Un tué et cinq blessés dans une manifestation sécessionniste au Yémen

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Mai 31, 2009
Un tué et cinq blessés dans une manifestation sécessionniste au Yémen

Un manifestant a trouvé la mort dimanche 31 mai à Daleh (sud du Yémen) dans un défilé hostile au gouvernement marqué par une fusillade entre manifestants et policiers.

Cinq autres manifestants ont été blessés par balle dans le défilé dont les slogans évoquent une résurgence du sécessionnisme sud-yéménite.

Le manifestant tué dimanche à Daleh porte à treize le nombre de tués dans ces violences depuis la fin avril.

En avril dernier, le président yéménite Ali Abdallah Saleh avait mis en garde le pays contre le « risque d’éclatement du pays en entités multiples ».

Le 21 mai dernier, lors de la célébration de l’unification des deux Yémen, trois personnes avaient été tuées par les coups de feu de la police qui tentait d’empêcher une manifestation dans la ville d’Aden (sud).

Le « Mouvement sudiste », coalition d’opposants socialistes au pouvoir à Aden avant 1990 et d’islamistes « afghans » (qui avaient combattu les troupes soviétiques en Afghanistan durant les années 80), condamne la colonisation dont serait victime l’ex-Sud Yémen depuis l’unification du pays en 1990.

Antony Drugeon, le 31 mai 2009

More Details
Mai 31, 2009
La Corée du Nord au bord du conflit

La Corée du Nord semble se préparer au lancement d’un missile à longue portée, selon des images de satellites espions américains, a déclaré une source au ministère de la Défense sud-coréen.

Selon ces images, les préparatifs seraient terminés d’ici deux semaines, et permettrait l’envoi d’un missile à 6.700 kilomètres, menaçant ainsi l’Etat américain de l’Alaska.

La Corée du Nord a par ailleurs procédé vendredi à un nouveau tir de missile à courte portée, avertissant qu’elle prendrait des « mesures de légitime défense » en cas de sanctions du Conseil de Sécurité de l’Onu après son essai nucléaire du lundi 25 mai.

Un projet de résolution du Conseil de Sécurité est actuellement en discussion, les partenaires habituels de la Corée du Nord comme la Chine et la Russie semblant cette fois favorables à des sanctions.

Le Japon a d’ores et déjà accueilli un escadron de douze chasseurs américains F-22 à Okinawa.

« Nous ne resterons pas sans réaction tandis que la Corée du Nord se dote des capacités nécessaires pour provoquer des destructions sur n’importe quelle cible de la région ou sur nous-mêmes. Nous n’accepterons pas que la Corée du Nord soit un Etat nucléaire », a prévenu Robert Gates, secrétaire américain à la Défense.

Antony Drugeon, le 31 mai 2009

More Details
Mai 31, 2009
Youssouf Fofana avoue le meurtre d’Ilan Halimi

Youssouf Fofana a reconnu jeudi 28 mai sa culpabilité dans le meurtre aggravé d’Ilan Halimi, enlevé, séquestré puis torturé pendant trois semaines avant de mourir des suites de ses blessures au début 2006.

A la surprise générale de la cour, Youssouf Fofana a déclaré : « vous savez bien que je l’ai fait et vous savez que j’ai agi seul ».

Youssouf Fofana comparaît depuis le 29 avril avec 26 coaccusés, dont l’implication n’avait pas été minorée jusque-là.

Par ailleurs, les services secrets français auraient contribué à l’enquête, selon le journal en ligne Rue 89. S’appuyant sur des indiscrétions d’un policier s’exprimant le 11 mai dernier à la télévision française, Rue 89 révèle que la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) aurait intercepté des courriers électroniques envoyés entre les membres du « gang des barbares » de Youssouf Fofana.

Ces méthodes n’avaient cependant pas empêché Youssouf Fofana de fuir la police française pour la Côte d’Ivoire, où il avait ensuite été arrêté.

Antony Drugeon, le 31 mai 2009

More Details
Mai 28, 2009
H. Clinton ferme sur la colonisation

Le secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton a réitéré mercredi avec une fermeté inédite l’appel américain à cesser la construction de colonies en Cisjordanie.

