A Taybeh, orthodoxes et latins serrent les rangs pour Pâques

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Mai 3, 2009
A Taybeh, orthodoxes et latins serrent les rangs pour Pâques
Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)
Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)

Le village palestinien et exclusivement chrétien de Taybeh (près de Ramallah) a célébré samedi 18 avril la fête de Pâques, mêlant les latins (catholiques), melkites (orthodoxes catholiques), et grecs orthodoxes. Les divergences de calendrier y ont été mises de côté, à l’initiative des prêtres et fidèles de Taybeh. L’initiative a essaimé dans le reste des paroisses palestiniennes. Une façon d’unifier des cultes chrétiens entre lesquels les dissensions ne sont jamais éloignées.

« Allah Akbar ! », s’écrie, ravie, Marlène. Cette habitante de Taybeh ne cache pas sa satisfaction. En ce samedi 18 avril, « sabt el-nour » (samedi de la lumière) pour les chrétiens, ce sont les représentants des trois cultes chrétiens du Taybeh qui sont réunis à l’entrée du village. Les habitants, généralement une croix autour du cou, attentent la procession de pied ferme, l’appareil photo à la main. Le prêtre grec orthodoxe au centre, flanqué des prêtres latin et melkite, accueille deux bus de scouts. Entre ceux-ci, pas de distinction confessionnelle. Revenant de Ramallah, ils rapportent le feu du Saint Sépulcre, sorti selon la tradition orthodoxe le matin par le patriarche orthodoxe. « Il est vrai que cette cérémonie du ‘feu nouveau’ est orthodoxe, mais nous accueillons aussi ce feu avec eux, après tout c’est un miracle pour eux », explique le père Raed, prêtre latin (catholique).Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)

Les chrétiens tentent donc de dépasser leurs clivages à Taybeh. Le village a décidé de célébrer Noël (naissance de Jésus) selon le calendrier catholique, tandis que Pâques (résurrection de Jésus) est fêtée selon le calendrier des orthodoxes. « Taybeh a été le fer de lance de cette initiative, qui a été reprise par la suite dans les autres paroisses de Palestine, et même en Jordanie », s’enthousiasme frère Jacques Frant, moine latin. Seuls les lieux saints chrétiens de Jérusalem et Bethléem, du fait d’un régime juridique particulier, restent « fidèles » aux différents calendriers des cultes chrétiens.

Le feu, porté par diverses torches et cierges, progresse à travers le village, au son des nombreux tambours et des cymbales. Le défilé est ouvert par les scouts, un grand drapeau palestinien ouvrant la marche. Les scouts, alignés en rangs droits, presque militaires, sont suivis par une foule plus dense. Les prêtres, précédés d’enfants de cœur, avancent presque bras dessus dessous. La foule des fidèles, derrière eux, grossit au fur et à mesure de la progression dans le village, recrutant les curieux descendus sur le pas de leur porte. A l’approche de l’église grecque orthodoxe en fin de parcours, la foule entonne en chœur des chants religieux.

Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)
Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)

Mais l’unité des chrétiens de Palestine est loin d’aller de soi. Les propos récents de l’archevêque Théodose de Sébaste, chef de l’Eglise de Jérusalem (culte autonome, apparenté orthodoxe), sont encore présents dans les pensées. « Le pape Benoît XVI n’est pas le bienvenu en Terre sainte », avait averti l’ecclésiastique, en référence à la guerre israélienne à Gaza. L’archevêque avait dans le collimateur en particulier l’annonce de la visite papale en mai prochain à Yad Vashem (musée israélien commémorant la Shoah). « Nous ne sommes pas opposés à la visite du pape à Yad Vashem, mais avant d’exprimer sa solidarité avec les juifs, il devrait faire montre de solidarité envers les chrétiens de Palestine. […]Notre Yad Vashem à nous, c’est Gaza », avait déclaré l’archevêque, invitant le souverain pontife à commencer sa visite par Gaza.« Tout d’abord, le pape devrait rencontrer les chrétiens de Palestine, qui portent la lumière du Christ dans l’obscurité de l’occupation israélienne. Sinon, sa visite ne sera pas pour nous ; ce sera une visite rendue à Israël, une simple obligation mondaine, dans l’agenda du pape, vis-à-vis des organisations juives. [..] Que le pape se fasse l’avocat de notre cause », avait-t-il lancé, polémique.

