shabbat à Jérusalem », a estimé Yéhouda Mechi-Zahav, membre de Eda Haharedit. Les religieux d’un autre courant, considéré plus ouvert, les hasidim de Gour, jusque-là hors du mouvement, ne se sont pas fait priés non plus pour venir y participer. D’ores et déjà, plusieurs affiches ont été collées dans les rues de Jérusalem pour appeler les pratiquants à assister à une prière d’ouverture du shabbat très politique, vendredi soir, dans un quartier religieux.

Pour autant, les milieux laïcs font bloc autour du maire, élu il y a six mois dans une poussée de modernisme face à un prédécesseur et un rival ultrareligieux. Pour eux aussi, il s’agit de plus que d’un parking, Nir Barkat ayant été élu pour faire de Jérusalem une ville moderne et compétitive économiquement. Plus prosaïquement, le maire se contente d’afficher sa préoccupation devant la situation difficile de la circulation automobile dans Jérusalem. « Les parkings doivent rester ouvert durant shabbat puisqu’ils offrent une réelle solution à un problème sans désacraliser le shabbat », a-t-il argumenté.

Un sermon qui n’atteindra sans doute pas des haredim plus déterminés que jamais à expérimenter le bras de fer avec une municipalité dévouée à des priorités « trop » laïques.

Antony Drugeon, le 11 juin 2006

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Juin 11, 2009
L’université de Jérusalem secouée par des saluts nazis

L’émotion s’est emparée du campus du Mont Scopus à Jérusalem. Des étudiants de gauche de l’Université Hébraïque auraient salué du salut hitlérien un défilé d’étudiants d’une association promouvant le sionisme. L’émoi a déjà cédé la place à la polémique, dans un campus où se côtoient les opinions les plus contradictoires.

Le défilé de l’association d’étudiants « Im Tirtzu » (Si tu le veux) a eu la surprise d’être salué par des saluts nazis la semaine dernière, alors que les étudiants paradaient drapeaux israéliens à la main, en scandant des chants patriotiques. Des étudiants de gauche, identifiés comme membres de « Campus L’kulanu » (Campus pour tous), connu pour ses sympathies envers les partis de gauche Meretz et judéo-arabe communiste Hadash, ont ainsi associé l’association sioniste au régime national-socialiste allemand.

L’incident, qui s’est produit le mardi 2 juin, et aurait pu rester une provocation entre associations estudiantines habituées à se dénigrer dans un campus très clivé, a pris rapidement une autre ampleur. « C’est désormais devenu la petite polémique ici », confirme aussitôt Benjamin, étudiant dans le campus en question, contacté par Guysen. Amit Barak, secrétaire adjoint d’ « Im Tirtzu », a aussitôt écrit au président de l’université, Menachem Magidor, ainsi qu’à plusieurs députés. « L’utilisation de symboles nazis dans un lieu tel qu’Israël, où l’Holocauste est encore une question très délicate, porte atteinte aux sentiments de nombreuses personnes et cela est intolérable », a-t-il ainsi écrit.

Face à l’émoi suscité par l’incident, l’un des étudiants auteur du salut hitlérien a présenté ses excuses de son propre chef, ce que la porte-parole de l’Université Hébraïque de Jérusalem a rapidement communiqué à la presse. « L’étudiant explique que son acte était son seul fait propre, et qu’il réalisait que c’était une erreur », précise le communiqué.

Mais rapidement, c’est à toute l’université d’être impliquée dans la polémique qui s’empare du campus. Les étudiants d’ « ImTirtzu », tracts à l’appui, s’en prennent à un corps enseignant « de plus en plus anti-israélien ». Un encart publicitaire est même acheté lundi 8 juin dans un quotidien à grand tirage, interpellant le conseil d’administration de l’Université Hébraïque sur des « professeurs et conférenciers qui soutiennent le terrorisme contre les Juifs, appellent aux sanctions internationales contre Israël, collaborent avec des antisémites et appellent ouvertement à la destruction d’Israël ».