Le président américain Barack Obama « a été très clair » lors de la visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a rappelé Hillary Clinton, ajoutant « [Barack Obama] veut voir un arrêt des colonies. Pas d’exceptions pour quelques colonies, pour des avant-postes, pour la croissance naturelle des colonies».

La chef de la diplomatie américaine a insisté sur la détermination de Washington sur ce point. « Telle est notre position, c’est ce que nous avons exprimé très clairement non seulement aux Israéliens mais aussi aux Palestiniens et aux autres acteurs. Et nous avons l’intention d’insister », a-t-elle déclaré.

Ces propos sont intervenus la veille de la rencontre à Washington entre Barack Obama et le président palestinien Mahmoud Abbas. Le président palestinien a posé la « fin de toute activité de colonisation » comme préalable à la reprise de négociations de paix.

Les propos de Hillary Clinton réagissent aux déclarations de Benyamin Netanyahou dimanche dernier. Le chef du gouvernement israélien a en effet affirmé « Je n’ai aucune intention de construire de nouvelles implantations, mais il est absurde de nous demander de ne pas répondre aux besoins de croissance naturelle [des colonies] et de cesser toute construction ».

Antony Drugeon, le 28 mai 2009

More Details
Mai 27, 2009
Liban, Iran : tournant électoral en juin ?

En l’espace d’une semaine, le mois de juin va voir deux élections cruciales se tenir au Moyen-Orient. Le Liban le 7 juin, puis l’Iran le 12, pourraient bien donner le ton de ce qui attend la région pour les années à venir. Les liens entre le Hezbollah libanais et la République islamique d’Iran pimentent d’autant plus ces scrutins, que les Etats-Unis et Israël ne manquent pas d’observer de près.

Au Liban, où le Hezbollah pourrait renforcer son assise parlementaire, et en Iran, où la réélection du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad est hautement probable, l’axe anti-israélien pourrait se renforcer dans la région.

Au Liban, les sondages donnent une légère avance à l’alliance du Hezbollah chiite et du Courant Patriotique Libre à l’électorat chrétien pour le scrutin législatif du 7 juin.

Le Liban sort d’une affaire d’Etat majeure avec l’arrestation de plusieurs espions d’Israël visant le Hezbollah. Une affaire qui a d’autant plus rappelé aux Libanais la posture anti-israélienne du Hezbollah que celui-ci a marqué des points politiquement en indemnisant les victimes des bombardements israéliens lors de la seconde guerre israélienne au Liban, en 2006.

La révélation du journal allemand « Der Spiegel » samedi dernier selon laquelle l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri s’orienterait vers une responsabilité du Hezbollah a encore contribué à « victimiser » le « parti de Dieu ».

En cas de victoire de l’opposition dominée par le Hezbollah, le chef de file de la majorité actuelle, Saad Hariri, a averti qu’en cas de défaite, il ne se joindrait pas à un gouvernement d’union nationale, préférant siéger dans l’opposition.

Dès lors, les chances de voir le gouvernement tout entier être dominé par le Hezbollah suscitent l’inquiétude de Washington, qui classe le mouvement chiite parmi la liste des organisations terroristes.

Le vice-président américain Joe Biden a averti vendredi dernier que les Etats-Unis « [évalueront] la teneur de [leur] programme d’assistance sur la composition du nouveau gouvernement [libanais] et sur les politiques qu’il mène », en un geste de défiance à peine voilé vis-à-vis du Hezbollah.

D’ores et déjà, « même sans occuper les postes les plus visibles, le Hezbollah dirige progressivement le Liban, en détenant des prérogatives de souveraineté au détriment de l’État. Son armement et son influence politique, qu’il a renforcé depuis son coup de force du ‘7 mai’, lui ont permis de devenir le premier acteur militaire, politique et social du Liban », selon le politologue Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des pays arabes.

La consécration électorale que le Hezbollah escompte dimanche 7 juin remettra-t-elle en cause le boycott des Américains et des Européens à l’égard du Hezbollah ?

Le Royaume-Uni a indiqué le mois dernier avoir tissé des contacts « à niveau subalterne » avec le Hezbollah, qui espère bien étendre ce genre d’initiatives aux Etats-Unis à l’occasion de ces élections.