L’impact de ces propos auprès des chrétiens non affiliés à l’Eglise catholique est difficile à estimer. Le fait est que le rapprochement entre cultes chrétiens suscite parfois quelques frictions. A Taybeh, la décision de faire converger les dates de Noël et de Pâques, ancienne de plusieurs années déjà, s’est imposée au forceps. Récalcitrant, le prêtre orthodoxe d’alors avait refusé l’offre, avant de s’y résigné après le boycott de son église par ses fidèles, explique frère Jacques Frant. « Les orthodoxes ont peur de perdre leur hégémonie », explique t-il. « La hiérarchie a laissé la liberté », ajoute le père Raed, qui confirme que ce sont les prêtres et les fidèles qui sont à l’origine du rapprochement.Pâques à Taybeh. Photo : Antony Drugeon (CC)

A Taybeh, le cortège de Pâques a terminé son défilé par trois tours de l’église grecque orthodoxe. De quoi rassurer une communauté grecque orthodoxe d’environ 450 personnes sur les quelques 1400 âmes du village. En attendant la visite du pape, qui ne manquera de raviver la distinction entre le culte grec orthodoxe d’un côté, et les cultes latins et melkites de l’autre.

Antony Drugeon, le 19 avril 2009

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Mai 3, 2009
Les Palestiniens refusent le préalable de reconnaître « l’Etat juif » d’Israël avant toute négociation

L’Autorité Palestinienne et le Hamas ont rejeté au cours du week-end la condition posée par le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahou de reconnaître Israël « comme l’Etat du peuple juif » avant toute reprise des négociations de paix.

« Israël attend des Palestiniens qu’ils reconnaissent l’Etat d’Israël comme l’Etat du peuple juif », avait déclaré jeudi 16 avril la Présidence du Conseil.

En réponse, Saeb Erekat, négociateur de l’Autorité Palestinienne  a accusé cette condition d’être une manœuvre pour empêcher la reprise des négociations. « La nouvelle condition de Netanyahu n’a d’autre objectif que d’empêcher les progrès vers les négociations », a-t-il ajouté.

« La demande aux Palestiniens de reconnaître en premier, et avant que les négociations ne commencent, Israël comme un Etat juif est un aveu par Netanyahu qu’il ne peut pas faire la paix », a-t-il ajouté.

Le Hamas a rejeté lui aussi la condition de Netanyahou, la qualifiant d’ « idée dangereuse ». Le porte-parole du Hamas Faouzi Barhoum a estimé que cette condition était une tentative de légitimer « l’entité sioniste extrémiste terroriste ».

Les Palestiniens craignent que cette reconnaissance d’Israël comme l’Etat des juifs signifie le renoncement, pour les réfugiés, au « droit au retour » sur leurs anciennes terres. La diaspora palestinienne compte près de 4.500.000 réfugiés à travers le monde.

Par ailleurs, la population arabe israélienne est évaluée à 1.350.000 personnes, en incluant les habitants de Jérusalem-Est.

Antony Drugeon, le 19 avril 2009

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Mai 3, 2009
Elections marquées par la violence en Inde

17 personnes ont été tuées par la guérilla maoïste jeudi 16 avril en Inde, a révélé la presse indienne.

Les militants de la guérilla maoïste ont attaqué les bureaux de vote dès leur ouverture dans plusieurs régions du pays, alors que le pays a entamé jeudi son scrutin législatif.

Les maoïstes ont incendié un véhicule d’officiels chargés de la supervision du scrutin, tuant cinq d’entre eux.

Un bus de policiers sécurisant le scrutin a été détruit dans l’explosion d’une mine, tuant neuf personnes.

Lors d’assauts sur des bureaux de vote, les maoïstes ont également causé des victimes par balle.

Des machines électorales et des isoloirs ont été détruits dans l’incendie d’un bureau de vote, perturbant les activités électorales.

La guérilla maoïste appelle au boycott du scrutin, et a installé des barrages routiers sur plusieurs routes.

Antony Drugeon, le 16 avril 2009

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Mai 3, 2009
Le Caire parlera à Israël, pas à Lieberman

L’Egypte désire travailler avec Israël en évitant son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères égyptien Ahmed Aboul Gheit.

« Nous travaillerons avec le gouvernement d’Israël mais pas par le biais du ministre israélien des Affaires étrangères. Je n’imagine pas qu’il [Avigdor Lieberman] mette le pied sur le sol égyptien aussi longtemps que ses positions, que nous avons déjà pu découvrir, restent ce qu’elle sont », a-t-il déclaré dans une interview à la télévision russe.

Avigdor Lieberman avait notamment déclaré – avant les élections – que le président égyptien Hosni Moubarak pouvait « aller en enfer » s’il persistait à refuser de venir en Israël.

Celui qui allait devenir le chef de la diplomatie israélienne avait qualifié les excuses présentées alors par le Premier Ministre Ehoud Olmert et par le président de la République Shimon Pérès de propos de « femme battue ».

Les déclarations du chef de la diplomatie égyptienne surviennent plusieurs semaines après qu’Israël aie chargé le membre du Conseil de Sécurité Nationale Uzi Arad et le ministre adjoint aux Affaires étrangères Daniel Ayalon de prévenir tout risque de crise diplomatique du fait de la nomination d’Avigdor Lierberman à la tête de la diplomatie israélienne.