Mardi 9 juin, l’Université a appelé à la fin de l’agitation autour de cette « affaire ». Dans un communiqué, l’Université Hébraïque déclare qu’elle « ne répondra pas à des réclamations infondées faites par des organisations ou des individus qui achètent des encarts publicitaires publiés dans la presse », ajoutant que « l’Université est très fière d’offrir une telle liberté d’expression sur le campus – ce qui inclut l’expression d’opinions émanant de tout le spectre politique – tant que cela concorde avec la loi israélienne ».

La réputation sulfureuse du campus du mont Scopus, où étudient Israéliens juifs, Palestiniens de Jérusalem-Est et Arabes israéliens ne sortira pas démentie de cette polémique.

Antony Drugeon, le 10 juin 2009

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Juin 9, 2009
H. Nasrallah refuse de désarmer le Hezbollah

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré lundi 8 juin reconnaître le verdict des urnes à l’issue des élections législatives de la veille tout en défendant le droit de son mouvement à garder ses armes.

Hassan Nasrallah a ainsi revendiqué la dimension démocratique de son « parti de Dieu » considéré comme islamiste et classé parmi les organisations terroristes selon les Etats-Unis et l’Europe.

« Deux grands mensonges sont tombés. […] Certaines parties de la majorité n’ont pas arrêtées de dire que l’opposition ne veut pas que les élections aient lieu, ou que l’opposition prendra d’assaut les bureaux de dépouillement si les résultats sont en notre désavantage. Ils ont même affirmé que nous n’accepterons pas les résultats des élections. Or nous sommes lundi, et je suis là, à votre service, en train de m’adresser à vous », a-t-il clamé dans une interview télévisée.

Le leader du Hezbollah a par ailleurs anticipé sur toute tentative de désarmer son mouvement.

« Le second grand mensonge que nous venons de détruire est celui qui affirme que les élections ne pourront pas se tenir alors que l’opposition détient des armes. Aujourd’hui, nous sommes lundi, et nous voilà, ce mensonge est tombé. Les armes ne sont pas là pour éloigner certaines personnes du pouvoir, elles servent uniquement à résister, et cela prouve que la Résistance est saine. », a-t-il argumenté.

Antony Drugeon, le  9 juin 2009

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Juin 8, 2009
H. Clinton : « Attaquer Israël serait comme attaquer les Etats-Unis »

La Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a assuré dimanche 7 juin que les Etats-Unis demeuraient solidaires d’Israël dans l’hypothèse d’une attaque iranienne contre l’Etat hébreu, promettant alors des ripostes américaines.

« Il n’y a peut-être pas d’alliance aussi formelle qu’avec l’Otan, mais je pense qu’il ne fait aucun doute pour chacun que si Israël devait subir une attaque nucléaire iranienne, il y aurait des représailles », a-t-elle déclaré.

La cheffe de la diplomatie américaine répondait dans un entretien de la politique américaine de main tendue à l’Iran quant aux négociations sur son programme nucléaire controversé.

« Nous comprenons le droit légitime des nations d’accéder à l’énergie nucléaire pacifique », a-t-elle expliqué, ajoutant « Il y a des moyens de concilier cela de façon à ne pas mener à l’arme nucléaire ».

Antony Drugeon, le  8 juin 2009

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Juin 7, 2009
Israël indemnisera les Palestiniens à Hébron

Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a ordonné le versement de 250.000 chekels (environ 46.000 euros) pour indemniser les Palestiniens dont les biens ont été endommagés en décembre dernier lors des manifestations autour de la « maison de la discorde ».

L’évacuation de cette maison résultait d’une décision de la Cour Suprême reconnaissant les droits palestiniens sur cette maison, et a mené à des manifestations violentes de la part des colons israéliens d’Hébron.

Revendiquant une politique de « terre brûlée », les manifestants avaient alors incendié voitures et maisons palestiniennes, détruit des fenêtres et agressé des Palestiniens.

Par ailleurs, une manifestation s’est déroulée samedi 6 juin à Hébron, réunissant activistes pacifistes israéliens et étrangers, ainsi que des Palestiniens, avec pour mot d’ordre « l’opposition à l’expansion de la colonie illégale de Susya (au sud d’Hébron) ».

La manifestation a été dispersée par l’armée israélienne, dans une tentative déclarée d’éviter que la manifestation ne soit menacée par une réaction violente des colons israéliens d’Hébron.