« Les pays occidentaux se bousculent pour nous parler et le feront davantage dans l’avenir. L’un des ambassadeurs européens nous a informés que les Américains traiteraient avec n’importe quel gouvernement, même s’ils souhaitent la victoire » de la majorité anti syrienne, s’était ainsi réjoui à la mi-avril le cheikh Naïm Kassem, bras droit de Hassan Nasrallah.

L’ascendant que s’apprête à prendre le Hezbollah, soutenu ouvertement par Téhéran, ne manquera pas d’être interprété comme une extension de l’influence iranienne, alors que la République Islamique d’Iran s’apprête à tenir des élections présidentielles cinq jours seulement après le scrutin libanais.

Le président ultra conservateur Mahmoud Ahmadinejad fait figure de favori. Non seulement parce que de par le passé tout président en poste a été réélu, mais aussi parce que le camp présenté comme réformiste aborde ces élections dans la confusion.

L’ancien président réformateur Mohamed Khatami a du renoncer brusquement à sa candidature, pour se ranger derrière l’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, présenté comme un conservateur pragmatique, qui promet de protéger la liberté de la presse et d’améliorer les relations avec l’Occident, tout en étant attaché aux « principes de la révolution de 1979 », dont il a été l’un des artisans. Il s’agit du principal concurrent du président Ahmadinejad.

Mais le camp réformateur est également représenté par un candidat plus atypique, en la personne de Mehdi Karoubi. Ce religieux populiste et franc-tireur avait dénoncé des fraudes lors des dernières élections, et a signé une pétition conjointement avec le prix Nobel Chirin Ebadi, afin de demander la fin des exécutions des délinquants mineurs au moment des faits. Un autre candidat conservateur, Mohsen Rezaie, parle également de « détente » avec l’Occident.

Point commun aux différents concurrents d’Ahmadinejad : tous lui reprochent d’avoir isolé le pays sur la scène internationale, d’avoir dilapidé les recettes du pétrole dans le programme nucléaire et d’être responsable des sanctions du conseil de sécurité de l’ONU qui entravent l’activité économique iranienne.

Le ralentissement de la croissance est le principal handicap du président Ahmadinejad, en particulier dans les villes. Les campagnes sont en revanche un vivier électoral puissant pour le président sortant.

Mais si des candidats « d’opposition » parviennent à ravir la présidence à Mahmoud Ahmadinejad, l’ampleur de cette détente attendue avec l’Occident reste incertaine.

Les urnes libanaises donneront les premières le ton, que les électeurs iraniens confirmeront, ou pas, cinq jours plus tard. Avec les chancelleries du monde comme premiers scrutateurs.

Antony Drugeon, le 27 mai 2009

More Details
Mai 27, 2009
Au Maroc, 11 morts dans un concert « trop » populaire

11 personnes ont trouvé dimanche la mort dans une bousculade lors d’un concert à Rabat (Maroc). Le festival Mawazine, vitrine de la vie culturelle marocaine, soutenu à bouts de bras par le Palais royal, se retrouve embarrassé. Un début de polémique rappelle le grand écart entre les concerts réservés au « Maroc d’en haut » et ceux des milieux modestes. Ces derniers, victimes de la bousculade dans un stade bondé, paient le prix d’une insuffisante éducation aux spectacles. Une donnée que les autorités avaient oublié, derrière le prestige d’une programmation culturelle particulièrement ambitieuse.

Le concert avait déjà été déplacé, vers un stade aux plus grandes capacités d’accueil. Cela n’a pas empêché la foule, à l’issue du concert, de se ruer dans des passages trop étroits pour le flot humain. Cinq hommes, quatre femmes et deux mineurs sont morts piétinés contre des grilles. Le bilan, de 11 morts et 40 blessés, n’endeuille pas seulement la capitale marocaine.

C’est désormais la politique culturelle du royaume chérifien qui est interpellée, notamment parmi la presse indépendante. « Ce problème va au-delà de la question de l’organisation », soutient une source journalistique marocaine, contactée par Guysen.

Le stade abritait un concert de Abdelaziz Stati, un chanteur apprécié parmi les milieux populaires. « Ces gens ne voient jamais de spectacles de l’année, alors ils se ruent sur tout ce qui se présente, puis partent brusquement lorsque c’est terminé », explique cette source, qui déplore l’écart entre les « bourgeois » et le peuple, qui n’a « pas été éduqué à voir des spectacles ».