Antony Drugeon, le 16 avril 2009

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Mai 3, 2009
Premier tir de roquette depuis deux semaines

Reprise des tirs après deux semaines de calme

Une roquette lancée depuis la bande de Gaza a frappé mercredi en début de soirée le sud d’Israël, a-t-on appris auprès des autorités.

L’explosion, survenue près de la barrière frontalière dans la région d’Eshkol, n’a causé ni victime ni dommage.

L’incident, premier du genre depuis plus de deux semaines, a coïncidé avec le rituel juif séfarade de Mimouna, à l’issue de la semaine de Pâque, célébré par de nombreux habitants de la région. Le trafic automobile est généralement dense en ces périodes de fêtes.

Ce tir de roquette coïncide également avec la visite en Israël de George Mitchell, l’envoyé spécial du président américain Barack Obama pour le Moyen-Orient.

Antony Drugeon, le 16 avril 2009

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Avr 15, 2009
Controverse politique autour de parchemins de la Mer Morte

Le gouvernement palestinien accuse le Canada de bafouer le droit international en accueillant une exposition de parchemins antiques provenant de la Mer Morte, a révélé vendredi 10 avril la presse canadienne.

Dans une lettre adressée au Premier Ministre Stephen Harper et signée par le Premier Ministre palestinien Salâm Fayyad et par Khouloud Daibes, ministre palestinien du tourisme et des antiquités, des responsables palestiniens au Canada dénoncent l’acquisition illégale de parchemins antiques par les autorités israéliennes dans la foulée de l’annexion de Jérusalem-Est en 1967.

« L’exposition impliquerait de montrer des objets extraits des territoires palestiniens », a ainsi déclaré à la presse canadienne Hamdan Taha, directeur général du département archéologique au ministère palestinien du tourisme et des antiquités.

Le Canada se voit reproché par la Palestine d’enfreindre au minimum quatre conventions internationales relatives au régime des biens culturels obtenus illégalement.

Les parchemins, écrits principalement en hébreu ancien, mais aussi en araméen et en grec, sont considérés comme une découverte archéologique majeure, qui établit un lien entre la « terre sainte » et le peuple juif remontant à l’époque de la destruction du second temple de Salomon, en 70 avant Jésus-Christ, et au-delà.

Les œuvres, découvertes en 1947 à proximité de Qumran, près du littoral nord-ouest de la mer morte (Territoires palestiniens), étaient initialement exposées au musée Rockefeller à Jérusalem-Est, sous contrôle jordanien alors, avant d’être incorporées au patrimoine archéologique israélien en 1967.

Pnina Shor, directrice du département du traitement et de la conservation des pièces à l’Autorité des Antiquités d’Israël, soutient quant à elle que l’Etat juif est le gardien légitime des parchemins de la mer morte.

Antony Drugeon, le 15 avril 2009

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Avr 14, 2009
Reprise des négociations autour du nucléaire iranien

Les négociations entre « Occidentaux » et Iraniens sur le programme nucléaire de Téhéran vont reprendre. L’administration américaine se joint pour la première fois aux pourparlers du « G5+1 » (les 5 membres du Conseil de Sécurité plus l’Allemagne) et renonce au préalable de la fin de l’enrichissement de l’uranium. Le président Barack Obama remplit ainsi sa promesse de campagne d’ouvrir des discussions sans condition avec l’Iran, tournant la page de la stratégie du président George W. Bush.

L’Iran a répondu positivement à l’invitation des « Occidentaux ». « La République islamique d’Iran accueille favorablement les discussions avec le groupe des Six en vue d’une coopération constructive », a indiqué lundi 13 avril le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, chargé notamment de la question nucléaire.

L’Europe, en première ligne dans ces efforts diplomatiques, avait transmis le 8 avril, à la demande des autres membres du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), une invitation à l’Iran pour une rencontre directe axée sur son programme nucléaire.

Rompant avec la position de l’administration précédente, le président américain Barack Obama pourrait prendre part directement à ces pourparlers. C’est ce qu’a indiqué la Maison Blanche la semaine dernière. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répondu mardi 7 avril être disposé à se joindre à des discussions avec les Etats-Unis sur le nucléaire iranien.

La reprise de ces cycles de négociations – dont la date demeure incertaine – est rendue possible par l’assouplissement de la position « occidentale ». Les discussions précédentes avaient échoué sur la demande des six grandes puissances d’arrêt de l’enrichissement d’uranium par l’Iran comme préalable aux discussions.

Les propositions du G5+1, restées secrètes, consisteraient à permettre à l’Iran de poursuivre l’enrichissement d’uranium pendant un certain temps, parallèlement aux négociations et à des inspections des sites nucléaires iraniens.