Antony Drugeon, le 7 juin 2009

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Juin 4, 2009
Le discours du Caire d’Obama suscite des réactions contrastées

Tendant la main aux musulmans, Barack Obama a tenté par son discours du jeudi 4 juin de désamorcer une logique de choc des civilisations. La démarche est saluée de nombreuses réactions officielles, mais elle est teintées de réserves côté israélien, et d’hostilité du côté de l’Iran et d’Al Qaïda. Le Hamas se distingue en revanche du réseau terroriste d’Oussama Ben Laden en reconnaissant un « changement tangible » dans le discours du président américain.

A l’issue du discours promis à rester comme « le discours du Caire », Barack Obama a très rapidement suscité des réactions de par le monde. L’Autorité Palestinienne a été parmi les plus rapide à réagir, saluant « un bon départ vers une nouvelle politique américaine dans le Moyen-Orient », par la bouche de Nabil Abu Rudeineh, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

« Son appel à cesser la colonisation et à l’établissement d’un Etat palestinien, ainsi que sa référence à la souffrance des Palestiniens […] constitue un message clair à Israël, selon lequel une paix juste se construit avec pour fondations un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale », a-t-il expliqué.

Le gouvernement israélien n’a pas réagi aussitôt, le Premier ministre Benyamin Netanyahou convoquant au préalable ses ministres pour analyser collectivement le discours du président américain. A l’issue de la réunion, un communiqué officiel est venu exprimer le vœu que « l’important discours du président Barack Obama au Caire [ouvre] une nouvelle ère de réconciliation entre le monde arabo-musulman et l’Etat hébreu », ajoutant toutefois «  Israël est engagé dans le processus de paix et il contribuera à l’élargissement du cercle des pays qui voudront vivre en paix avec lui, tout en prenant en considération ses intérêts, notamment dans le domaine de la sécurité ». Israël salue donc le discours d’Obama tout en rappelant au président américain que la main tendue au monde musulman ne doit pas être fermée à l’Etat hébreu, soucieux de sa sécurité.

Le Hamas n’a pas réagi immédiatement non plus après le discours de Barack Obama. Finalement, le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a reconnu « un changement tangible » dans le discours du président américain, en prenant le soin de déplorer également « des contradictions ». Le porte-parole du gouvernement gazaoui a ainsi déclaré : « Une des contradictions réside dans le fait que le président a affirmé que le Hamas était soutenu par le peuple palestinien mais il n’a pas appelé au respect de la légitimité du Hamas qui a été démocratiquement élu ».

Le député Hamas Mahmoud Ramahi a de même déclaré trouver « beaucoup de points positifs » dans le discours de Barack Obama, ajoutant « il y a une différence entre sa [Barack Obama] politique et celle de George W. Bush ». Toutefois, « le problème est toujours sur le terrain », a-t-il indiqué.

Parmi les réactions les plus enthousiastes, l’Union Européenne a rendu hommage à « un discours remarquable, […] qui va sans doute ouvrir une nouvelle page dans les relations avec le monde arabo-musulman », par la bouche de son Haut représentant pour la politique extérieure Javier Solana.

Le Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a salué de son côté dans le discours du président américain l’ « occasion d’écrire un nouveau chapitre » dans les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman.

Sans surprise, Al Qaïda, directement visée par cette tentative de réconcilier le monde occidental et l’islam, a tenu les propos les plus durs à l’encontre de Barack Obama. Le dirigeant de l’organisation djihadiste Oussama Ben Laden a pour l’occasion refait surface, par un enregistrement audio, dans lequel il appelle les musulmans à se « préparer pour une longue guerre contre les infidèles du monde entier et leurs agents ». Oussama Ben Laden a par ailleurs estimé que Barack Obama marchait dans les pas de son prédécesseur George W. Bush.

Le Hezbollah chiite libanais a de son côté critiqué un discours qui ne présente « aucun changement réel » dans la politique régionale des Etats-Unis.

La République Islamique d’Iran a quant à elle rapidement minimisé l’importance de ce discours, dans une allocution du premier dirigeant du régime, le Guide Suprême de la révolution islamique, Ali Khamenei. « C’est par la pratique que des changements devraient être faits, et non pas en faisant de jolis discours à l’adresse du monde musulman », a ainsi déclaré l’ayatollah Khamenei.