La consommation de drogues est par ailleurs largement répandue parmi ce genre de publics. « Une bonne partie du public est droguée aux ‘qarqoubi’ (psychotrope très répandu dans les quartiers populaires au Maroc, ndlr) ou à la colle », ajoute cette même source.

Le désastre de ce festival contraste en revanche avec son ambitieuse dimension politique. Vaste machine au service de son directeur, Mounir El Majidi, proche conseiller du roi Mohamed VI, depuis maintenant huit ans, le festival Mawazine ne fait pas dans la demi-mesure. Une pléthore de stars sont invitées chaque année, l’édition 2009 ayant entre autres reçu Alicia Keys, Ennio Morricone, Kylie Minogue, et Stevie Wonder.

Une relative concurrence existe au Maroc entre les festivals officiels, promus par les autorités, et d’autres plus indépendants, à la programmation parfois moins politiquement correcte. La politisation de ce drame, survenu dans le très officiel festival Mawazine, était dès lors inévitable.

« Il s’agit d’un festival très particulier, voulu par le roi ; de fait les autorités sont impliquées », confirme Aïda Semlali, journaliste dans le magazine d’information indépendant Le Journal Hebdomadaire, contactée par Guysen.

Une conférence de presse sur l’accident forte de nombreux officiels a été l’occasion pour les autorités de prévenir les critiques, en rejetant la faute au public lui-même.

La portée politique de l’accident est ainsi minimisée par la presse officielle, notamment par Le Matin, journal du Palais royal. « Le problème n’avait aucun lien ni avec l’organisation, ni ne relevait du dispositif de sécurité mis en place à l’occasion. En fait, il s’agit, estime-t-on, du comportement d’une partie du public qui a emprunté un passage interdit », a ainsi écrit le quotidien.

L’argumentation officielle, en anticipant toute critique, les a peut-être motivés. « Tout le monde a été choqué de voir les autorités ne reconnaître pas la moindre responsabilité dans ce qui s’est passé », déclare Aïda Semlali, ajoutant « pour eux ce n’est que la faute du public ».

Au-delà du fait divers, l’accident de Rabat dresse un portrait sombre du Maroc. Un portrait dominé par le poids des inégalités sociales et l’omniprésence de la monarchie.

Antony Drugeon, le 26 mai 2009

More Details
Mai 25, 2009
L’ultime offensive pakistanaise contre les talibans

L’offensive menée par le Pakistan contre les talibans a des airs de baroud d’honneur, à l’issue de plusieurs années de lutte parfois tendue. L’échec de l’accord entre les étudiants en religion et le gouvernement d’Islamabad de février dernier met le Pakistan devant l’obligation d’éliminer les talibans, mais la population affiche ouvertement son hostilité à voir le Pakistan faire la « guerre contre le terrorisme » si chère aux Etats-Unis.

Alors que les combats font rage au Pakistan entre les talibans et les forces gouvernementales dans la vallée du Swat (nord-ouest du pays, frontalière de l’Afghanistan), une manifestation a agité dimanche la capitale Islamabad, afin de dénoncer ces opérations militaires.

Plusieurs centaines de partisans du Jamât-e-Islami, parti islamiste d’opposition ont ainsi défilé alors qu’au même moment des combats de rue pour la maîtrise de la ville de Mingora, principale ville de la vallée du Swat, opposaient l’armée pakistanaise aux talibans.

Les banderoles des manifestants dénonçaient le rôle de main armée des Etats-Unis joué par le Pakistan dans la « guerre contre le terrorisme ». Le Pakistan est particulièrement actif dans la traque des talibans depuis le 11 septembre 2001 et le renforcement des pressions américaines sur le régime en ce sens.

La lassitude de la population, voire sa sympathie pour les islamistes talibans, est une donnée avec laquelle le gouvernement doit composer. En février dernier, le Pakistan avait noué un accord de paix avec les talibans, maîtres de fait du Swat depuis déjà deux ans, s’attirant les critiques fermes de Washington.

L’accord, qui accordait aux talibans une forte autonomie dans le Swat, leur permettant d’y appliquer la charî’a (loi islamique), est rapidement tombé en désuétude. Les talibans ont étendu leur influence aux régions voisines, interprétant le texte comme n’étant pas seulement restreint au Swat. A la mi-avril, ils ont conquis le district de Buner, au sud du Swat, puis les régions proches de Lower Dir et de Shangla.