Le président iranien a d’ailleurs tenu à symboliser son attachement au droit à l’énergie nucléaire de son pays mercredi 8 avril. Le jour même où il laissait entendre par l’un de ses conseillers que l’Iran allait examiner la « proposition constructive » des six grandes puissances, Mahmoud Ahmadinejad a inauguré à Ispahan (centre) la première usine de fabrication de combustible nucléaire et annoncé la mise au point de deux nouveaux types de centrifugeuses plus puissantes destinées à l’enrichissement d’uranium.

Si l’Iran distingue avec force la reprise de ces discussions de tout arrêt d’enrichissement d’uranium, Israël a déjà proposé, via le ministre chargé du développement régional Sylvan Shalom, que les Etats-Unis se fixent « une limite de temps » dans leur dialogue avec le régime iranien, avouant craindre que ces discussions ne soient qu’une perte de temps.

Les craintes d’Israël de voir l’Iran accéder à la technologie nucléaire avaient été répétées par le nouveau Premier Ministre Benyamin Netanyahou lors de la présentation de son gouvernement le 31 mars devant le Parlement israélien : « le plus grand danger pour l’humanité et pour Israël provient de la possibilité d’un régime radical doté de l’arme atomique », avait alors mis en garde le nouveau chef de gouvernement.

Le changement de stratégie américaine face au programme nucléaire iranien a en revanche séduit Mohamed ElBaradei, directeur général de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA).

M. ElBaradei a fustigé la semaine dernière l’approche de l’administration Bush : « C’était ridicule. Ils pensaient que menacer et taper du poing sur la table, envoyer [Dick] Cheney (vice-président alors, NDLR) tel un Dark Vador (personnage maléfique de films de science-fiction, NDLR) stopperait les Iraniens ».

Selon M. ElBaradei, dont l’organisme onusien serait chargé de mener les inspections des sites nucléaires iraniens, affiche sa préférence pour l’ouverture affichée par l’administration Obama. « Il faut concevoir une approche qui prenne en compte la fierté de l’Iran », a-t-il argumenté.

L’Iran est suspecté par les six grandes puissances de vouloir développer la bombe atomique, mais s’en défend. L’AIEA n’est pas parvenue à prouver l’existence d’un programme nucléaire militaire, malgré une enquête minutieuse de six années. Téhéran dispose d’ores et déjà de 5.500 centrifugeuses, lui permettant d’enrichir suffisamment d’uranium pour fabriquer deux bombes par an, selon l’AEIA.

Antony Drugeon, le 14 avril 2009

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Avr 14, 2009
Passe d’armes très politique entre l’Egypte et le Hezbollah

Théâtre de trafics d’armes et de manœuvres de militants islamistes du Hamas et du Hezbollah, le Sinaï serait devenu moins accueillant pour les activités de la « résistance pro-palestinienne ». L’arrestation de 49 militants du Hezbollah libanais, membre du gouvernement d’union nationale libanais, vient de semer un sérieux coup de froid dans les relations égypto-libanaises. L’Egypte entend clairement signifier que son territoire n’est pas ouvert aux activités des groupes islamistes.

L’Egypte a annoncé mercredi 8 avril l’arrestation de 49 militants du Hezbollah accusés de « déstabiliser la sécurité générale de l’Egypte ». Mais c’est dimanche 11 avril que les torts reprochés aux membres du parti islamiste libanais se sont précisés. Les autorités égyptiennes et israéliennes ont alors déclaré que la cellule terroriste organisait un attentat dont la cible aurait été les touristes israéliens au Sinaï, nombreux pour la semaine de fête de Pessah (Pâque juive).

Les autorités égyptiennes ont saisi des ceintures d’explosifs et d’autres matériaux nécessaires à la fabrication de bombes, selon les déclarations du ministre égyptien Mufed Shehab.

Celui-ci a également accusé les terroristes présumés d’avoir projeté d’acheter un bateau pour « apporter des armes et des munitions depuis le Yémen, le Soudan, la Somalie et les infiltrer dans le pays [en Egypte]. »

Les autorités égyptiennes reprochent également aux terroristes présumés d’avoir « scruté et localisé les groupes de touristes venant régulièrement dans les complexes hôteliers et les résidences du sud du Sinaï, ouvrant la voie à de possibles agissements hostiles les visant », a expliqué M. Shehab devant les députés égyptiens.

Entre temps, Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a donné la réplique au Caire via une interview télévisée. Le leader islamiste a reconnu vendredi que son mouvement apportait une « aide logistique » à « la résistance en Palestine », mais a nié tout projet d’attentat en Egypte. « Je réfute catégoriquement que le Hezbollah aie la moindre intention d’attenter à la sécurité de l’Egypte, de viser des personnes ou des intérêts Egyptiens », a-t-il déclaré.