De fait, les réserves au discours de Barack Obama émanent précisément des acteurs des conflits entre le monde musulman et l’ « Occident ». A défaut de pouvoir explicitement rejeter un discours de paix et de réconciliation, ces acteurs soulignent leurs craintes, face à une politique américaine aux contours encore incertains.

Antony Drugeon le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
3 nouveaux tués dans des heurts Fatah / Hamas à Qalqilya

Trois Palestiniens ont été tués mercredi à Qalqilya dans des affrontements entre la police de l’Autorité Palestinienne et des membres du Hamas, selon l’agence palestinienne Ma’an.

Deux membres du Hamas assiégés ont été retrouvés morts dans un bunker à l’issue d’un assaut de la police, tandis qu’un policier palestinien a été tué par une grenade du Hamas.

Ces heurts surviennent cinq jours seulement après les affrontements ayant fait six morts dans la même ville de Qalqilya, dont deux membres du Hamas et trois policiers de l’Autorité Palestinienne.

Le gouverneur de Qalqilya, M. Al Khandaqji, a accusé le Hamas de vouloir réitérer sa prise de contrôle sur Gaza en Cisjordanie.

Le Hamas a déclaré mercredi que l’Autorité Palestinienne avait arrêté douze de ses membres lors de descentes de police à Naplouse, Tulkarem et Jénine.

Antony Drugeon, le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
Au Caire, Barack Obama réitère son rejet de la colonisation

Le président américain Barack Obama a prononcé jeudi 4 juin un discours de réconciliation avec le monde musulman au Caire, en réitérant les pressions exercées par son administration sur Israël pour régler le conflit avec les Palestiniens.

Appelant à un « nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans », Barack Obama a abordé le conflit israélo-palestinien dans son discours, faisant de la création d’un Etat palestinien le seul moyen d’y mettre fin, ajoutant qu’il « poursuivrait personnellement » cet objectif.

Estimant que le lien entre les Etats-Unis et Israël était incassable, le président américain a par ailleurs estimé que la situation des Palestiniens était intolérable.

Barack Obama a jugé que les implantations juives en Cisjordanie portait atteinte aux efforts de paix, et qu’elles devaient cesser.

Le président américain a par ailleurs mis en garde contre la tentation de nier la Shoah parmi le monde arabe, considérant que le retour aux stéréotypes antisémites serait une grave erreur.

Antony Drugeon, le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
Israël inquiet du voyage au Moyen-Orient de B. Obama

Le voyage du président américain Obama en Arabie Saoudite et en Egypte du mercredi 3 au vendredi 5 juin se donne clairement pour objectif de relancer la dialogue entre l’Amérique et le monde musulman. Une tâche ardue après la présidence Bush fils qui se heurte aux inquiétudes israéliennes, l’Etat hébreu craignant de voir le Président adopter une position déséquilibrée dans le conflit israélo-palestinien. La presse internationale quant à elle salue plutôt la fin de l’ère d’affrontement de civilisation Occident – Islam, symbolisée par la rhétorique de George W. Bush.

En un discours, Barack Obama va tenter jeudi 4 juin au Caire, sinon de réparer du moins de colmater l’incompréhension qui s’est creusée entre les Etats-Unis et le monde musulman. Une mission difficile, encouragée toutefois par les sondages, selon lesquels la rue arabe se montre relativement ouverte à la différence revendiquée par le président américain.

« Le président américain a le droit de tenter de se réconcilier avec le monde musulman et faire concurrence à Al-Qaida ou l’Iran pour conquérir son cœur ; pour notre part, nous devons vérifier que ce cela ne portera pas atteinte à nos intérêts communs [avec les Américains] », a lancé mercredi 3 juin le ministre des Transports Israël Katz, proche du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, à la radio israélienne. Celui qui est considéré par M. Netanyahou comme son porte-parole met des mots sur le sentiment généralisé en Israël selon lequel Barack Obama aurait une approche déséquilibrée du dossier israélo-palestinien, à force de vouloir se distinguer de son prédécesseur.