Le gouvernement pakistanais a donc lancé son offensive le 26 avril. « Le gouvernement était obligé de réagir », estime Talat Masoud, général pakistanais à la retraite, ajoutant « les autorités donnaient l’impression d’être dépassées […]. Les Américains ont commencé à exprimer leur crainte de voir la bombe atomique pakistanaise tomber entre les mains des extrémistes ».

L’offensive est volontiers présentée comme décisive par les autorités elles-mêmes. Jeudi dernier, le Premier ministre pakistanais Youssouf Raza Gilani s’est adressé aux Pakistanais en direct sur les chaînes nationales de télévision. Le ton grave, le visage fermé, il a accusé les talibans de vouloir « soumettre le Pakistan » et d’avoir enfreint l’accord de paix en ayant « poursuivi la lutte armée ».

Les 15.000 hommes de l’armée s’est donné lundi 25 mai « de sept à dix jours » pour reprendre l’intégralité de la ville de Mingora, dans laquelle elle est entrée samedi. D’ores et déjà, la ville est presque désertée de ces 300.000 habitants, après plusieurs semaines de présence talibane. Les bombardements pakistanais sont présentés par l’état-major comme ciblant les talibans, mais les témoignages de rescapés font état de civils tués, certains d’entre eux étant utilisés comme boucliers humains par les talibans.

Les témoignages qui filtrent des zones de combats sont exploités par l’opposition islamiste. Qazi Hussein Ahmed, le dirigeant de Jamât-e-Islami, dénonce une offensive pakistanaise dirigée contre « le peuple innocent de Malakand (partie du Swat) » : « Ils ont ciblé la population en bombardant depuis les airs et utilisent l’artillerie », a-t-il ainsi déclaré.

L’armée annonce avoir tué 1.100 talibans, tandis que les insurgés sont estimés à environ 5.000 combattants. L’ONU déplore de son côté 2,4 millions de réfugiés, soit 700.000 de plus en l’espace de trois jours. La crise humanitaire qui accompagne le conflit complexifie encore la donne pour les autorités pakistanaises, déjà aux prises avec le terrorisme des islamistes dans le reste du territoire.

Ce dimanche, un attentat suicide à la voiture piégée visant un barrage des forces de sécurité a tué dix personnes, dans la région de Peshawar, à 150 km d’Islamabad.

Antony Drugeon, le 25 mai 2009

More Details
Mai 25, 2009
La police détruit l’avant-poste illégal de Maoz Esther

L’avant-poste de Maoz Esther (colonie sauvage proche de Ramallah) a été démantelé jeudi matin par les forces de police, trois jours après que le président américain Barack Obama ait demandé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de geler la colonisation.

Micky Rosenfeld, le porte-parole de la police, a assuré que la police avait évacué les habitants sans rencontrer de résistance violente, et qu’aucune arrestation n’a été faite.

L’avant-poste de Maoz Esther était composé de sept cabanes en métal, a-t-il précisé.

Abraham Sandak, l’un des habitants de l’avant-poste détruit, déclarait que les 40 personnes y ayant résidé allaient reconstruire immédiatement les logements.

« Nous espérons dormir ici ce soir et nous espérons avec l’aide de Dieu reconstruire cet endroit, mais en plus consistant cette fois », a-t-il expliqué.

Selon des groupes pacifistes israéliens, il existe au minimum une centaine d’avant-postes sauvages comme celui-ci en Cisjordanie, contre 121 colonies autorisées par le gouvernement israélien.

Yariv Oppenheimer, secrétaire général de « La paix maintenant », a minimisé l’importance de cette évacuation, la décrivant comme « un exercice de relations publiques », Maoz Esther étant selon lui « un avant-poste fantoche… pas réel, car abandonné ».

Mercredi, des représentants des habitants de l’avant-poste ont tenté de convaincre le ministre de la Défense Ehoud Barak de résister à la pression américaine de cesser la construction de nouveaux domiciles dans les colonies, et de dégeler la délivrance de permis de construire en Cisjordanie.

Ehoud Barak a réaffirmé sa volonté de démanteler les avant-postes, privilégiant « le dialogue » mais n’excluant pas d’ « agir rapidement et de façon agressive pour appliquer la loi », a-t-il déclaré.

