Les missiles de défense victimes des restrictions budgétaires américaines

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Avr 14, 2009
Les missiles de défense victimes des restrictions budgétaires américaines

Les réductions budgétaires discutées au Congrès américain pourraient bien entraver le développement du système de missiles défensifs Arrow-3.

Le ministre de la Défense Ehoud Barak a déclaré devant un comité réduit du parti travailliste : « A cause de la crise économique aux Etats-Unis, [les Américains] sont en train de réduire des budgets et veulent allouer certains fonds à des projets totalement américains, qui répondent mieux à leurs besoins ».

Le système Arrow-3 est conçu pour aider Israël à intercepter des missiles balistiques sur une portée allant jusqu’à 100 km, soit davantage que celle actuellement couverte par les systèmes Arrow-2, qui équipent actuellement les systèmes de défense antiaérien israélien.

Le système Arrow-3 est présenté comme une défense crédible contre d’éventuels frappes de missiles iraniens qui pourrait être opérationnelle dans trois ans.

Antony Drugeon, le 6 avril 2009

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Avr 14, 2009
Nathan Sharansky pressenti à la tête de l’Agence Juive

Benyamin Netanyahou serait sur le point de proposer Nathan Sharansky au poste de président de l’Agence Juive, selon des sources proches des deux hommes.

« Il n’y a pas encore eu d’offre sérieuse et formelle, mais lorsqu’il y en aura une, il l’acceptera », a déclaré une source proche du Premier Ministre et de N. Sharansky.

Nathan Sharansky avait échoué à être élu à ce poste en 2005, en raison de l’opposition vive du Premier Ministre d’alors, Ariel Sharon, dont il critiquait le plan de désengagement.

Ancien ministre, président fondateur du parti Yisrael Ba’aliyah, Nathan Sharansky est présenté comme un présidentiable potentiel s’il accède à la tête de l’Agence juive.

Le Conseil Général Sioniste doit élire son président entre le 16 et le 18 juin, lequel doit normalement devenir le président de l’Agence Juive lors de l’assemblée de celle-ci du 21 au 23 juin, à Jérusalem.

Antony Drugeon, le 6 avril 2009

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Avr 14, 2009
Solidaires du Hamas, les Frères musulmans claquent la porte de l’opposition en Syrie

Les frères musulmans de Syrie ont annoncé leur retrait du front de salut syrien (opposition) pour apporter leur soutien au Hamas palestinien, selon Asharq Al-Awsat du dimanche 5 avril.

Le journal panarabe salue la décision des Frères musulmans, justifiée par le rejet de la « boucherie sanglante qui a atteint son apogée avec l’expropriation de son autorité au Hamas », et « qui n’est pas terminée, en raison de la boucherie israélienne qui en est la cause », rajoute le journal aux capitaux saoudiens.

La nouvelle de ce retrait, largement diffusée par les chaînes d’information arabes, survient alors que les négociations Fatah / Hamas pour la formation d’un gouvernement d’union nationale piétinent.

Les frères musulmans, représentant l’islamisme politique dans la plupart des pays arabes, bénéficient d’une popularité importante quoique difficile à évaluer en raison de leur statut d’opposant radical et des irrégularités électorales que connaissent les pays arabes.

Antony Drugeon, le 6 avril 2009

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Avr 14, 2009
Le gouvernement Netanyahou veut du temps et de la stabilité

Les réformes constitutionnelles devaient constituer l’essentiel de la première réunion du gouvernement Netanyahou dimanche 5 avril, selon l’ordre du jour gouvernemental.

Le nouveau gouvernement devait examiner des projets de loi visant à stabiliser la vie politique en rendant le renversement d’un gouvernement plus difficile, et en réduisant le nombre de partis politiques représentés à la Knesset.

Le nombre de députés nécessaires pour la dissolution du Parlement pourrait monter à 80 députés, tandis que le vote d’une motion de censure serait conditionné à la présentation d’un gouvernement alternatif bénéficiant du soutien d’une majorité de députés.

Le seuil de votes nécessaires pour être représenté au Parlement pourrait dépasser les 2% actuellement en vigueur, afin de lutter contre l’émiettement de la Knesset.