Cette passe d’armes ne s’est pas arrêtée là. Des poursuites judiciaires à l’encontre de Hassan Nasrallah lui-même seraient envisagées par les députés égyptiens, au chef d’inculpation d’ « incitation à des activités terroristes pour tenter de déstabiliser l’Etat [égyptien] ». Si ces poursuites voient le jour, ce serait la première fois qu’un pays arabe lance un mandat d’arrêt contre le leader d’un mouvement politique au pouvoir dans un autre pays arabe.

Certains détenus parmi les 49 déclarés mercredi par Le Caire le sont depuis novembre dernier. Dès lors, le choix de la date de cette annonce interpelle les observateurs. L’Egypte a choisi de porter à cette occasion un coup dur au Hezbollah, qui s’était illustré en tenant des propos très hostiles à l’Egypte lors de la guerre israélienne à Gaza. Hosni Moubarak, le président égyptien, a été brocardé par le mouvement islamiste mais aussi par la Syrie, le Qatar, et l’Iran comme un traître de la cause arabe.

L’Egypte s’irrite donc de l’influence croissante du Hezbollah. Le Caire lui a reproché de vouloir faire de l’Egypte « un terrain de jeux semblable au Liban ». Hosni Moubarak a même téléphoné au Premier Ministre libanais Fouad Siniora dimanche, pour prévenir qu’il ne laisserait aucune organisation « ébranler la stabilité de [son] pays », ni « violer ses frontières ».

Déjà le 10 avril, le Hezbollah avait déclaré que deux de ses membres avaient été arrêtés par l’Egypte pour avoir tenté d’apporter une aide logistique aux Palestiniens.

La police égyptienne a arrêté dans le nord du Sinaï un homme transportant 2 millions de dollars. Ce dernier avait l’intention de les introduire dans la Bande de Gaza pour le compte du Hamas a expliqué le samedi 11 avril une source sécuritaire égyptienne.

En s’attaquant au Hezbollah, le régime égyptien prend donc le risque de se couper de l’opinion publique égyptienne et arabe. Toutefois, en se posant en défenseur de la souveraineté égyptienne sur le Sinaï, Hosni Moubarak est parvenu à déchaîner la presse égyptienne, il est vrai proche du pouvoir, contre Hassan Nasrallah.

Un journal pro-gouvernemental en est ainsi venu à traiter le leader du Hezbollah de « singe ». Le régime égyptien espère ainsi décrédibiliser le courant islamiste radical. Des officiels égyptiens, sous couvert d’anonymat, ont d’ailleurs déclaré au journal égyptien Al-Ahram que les présumés attentats déjoués devaient se dérouler simultanément à des manifestations du parti islamiste des Frères musulmans, interdit par le régime.

Antony Drugeon, le 14 avril 2009

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Avr 14, 2009
Devant Gaza, les ultranationalistes bravent l’interdiction de manifester

Sdérot a vu se rassembler dimanche 12 avril quelques 400 manifestants ultranationalistes malgré une double interdiction de la part de la police et de l’armée, ainsi que de l’opposition de la municipalité. Le ralliement prévu à Sdérot puis à Goush Katif avait pour but de revendiquer le retour de la présence israélienne dans la bande de Gaza. La police a arrêté plusieurs dizaines de manifestants.

Les manifestants, composés en grande partie d’anciens habitants des  colonies de la bande de Gaza démantelées en 2005, avaient projeté de relier Sdérot à l’ancienne colonie de Goush Katif, à cinq kilomètres de là.

L’activiste d’extrême-droite Daniela Weiss, faisant partie des organisateurs de la manifestation, a nié que la manifestation soit illégale : « Nous avons rempli tous les papiers nécessaires pour que la marche se déroule et je pense que nous devons nous réimplanter à Goush Katif. Il ne s’agit pas de slogans, cela doit se concrétiser sur le terrain », a-t-elle déclaré à la presse.

Le président du parti de l’Union Nationale, Jacob Katz, faisait également partie des personnalités publiques présentes. S’exprimant devant l’assemblée des manifestants, il a terminé son intervention en disant espérer « que l’armée israélienne lance une Opération Plomb Durci 2, reprenne Gaza, et y ramène les colons. »

Le rassemblement comme la marche avaient été interdits par les forces de l’ordre, dix activistes de droite et anciens résidents de Goush Katif ayant été arrêté préventivement. La police les a toutefois relâché avant la manifestation.

Trois des organisateurs de l’évènement faisaient partie de ces activistes, et la police compte demander à la justice de prolonger leur mise en liberté surveillée, a appris David Bitan, chef de la police du district de Lachisch.

La municipalité de Sdérot avait exprimé son opposition à la manifestation dès l’annonce de celle-ci. « Les habitants de Sdérot profitent de la tranquillité des vacances », a déclaré David Buskila, maire de Sdérot. « Qui prévoit de manifester doit avoir l’autorisation » a-t-il ajouté.