Par Antony Drugeon le 21 mai 2009

More Details
Mai 21, 2009
Un nouveau gouvernement palestinien pour d’anciennes discordes

Le gouvernement investi mardi n’a de nouveau que le nom. Le blocage des négociations inter-palestiniennes n’a pas permis d’aboutir à un gouvernement d’union nationale incluant le Fatah et le Hamas. Les deux partis se toisent à nouveau, l’un à la tête d’une Autorité Palestinienne sise en Cisjordanie et l’autre gouvernant la bande de Gaza. Une quasi-« solution à deux Etats » qui ne satisfait personne.

Le Premier ministre par intérim Salâm Fayad a été investi Premier ministre mardi à Ramallah, mettant fin à trois mois de négociations inter-palestiniennes.

Salâm Fayyad succède donc à lui-même à la tête du gouvernement palestinien, faute d’accord de réconciliation inter-palestinien et de formation d’un gouvernement d’union nationale entre le Fatah et le Hamas.

Indépendant, technocrate, Salâm Fayyad s’était aussi résigné face aux pressions de députés du Fatah irrités par un gouvernement dans lequel ils n’étaient pas représentés. La formation de ce « nouveau » gouvernement représente une demi-victoire pour eux.

Les ministres du Fatah représentent moins de la moitié des 20 membres du nouveau cabinet, opérant ainsi un retour en force dans le gouvernement palestinien. Toutefois, ce retour du Fatah est encore perçu comme insuffisant parmi la majorité Fatah du Conseil législatif palestinien, certains députés du parti de Mahmoud Abbas ayant refusé de voter la motion d’investiture du nouveau gouvernement.

Salâm Fayad a en effet suscité l’ire des cadres du Fatah en proposant des postes ministériels à des personnalités de second plan, et non aux caciques du parti. Aucun député Fatah ne s’est vu proposé de porte-feuille ministériel.

Le Premier ministre est également critiqué par certains membres du Fatah pour avoir décidé des mesures d’austérité financière qui auraient privé des proches du Fatah de traitements et de pensions.

Le nouveau gouvernement devra non seulement composer avec ces frictions entre indépendants et membres du Fatah, mais aussi et surtout avec la concurrence du gouvernement du Hamas dans le bande de Gaza.

La nomination de ce nouveau gouvernement, bien que présenté comme une solution transitoire en attendant une réconciliation entre le Fatah et le Hamas, entérine de fait la division entre la Cisjordanie administrée par l’Autorité Palestinienne et la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.

Le Hamas, avec lequel Israël refuse de négocier tant qu’il n’aura pas reconnu son existence et renoncé à la violence, se retrouve donc toujours dans l’opposition. Le mouvement islamiste n’a pas ainsi à participer à un gouvernement négociant avec l’Etat d’Israël.

Le président américain Barack Obama avait pourtant demandé le lundi 27 mai dernier que la loi interdisant le financement d’un gouvernement palestinien comprenant des ministres du Hamas soit révoquée par le Congrès américain.

Faute d’accord de réconciliation avec le Fatah, le Hamas demeure donc dans l’opposition, ce qui restreint d’autant la marge de manœuvre du Premier ministre palestinien dans les éventuelles négociations avec Israël.

Salâm Fayyad a en effet écarté peu après sa cérémonie d’investiture que les négociations avec Israël soient d’actualité. « Je ne pense pas que ce soit le moment approprié pour parler de négociations alors qu’Israël n’honore pas ses accords passés », a-t-il déclaré.

La poursuite des négociations israélo-palestiniennes apparaît donc ces conditions comme remise à une éventuelle intégration du Hamas au gouvernement, plus improbable que jamais.

Antony Drugeon, le 20 mai 2009

More Details
Mai 21, 2009
Le Liban agité par l’affaire des espions d’Israël

La presse libanaise ne manque pas de s’étonner que l’enjeu des prochaines élections législatives soit désormais occulté par « l’affaire des espions ». L’annonce ce dimanche de l’évasion de deux espions présumés vers Israël vient en effet s’ajouter à celle de deux autres suspects ayant traversé la frontière la semaine dernière. Le premier cas d’évasion de suspect libanais d’espionnage pour Israël remonte au 5 mai.