Le gouvernement Netanyahou examine en outre un projet de loi pour s’accorder un délai supplémentaire pour présenter le budget 2009.

En vertu de la constitution actuelle, si le gouvernement ne présente pas de budget avant le 14 mai, il sera automatiquement démis.

« Le congé de Pessah et les congés de printemps prolongés de la Knesset rendent la présentation du budget dans les temps quasiment impossible », a ainsi expliqué une source proche de Netanyahou.

Antony Drugeon, le 5 avril 2009

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Avr 14, 2009
Face à l’Iran, B. Obama dresse un nouveau front

En une semaine, Barack Obama a effectué quatre déplacements à l’étranger. Le président américain a ainsi participé au G20 à Londres jeudi 2 avril, puis au sommet de l’OTAN à Strasbourg vendredi et samedi, avant de se rendre ce dimanche au sommet Union Européenne (UE) – Etats-Unis à Prague. Loin d’être protocolaires, ces visites redéfinissent les contours de la politique extérieure américaine. L’arrivée du président américain en Turquie dimanche dans la soirée vient clore une série de paris stratégiques. L’annonce d’une visite au Proche-Orient en juin prochain suscite l’expectative.

« Israël ne bombardera pas les réacteurs nucléaires iraniens, en tout cas pas au cours de cette année ». Il s’agit là des propos du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. Celui-ci a ajouté aussitôt « J’avoue que je serais étonné si les Israéliens lançaient une attaque dans ces délais », lors de l’interview qu’il a donné au Financial Times, le jeudi 2 avril. Il n’en demeure pas moins que le journal britannique donne là à penser que l’administration américaine se considère en mesure de contenir toute intervention israélienne contre un Iran aspirant au statut de puissance nucléaire.

Ces propos sont intervenus à l’occasion d’une semaine décisive pour la diplomatie américaine, avec les déplacements de Barack Obama aux sommets du G20, UE – Etats-Unis, et en Turquie.

 

Ce dernier déplacement n’est pas le moins important. Le président américain doit s’exprimer devant les députés au Parlement turc, avant de rencontrer en tête-à-tête les dirigeants des principaux partis représentés au Parlement. Une façon de rendre hommage à la démocratie turque, un temps malmenée par l’administration Bush. Les efforts de Barack Obama devant les députés et les dirigeants de l’opposition parlementaire ont d’ailleurs été salués comme il se doit par Özdem Sanberk, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères turc, cité par le journal turc Today’s Zaman : « Le choix d’Obama de s’adresser au Parlement est dans la meilleure tradition de la démocratie américaine ». Le refus des députés turcs à la demande de l’armée américaine de lancer l’offensive en Irak à partir du territoire turc, en 2003, avait dégradé les relations américano-turques.

 

Lors d’une interview à CNN-Turquie, Paul Wolfowitz, alors secrétaire adjoint à la Défense, avait ainsi dit son amertume vis-à-vis de la Turquie, « qui, pour quelque raison que ce soit, n’a pas joué le rôle de leadership majeur dans cette question, contrairement à ce que nous aurions pu prévoir ».

Là où la diplomatie de l’administration Clinton avait cherché à soutenir les Etats du Moyen-Orient acceptant pleinement la paix avec Israël, selon un axe Egypte-Israël-Turquie, l’administration Bush avait en revanche été radicalement différente.

Le projet de Grand Moyen-Orient et la guerre contre le terrorisme volontiers perçue dans le monde arabo-musulman comme une croisade chrétienne ont rapproché Ankara, ferme allié d’Israël, des pays arabes. La seconde intifada (2000-2006), les guerres du Liban de 2006 et de Gaza à la fin 2008 / début 2009 ont creusé l’incompréhension. C’est ainsi que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a bénéficié d’un accueil triomphal de son retour du sommet économique de Davos, où il avait marqué les esprits le 29 janvier dernier en piquant une colère contre la guerre israélienne à Gaza.