Quelques 300 policiers étaient d’ailleurs déployés à travers la ville pour l’occasion, et ont empêché l’accès des manifestants au lieu-dit Zikim, qui surplombe ce qui fut l’ancienne implantation juive d’Elei Sinaï. Plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés par la police.

Cette mobilisation policière s’explique en grande partie par la crainte de débordements à l’abord de la bande de Gaza, d’où des roquettes sont lancées par le Hamas. Sdérot ne se trouve qu’à cinq kilomètres de la bande de Gaza.

Antony Drugeon, le 12 avril 2009

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Avr 14, 2009
L’Algérie se rend aux urnes pour des élections verrouillées

L’élection présidentielle algérienne se tiendra jeudi, dans un climat marqué par la mise à l’écart de l’opposition et une abstention difficile à estimer. Après 17 ans de lutte armée des islamistes, le pays peine à entamer une démocratisation pleine et entière. La réélection d’Abdelaziz Bouteflika, qui s’apprête à entamer son troisième mandat, ne fait guère de doute.

« Transparence et régularité ». Tels sont les maîtres mots du président algérien Abdelaziz Bouteflika lorsqu’il commente l’élection présidentielle qui doit se tenir jeudi 9 avril. Candidat à un troisième mandat, « Boutef » comme le surnomment les Algériens a pris les devants face aux accusations de trucage des élections, monnaie courante en Algérie.

A son initiative, des observateurs internationaux de l’Union Africaine (UA), des Nations Unies, de la Ligue Arabe et de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) sont venus superviser le scrutin. Une façon de se prémunir des tensions survenues lors du dernier référendum en 2005, où seuls des observateurs nationaux étaient présents. Face aux pressions des autorités, ils avaient même quitté les bureaux de vote avant la fin de leur mission.

Le président Bouteflika, qui n’affronte pas de candidat en mesure de le menacer, semble donc en passe de gagner son pari. Sa réélection jeudi fait peu de doute. A 72 ans, l’homme est assuré de remporter son troisième mandat présidentiel dès le premier tour, qui plus est grâce à un scrutin qui a toutes les chances d’être régulier, du moins dans les formes.

L’élection est présentée comme inégale pour d’autres raisons. « L’utilisation de l’appareil de propagande de l’Etat pour la réélection de Bouteflika, qui est omniprésent dans les médias, est la véritable entorse démocratique », explique Khadija Hafsaoui, étudiante en droit franco-algérienne, observatrice électorale auprès de l’OSCE, contactée par Guysen.

En des termes policés, le quotidien algérien de référence Al Watan relève que « les moyens financiers et humains dont [le directeur de campagne du président] dispose lui donnent une intéressante marge de manœuvre ». Le président-candidat est omniprésent tant à la télévision, où les autres candidats n’ont pas droit de cité, que sur les murs, où son affiche revient régulièrement. Saïd Sadi, le chef du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), et virulent candidat d’opposition, accuse M. Bouteflika de « se servir des moyens de l’Etat pour se maintenir au pouvoir » et lance les mots de « voyou » ou « escroc ».

Pas moins de 5.000 associations religieuses, de quartier, de jeunes, de femmes, ou des scouts auraient été mobilisés pour faire du porte à porte dans la seule capitale Alger, selon le quotidien Le Soir d’Algérie. Un centre d’appel a même été ouvert pour l’occasion. « Plus de 100.000 appels ont été lancés ainsi que des e-mails pour enlever l’idée que le match est vendu », a souligné M. Zitouni, directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika. Même les imams appellent les fidèles à accomplir leur devoir de citoyen.

Dans ces conditions, les observateurs électoraux internationaux ne garantissent pas à eux seuls la régularité du scrutin. D’autant plus que leur rôle reste limité. « Généralement, les observateurs ne peuvent que rédiger des rapports, leur mandat leur interdisant d’intervenir dans un bureau de vote en cas d’irrégularité », explique Khadija Hafsaoui. Une précision que les trois représentants des Nations Unies ont tenu à établir : « A l’issue de la mission, nous allons élaborer un rapport objectif qui sera adressé au secrétaire général des Nations unies » Ban Ki-moon, expliquent-ils dans un communiqué publié lundi 6 avril, rappelant qu’ils n’ont qu’une « mission de suivi et de rapport », et non pas une « mission d’observation ».

Le site d’information en ligne d’opposition Tout sur l’Algérie rapporte même qu’une femme fonctionnaire, militante du parti FFS (Front des Forces Socialistes), s’est vu adresser un avertissement par sa tutelle hiérarchique. Celle-ci lui reprocherait officiellement de ne pas avoir assisté à la visite du candidat Abdelaziz Bouteflika, lors de son passage dans la ville (Tizi Ouzou, près d’Alger), pour s’en prendre, en fait, à ses activités militantes.