La frontière libano-israélienne est normalement bien gardée, et les Libanais tentant de la traverser sont généralement interrogés et renvoyés au Liban.
La presse libanaise remarque également que les deux « émigrants clandestins » de ce week-end seraient partis avec leur conjointe et leurs trois enfants, ce que les autorités confirment pour l’un des deux. Cet homme serait par ailleurs malade de la polio, ce qui limite sa mobilité.
Les autorités ont arrêtées 15 personnes depuis le mois d’avril, suspectées d’espionner pour le compte d’Israël les membres du Hezbollah dans le sud du pays. Des poursuites judiciaires ont été effectivement poursuivies pour neuf d’entre elles.
L’affaire ne manque pas de ragaillardir le Hezbollah. Le parti chiite islamiste en profite pour rappeler ses galons de hérault de l’opposition à Israël, acquis lors de la présence israélienne au sud-Liban de 1982 à 2000, puis lors de la guerre de 2006 contre Israël.
« Ceux qui croient qu’Israël n’a aucune visée sur le Liban et qu’il ne s’ingère pas dans ses affaires internes se trompent énormément. Ils n’ont qu’à compter les espions découverts ces dernières semaines. Car un pays qui veut laisser son voisin en paix ne sème pas des espions sur son territoire », a ainsi déclaré Mohamed Raad, député du Hezbollah.
Les chances du « parti de Dieu » de renforcer sa représentation nationale au parlement libanais étaient de l’avis de nombreux observateurs déjà fortes avant que n’éclate cette affaire.
Ce lundi, Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a invoqué à nouveau la menace israélienne. Evoquant des manœuvres militaires israéliennes, le leader de la milice chiite qui a résisté à l’armée israélienne durant les 34 jours de la guerre du Liban de 2006 a préparé l’opinion publique libanaise à une nouvelle confrontation avec l’Etat hébreu.
« Israël prévoit d’envoyer le message à la région et au monde selon lequel il n’est pas faible […]. Israël est prêt pour la guerre », a prévenu Hassan Nasrallah. Assurément, Israël est omniprésent dans la campagne des élections législatives libanaises.

Antony Drugeon, le 19 mai 2009

More Details
Mai 19, 2009
Nouvel échec de rapprochement Fatah – Hamas

La médiation égyptienne, après avoir renoncé à la formation d’un gouvernement palestinien d’union nationale incluant le Fatah et le Hamas, semblait être parvenue à réconcilier les deux partis rivaux. La création d’une force de sécurité commune dans la bande de Gaza en attendant les prochaines élections a ainsi été annoncée samedi avec fracas par un haut responsable du Fatah. Une information démentie dès lundi par le Hamas.

Les négociations inter-palestiniennes sous l’égide de l’Egypte sont parvenues ce week-end à faire oublier leur vocation première, la formation d’un gouvernement de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, grâce à l’annonce de la formation d’une force de sécurité commune aux deux partis.

« Nous sommes tombés d’accord sur le principe de former une force de sécurité commune aux deux factions dans la bande de Gaza jusqu’aux élections de janvier 2020 », a ainsi déclaré samedi Nabil Shaath, haut membre du Fatah, à l’agence de presse égyptienne MENA.

Des sources au sein du Fatah comme du Hamas avaient alors affirmé avoir accepté cette mesure en échange de l’abandon du gouvernement d’union nationale Fatah – Hamas.

La question du contrôle des forces de sécurité est un objet de division récurrent entre les deux partis.

Le Fatah et l’Egypte ont présenté cet accord comme les prémisses de la fin des pourparlers inter-palestiniens.

« Nous attendons l’annonce de la signature d’un accord au Caire pour une date qui sera déterminée dans les semaines à venir », s’était réjoui samedi un officiel égyptien.

Le négociateur en chef du Fatah, Azzam al-Ahmed, a quant à lui confirmé que la réunion de samedi était l’avant-dernière.

Toutefois, l’information a été démentie dès le lundi par le Hamas. L’accord signifierait le retour du Fatah dans la bande de Gaza depuis son expulsion en juin 2007, mais pas celui du Hamas au sein des forces de sécurité en Cisjordanie.

Une asymétrie que rejette le « Mouvement de la Résistance Islamique » : « Cela est totalement inacceptable. La manière appropriée d’aborder le dossier sécuritaire passe par une refonte des services de sécurité à Gaza et en Cisjordanie », a déclaré Salah Al-Bardawil, haut responsable du Hamas.