C’est dans ce contexte que la visite de Barack Obama s’inscrit, alors que le président américain a affirmé vouloir faire des conflits au Moyen-Orient la priorité de sa politique étrangère. Alors que le rôle de repoussoir endossé par les Etats-Unis auprès des opinions publiques du Moyen-Orient a favorisé l’Iran dans son ambition d’élargir son prestige au-delà des chiites, le président américain cherche désormais des alliés sur lesquels s’appuyer dans la région.

Le président américain a d’ailleurs appelé dimanche 5 avril l’Union Européenne à accepter la Turquie en tant que membre, expliquant qu’un tel geste serait un signe positif vers le monde musulman. L’objectif de la Maison Blanche est de chercher « une plus grande coopération [de l’Occident] avec les pays musulmans », Barack Obama ayant affirmé que « l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne (UE) serait un signal important dans ce sens ».

Mais dans cette lutte d’influence, les Etats-Unis ne peuvent pas se permettre d’affronter l’hostilité de la Russie. C’était l’objet du sommet UE – Etats-Unis de dimanche que de permettre précisément d’aplanir les tensions russo-américaines apparues sous le double mandat de George W. Bush. Car même si la Russie n’était pas conviée à ce sommet, les circonstances poussaient à regarder vers l’Est.

Prague accueillait le sommet alors que le principal terrain de mésentente entre Washington et Moscou est le projet de bouclier anti missiles que l’administration Bush entendait installer en République Tchèque. La politique russe de chantage au gaz, telle qu’elle s’est exercée en janvier dernier pour faire pression sur l’Ukraine, ou la guerre de Géorgie en août dernier, ont vraisemblablement été abordées par des pays d’Europe centrale particulièrement préoccupés par la menace russe.

 

Le président Obama hérite de relations américano-russes passablement dégradées par le projet de bouclier anti missile. Mais il a déjà fait savoir à Moscou qu’il est prêt à ralentir le déploiement du système anti missile en contrepartie du ralliement russe aux efforts diplomatiques pour empêcher l’Iran de réaliser ses ambitions nucléaires. L’opposition de nombreux Tchèques à ce projet pourrait terminer de sceller la réconciliation américano-russe.

 

Dès lors les regards se tournent vers Téhéran. Après avoir tendu la main à l’Iran, Barack Obama a accompli un autre changement majeur de stratégie en soulignant – « avec conviction » – dimanche « l’engagement des Etats-Unis et son désir d’œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d’un monde sans armes nucléaires ». Une telle annonce, au-delà de son aspect spectaculaire, est aussi un moyen de couper l’herbe sous le pied des pays aspirant au statut de puissance nucléaire – l’Iran, mais aussi la Corée du Nord.

 

Si le président américain réussit son pari de séduire Russes et Turcs, et de restaurer l’image des Etats-Unis dans le Moyen-Orient, il sera en position de force dans les pressions exercées contre l’Iran et ses ambitions nucléaires. La diplomatie américaine doit encore entreprendre de s’assurer le soutien des pays arabes et de la Turquie pour assurer totalement son leadership dans la région face à l’Iran.

L’annonce jeudi dernier de la visite prochaine de George Mitchell, émissaire américain au Proche-Orient, « dans la région », peut s’inscrire dans cette démarche. A plus forte raison, l’annonce samedi d’une tournée en juin prochain de Barack Obama lui-même au Moyen-Orient rappelle combien, à la différence de son prédécesseur, le président américain entend bien marquer son influence dans la région.

 

Israël ne peut qu’appréhender cette reprise en main des dossiers moyen-orientaux par Washington avec circonspection. Les propos de Robert Gates assurant qu’Israël ne frapperait pas l’Iran sonnent peuvent être interprétés comme un rappel à l’ordre à l’égard de l’Etat hébreu autant que comme l’affirmation que ces frappes seraient inutiles.

 

Le secrétaire d’Etat américain laisse planer le doute sur la posture de la nouvelle administration américaine. Il a en revanche estimé qu’il restait suffisamment de temps pour « convaincre Téhéran de renoncer au développement de l’arme nucléaire ». Trois ans, selon lui. Ce qui fixe l’essentiel de l’agenda diplomatique du mandat de Barack Obama.