C’est donc une Algérie sans illusions qui se rendra aux urnes jeudi. « Le problème aujourd’hui, c’est l’absence de confiance entre les représentants de l’Etat et les citoyens. Les groupes prônant l’extrême violence seront probablement en mesure de recruter tant que l’espoir de la jeunesse continuera à diminuer », analyse Khadija Mohsen-Finan, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Le pays est quelquefois secoué par des barrages routiers mettant aux prises forces de l’ordre et jeunes désœuvrés. En janvier dernier, des affrontements violents ont éclaté entre la police et des jeunes venus manifester contre l’offensive israélienne à Gaza, le défilé ayant glissé en protestation anti-gouvernementale où des slogans favorables à l’établissement d’un Etat islamique ont notamment été entendus.

Car l’enjeu de ce scrutin reste avant tout la place des islamistes dans le jeu politique. L’un des candidats représente l’islamisme modéré et est un challenger non négligeable du président Bouteflika. La victoire certaine de « Boutef » s’appuie sur le rejet des années noires du terrorisme des années 1990, son électorat étant composé de nombreux citadins laïques. Un soutien qui, pour ne pas s’étioler, nécessitera que le régime s’attaque aux problèmes économiques structurels en Algérie. Le président-candidat a d’ailleurs promis de consacrer 150 milliards de dollars au redressement de l’économie non-pétrolière, au logement, et aux infrastructures. « Incha’llah »…

Antony Drugeon, le 8 avril 2009

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Avr 14, 2009
Israël élève son niveau d’alerte sécuritaire pour Pessah

Les touristes israéliens menacés d’enlèvement au Sinaï selon le Bureau du Contre-terrorisme.

La fête juive de Pessah (Pâque) met les forces de sécurité israéliennes en alerte, du mercredi 8 au mercredi 15 avril, en raison d’un risque d’actes terroristes « plus élevé », selon les cadres de la police.

Le niveau d’alerte a été élevé au degré 3, le deuxième plus élevé. La plupart des synagogues du pays seront gardées par des volontaires de la Garde Civile. Des milliers de policiers seront déployés, pour protéger les « lieux à forte densité de population et les axes routiers », a expliqué la police. Des check-points fixes comme mobiles seront installés durant la semaine de Pessah.

Les autorités mettent également en garde les touristes israéliens partant à l’étranger, en particulier au Sinaï. Cette destination habituelle des Israéliens pour Pessah serait une cible terroriste privilégiée.

Le Bureau du Contre-terrorisme de la Primature a annoncé mardi 7 avril avoir des indications « sérieuses et urgentes » relative à des « terroristes palestiniens de la bande de Gaza opérant au Sinaï, dirigés et soutenus par le Hezbollah » libanais, cherchant à enlever des touristes israéliens dans la zone à l’occasion du congé de Pessah.

Une telle menace ne surprend pas le consul honoraire de France à Eilat, Avi Baranes. « Biensûr, cela est certain. Les recommandations de ne pas passer par le Sinaï sont régulières, et c’est valable pour tout le monde, pas seulement les Israéliens », a-t-il expliqué par téléphone, contacté par Guysen. « Le Sinaï est une zone de trafic d’armes majeure, et de nombreux terroristes y passent », a-t-il rajouté.

Toutefois, selon Elkana Har Nof, membre du Bureau du Contre-terrorisme, les avertissements ne ciblent pas de destination spécifique. « Une petite centaine de touristes israéliens représentent une cible de choix pour les terroristes », a-t-il souligné.

Malgré ces avertissements, ce sont quelques 30.000 voyageurs qui sont attendus au poste-frontière de Taba entre Israël et l’Egypte, selon les indications de l’Autorité Israélienne des Aéroports. Un chiffre en diminution de 25% par rapport à la même période, l’année dernière. L’origine de cette baisse est attribuée avant tout à la crise économique actuelle.

L’actualité récente témoigne d’un regain de tension, à l’approche de Pessah, sans que le lien soit clairement établi.

Mercredi 8 avril 2009, des troubles agitaient encore l’implantation juive de Bat Ayin (Goush Etzion), où la police tentait de restaurer le calme après que des habitants de l’implantation aient « tiré [des coups de feu] et dégradé des biens palestiniens », a appris Guysen, en représailles à l’assassinat à la hache d’un adolescent israélien par un Palestinien, jeudi 2 avril.

Mardi 7 avril, la police israélienne a abattu un automobiliste qui chargeait les policiers encadrant les opérations de destruction de la maison d’un terroriste. Celui-ci avait tué trois Israéliens avec un engin de construction en juillet dernier.

Antony Drugeon, le 8 avril 2009

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Avr 14, 2009
Obama attendu en Israël pour une visite sous tension

La politique étrangère de Barack Obama sort du flou. Le président américain, promis selon les rumeurs à une rupture des liens Etats-Unis / Israël comme à un soutien sans faille à l’Etat hébreu, dévoile ses premières options. Celui qui a fait de la résolution du conflit israélo-palestinien la priorité de sa politique étrangère met un début de pression sur Israël. Sa visite en Israël en juin prochain fait monter les tensions, alors qu’il vient d’appeler de Turquie à renforcer les liens entre l’Occident et le monde arabe.