« Accepter un accord portant seulement sur les services de sécurité à Gaza revient à décerner un satisfecit aux services en Cisjordanie et au rôle qu’ils jouent pour combattre la résistance et se livrer à la coordination sécuritaire » avec Israël, a-t-il ajouté.

Le Hamas accuse les services de sécurité de l’Autorité palestinienne de collaborer avec Israël contre la résistance que leur oppose les groupes armés palestiniens.

L’échec de ce rapprochement par les forces de sécurité intervient une semaine après l’annonce par le président palestinien Mahmoud Abbas de la formation prochaine d’un gouvernement n’incluant aucun ministre du Hamas, alors que le cycle de négociations inter-palestiniennes n’est pas encore achevé.

Antony Drugeon, le 18 mai 2009

More Details
Mai 19, 2009
Juifs et Arabes expérimentent la coexistence à l’école

Une école mixte, réunissant Juifs et Arabes. Cette réalité, loin d’être isolée, demeure encore l’exception dans le système scolaire israélien. A Jaffa, l’un de ces centres témoigne de l’ouverture des enfants, souvent supérieure à celle des adultes. Dans les cours des écoles, le conflit israélo-palestinien perd souvent de son acuité, loin des journaux télévisés et des discours des adultes. Un modèle qui ne demande qu’à faire école.

Margerit et Zakya, sont assises côte à côté, presque bras dessus bras dessous. L’une est juive, l’autre arabe, mais elles partagent la même implication pour leur enfant. « Nous avons toute deux un fils dans cette école », explique Zakya.

En fait d’école, « College for all » est plutôt un programme de cours de rattrapages destinés « à des enfants d’origines sociales diverses, et souvent modestes », souligne Sarit Peckerman, directrice du programme de ce centre un peu particulier situé à Jaffa. A raison de quelques heures par semaine après les cours à l’école, les enfants y suivent un programme destiné à leur donner de « l’excellence dans chaque domaine de la vie », selon Sarit Peckerman : anglais, informatique, musique, art, littérature…

Autant dire que les parents, derrière les enfants présents ici, sont particulièrement motivés par l’avenir de leur progéniture. Le mélange d’enfants juifs et arabes y est également présenté comme un facteur d’enrichissement. 26 Juifs et 12 Arabes s’y voient quatre fois par semaine. L’enseignement, en hébreu, n’est pas particulièrement modifié en fonction de cette mixité. A l’exception des fêtes religieuses, qui sont toutes expliquées, et autour desquelles tournent bon nombre d’activités. « Chacun doit cultiver son identité, et c’est ici le lieu idéal pour cette multiculturalité », argumente Anat Niv, psychothérapeute impliquée dans le projet.

Pour Margerit et Zakya, cette ouverture est un moyen de donner plus de chances à leur enfant. Même si la coexistence est loin d’aller de soin. « Au moment de la guerre de Gaza, mon fils a été dire ‘Merde aux Arabes’ au fils de Zakya », témoigne Margerit. « Il répétait juste ce qu’il entendait », ajoute-t-elle. La guerre a assurément éprouvé le modèle de mixité du centre. « La guerre a été une opportunité précieuse pour poser des questions, pour s’arrêter sur des formules souvent entendues, pour parler de respect », assure Anat Niv. Selon elle, « la guerre est restée à la télévision, ici les enfants restent amis, ils ne connaissent que la souffrance, mais pas la haine ».

Léore, 12 ans, qui a « de très bon amis arabes » et aime apprendre « quelques » mots d’arabe, réalise être « un peu différente des autres ». « Mais », rétorque-t-elle aussitôt, « si tout le monde pensait comme nous, ça irait sans doute mieux ».

Le débat sur la nature juive de l’Etat d’Israël, récemment mis sur le devant de la scène par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, y prend une tournure forcément plus prosaïque. Sarit Peckerman refuse d’entrer dans le fond du débat : « Israël est un Etat très compliqué ; je ne regarde pas les choses dans la globalité, mais plutôt sur ce que je vois ici », explique-t-elle. « Tout cela n’a aucun sens pour les enfants ici ; c’est en jouant au basket par exemple que se créent des affinités, avec des Juifs comme des Arabes ».

Antony Drugeon, le 17 mai 2009

More Details