De fait, le conflit israélo-palestinien est au cœur des frustrations du monde musulman. A cet égard, il ne peut pas être totalement absent du discours du Caire, sans quoi l’objectif du président américain deviendrait inatteignable. Un constat que dresse ainsi en France le quotidien conservateur Le Figaro : « Malgré l’intense ballet diplomatique qui a précédé le voyage, nul ne s’attend à des annonces politiques majeures sur l’épineuse question du conflit israélo-palestinien. Mais le président, persuadé que le dossier est crucial pour l’avenir, devrait insister sur la nécessité urgente de mettre fin à la colonisation israélienne dans les Territoires occupés et exprimer son soutien à la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël. »

L’objectif de Barack Obama de réconcilier le monde musulman avec les Etats-Unis ne semble pas pouvoir faire l’économie d’un rééquilibrage diplomatique du côté des Palestiniens, selon le journal britannique The Times. « M. Obama a signalé qu’il allait adopter une approche davantage équilibrée que celle de M. Bush, qui laissait à Israël les mains libres pour étendre la croissance des implantations juives en Cisjordanie occupée », analyse le quotidien de droite de référence au Royaume-Uni.

Le spectre d’une prise en main volontariste du dossier israélo-palestinien par les Etats-Unis est précisément ce qui préoccupe Israël. « Il existe une coopération intense entre Israël et les Etats-Unis, mais les désaccords se sont récemment aggravés », a ainsi déploré M. Katz, en évoquant les récentes demandes répétées de l’administration américaine à geler les implantations en Cisjordanie, sans distinguer entre les avant-postes illégaux et les implantations légales.

Selon le journal suisse Le Temps, Israël cède à une inquiétude excessive. « Même si la rumeur ne cesse de se propager en Israël, le président américain n’a pas évoqué une seule fois publiquement la possibilité de réunir une large conférence internationale qui viserait à relancer l’ensemble du processus de paix dans la région, à l’image de la conférence de Madrid qui s’était tenue en 1991 », écrit ainsi le quotidien helvète. Lequel en conclut : « Malgré les énormes attentes que soulève sa visite au Proche-Orient, Obama semble donc décidé à maintenir le cap du «réalisme politique» dont il ne s’est en vérité guère écarté jusqu’ici en matière de politique internationale ».

Le décalage entre la presse israélienne, qui relate déjà les relations américano-israéliennes sur le registre du bras de fer, et la presse internationale est désormais patent. L’atmosphère d’affrontement entre l’Occident et l’islam qui demeure associé au prédécesseur de B. Obama n’est vraisemblablement pas pour rien dans les réactions de la presse internationale, partagée entre hommage à l’objectif du président américain et perplexité face à l’ampleur de la tâche. En Espagne, le quotidien de référence El Pais (centre-gauche) salue une diplomatie équilibrée : « La pression sur Israël s’est d’ores et déjà faite clairement. La pression sur les Arabes commence aujourd’hui à Ryad ».

Entre l’ouverture à la rue musulmane et la main tendue à l’Iran d’un côté, et la construction d’une « amitié honnête » avec Israël, Barack Obama s’attèle à des objectifs ambitieux. Sur ce chemin étroit, la diplomatie américaine joue une partie difficile.

Antony Drugeon, le 3 juin 2009

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Juin 3, 2009
B. Obama donne six semaines à Israël pour changer sa position

Le président américain Barack Obama a déclaré mardi 2 juin donner six semaines au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour définir une « position réactualisée » au sujet des constructions israéliennes en Cisjordanie et du principe de deux Etats [israélien et palestinien].

Le président américain désire en effet présenter un plan de paix préliminaire de six mois pour le Proche-Orient en juillet prochain, selon une source officielle israélienne.

Israël s’apprête en outre à recevoir George Mitchell, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, lundi prochain.

Barack Obama arrive aujourd’hui en Arabie Saoudite, où il devrait inviter le royaume wahhabite à jouer de son influence sur les pays arabes modérés, en particulier dans le Golfe persique, pour avancer vers une normalisation des relations avec Israël en contrepartie d’un gel des implantations.

Le président américain est également attendu demain en Egypte, où il doit donner un discours attendu s’adressant au monde musulman, dans une tentative d’améliorer les relations des Etats-Unis avec cette région.

Antony Drugeon, le 3 juin 2009

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