Annapolis. Le mot résume à lui-seul l’ampleur de l’incompréhension entre Barack Obama et Avigdor Lieberman. Le président américain a répliqué au nouveau ministre des Affaires étrangères israélien lundi 6 avril, s’exprimant devant le Parlement turc. « Les Etats-Unis soutiennent fermement l’objectif de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côté pacifiquement et en toute sécurité. [L’objectif des deux Etats] est celui sur lequel les parties se sont entendues avec la feuille de route et Annapolis. Je poursuivrai activement ce but en tant que président », a déclaré le président américain. Ces propos interviennent quelques jours après le discours remarqué du nouveau chef de la diplomatie israélienne. « Il n’y a qu’un seul document qui nous lie et ce n’est pas la conférence d’Annapolis (…) seulement la Feuille de route », avait-t-il déclaré lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec l’ancienne ministre des Affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni. « Le gouvernement israélien et la Knesset n’ont jamais adopté Annapolis », avait-t-il ajouté.

C’est dire si l’annonce de la visite prochaine du président américain promet d’être source de tensions. Prévue en juin prochain, cette visite « de quelques jours » en Israël et en Palestine sera précédée de la venue de George Mitchell, envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient. De quoi confirmer la détermination de Barack Obama, le président américain ayant souligné à plusieurs reprises que la résolution du conflit israélo-palestinien serait « la priorité de [son] mandat ».

La réponse officielle du bureau du Premier Ministre, quoique convenue, ne cache pas une certaine gêne : « Israël apprécie les engagements du président Barack Obama en faveur de la sécurité d’Israël et de la poursuite de la paix », a publié le bureau du Premier Ministre lundi, ajoutant « Le gouvernement d’Israël est acquis à ces deux objectifs et formulera ses propositions dans l’avenir proche afin de travailler avec les Etats-Unis vers la réalisation de ces objectifs communs ». Le communiqué évite donc soigneusement les termes si controversés d’Annapolis et d’Etat palestinien. Le Premier Ministre évoque le moins possible la création de l’Etat palestinien, et se passerait volontiers du processus d’Annapolis, rappelant plutôt la Feuille de route, tombée en désuétude. Le gouvernement navigue donc sur une position inconfortable face à un président américain qui annonce un changement de ton.

Les officiels israéliens, sous couvert d’anonymat, ne cachent en revanche pas leurs inquiétudes. De nombreuses sources proches du gouvernement prédisent qu’Israël sera mis sous pression lors de la visite de Benyamin Netanyahou à Washington. D’autres assurent en revanche que l’administration Obama n’aura pas d’autre choix que de reconnaitre que le nouveau gouvernement israélien a des priorités différentes de celles de son prédécesseur. Dans cette valse des supputations, l’attente de la visite de Barack Obama attise les inquiétudes.

Au-delà des conjectures, les faits témoignent d’un possible changement d’approche américaine pour le conflit israélo-palestinien. En rappelant les conclusions de la conférence d’Annapolis de 2007, Barack Obama invite le gouvernement israélien à reprendre le processus ouvert par la conférence, à savoir des réunions d’un comité de pilotage israélo-palestinien. Ces réunions doivent permettre de mener des « discussions vigoureuses et continues » menant à la création d’un Etat palestinien et à des mesures s’attaquant au terrorisme. La conférence d’Annapolis, à la différence de la Feuille de route, ne pose pas en préalable la fin du clivage Fatah – Hamas et la restauration de l’autorité de Ramallah sur la bande de Gaza.

Alors qu’en Israël une partie de la droite et l’extrême-droite préfèrent écarter la question de la création d’un Etat palestinien, et que le gouvernement s’est délié dès sa prise de fonction du processus d’Annapolis, Barack Obama rappelle Benyamin Netanyahou à ces positions, contraires à ses engagements de campagne électorale.

Barack Obama, à la différence de son prédécesseur George W. Bush, ne s’oppose pas à la création d’un gouvernement d’union nationale incluant les islamistes du Hamas. Enfin, son discours de lundi à Ankara a également marqué une inflexion de la diplomatie américaine, en ce qui concerne l’Iran. Le président Obama a souligné l’importance d’empêcher l’Iran d’accéder à la « technologie militaire nucléaire », là où le candidat Obama, en juillet dernier, parlait d’empêcher l’Iran d’accéder à la « technologie nucléaire ». Un autre geste d’ouverture envers le régime de Téhéran, qui ne manquera pas d’épicer la visite de juin prochain en Israël.

Antony Drugeon, le 7 avril 2009

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