 

Antony Drugeon, le 5 avril 2009

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Avr 8, 2009
En Afghanistan, une « loi-taliban » scandalise l’Occident

L’Afghanistan fait l’objet de critiques de la communauté internationale alors qu’une loi régissant la sexualité féminine a été signée par le président Hamid Karzai.

Le texte de loi, qui concerne les femmes chiites (10 à 20% des afghanes), exige des femmes qu’elles demandent la permission à leur mari pour sortir du domicile, ou leur interdit de refuser un rapport sexuel à leur mari.

Certaines ONG ont dénoncé une loi aussi liberticide pour les femmes que sous le pouvoir des Talibans.

Au sommet de la Hague, où de nombreux Etats et ONG se sont réunis mardi pour discuter de l’aide à apporter à l’Afghanistan, le sujet a nourri la polémique.

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a manifesté son mécontentement. « Les droits des femmes sont au cœur de la politique étrangère américaine de l’administration Obama ».

Le régime de Kaboul se targuait régulièrement de construction d’écoles pour filles ou de l’élection de femmes au Parlement pour mettre en avant l’amélioration de la situation des femmes.

Sabihulla Mujahed, porte-parole autoproclamé des Talibans, a apporté son soutien à la loi signée par le président Karzai « La loi chiite est semblable aux règles des Talibans. Nous la soutenons », a-t-il déclaré à la presse par téléphone.

Antony Drugeon, le 5 avril 2009

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Avr 8, 2009
Ouverture du G20 : relance économique contre régulation de la finance

Relance économique contre régulation de la finance.

Le sommet du G20 s’est ouvert jeudi à Londres afin d’apporter une réponse à la crise économique et financière mondiale actuelle. Les chefs d’Etat ou de gouvernement des 20 pays les plus industrialisés de la planète se sont donné l’objectif de réguler les grands fonds spéculatifs et la finance mondiale et d’engager les efforts « nécessaires pour restaurer la croissance », d’après un projet de communiqué.

Les premières divergences apparaissent entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, insistant sur une relance économique conjoncturelle, et la France et l’Allemagne, appelant conjointement à une réforme structurelle des règles de la finance mondiale. Le président français Nicolas Sarkozy a mis la pression sur les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 en qualifiant cet objectif de « non-négociable » mercredi. Le président américain s’est empressé de minimiser la portée de ces différences. Barack Obama a déclaré le même jour qu’ « il n’y a aucune divergence » sur le fait que « les gouvernements doivent prendre des mesures pour lutter contre la récession et promouvoir la croissance ».

Le projet de communiqué mentionne pour l’heure cinq engagements : restaurer la croissance et l’emploi, redresser les banques et l’activité de prêt, renforcer les institutions financières mondiales face à cette crise et pour prévenir toute autre crise, prévenir tout retour au protectionnisme et promouvoir le commerce international.

Antony Drugeon, le 2 avril 2009

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Avr 1, 2009
6 millions pour Bet Shean
Les fonctionnaires de Bet Shean devant le ministère des Finances. Photo : Antony Drugeon (CC)
Les fonctionnaires de Bet Shean devant le ministère des Finances. Photo : Antony Drugeon (CC)

Les fonctionnaires municipaux de Bet Shean obtiennent gain de cause.

Les salariés de la municipalité de Bet Shean (Nord) mobilisés depuis 3 semaines contre le non-versement de leurs salaires depuis début janvier ont obtenu mardi 30 mars l’accord du ministère des Finances pour le versement de deux mois d’arriérés de salaires.

L’accord, conclu entre le maire de Bet Shean, David Lévy, et le directeur en chef du département budgétaire du ministère des Finances, débloque un montant de 6 millions de shekels « pour permettre le paiement de deux mois d’arriérés de salaires », a déclaré Rachel Balilty, porte-parole du mouvement.

La Knesset s’était penchée sur le problème dimanche 22 mars, et avait approuvé le versement des arriérés de salaire, a expliqué Rachel Balilty. Près de 600 fonctionnaires municipaux sont concernés.

Une nouvelle réunion entre le ministère et les représentants des fonctionnaires municipaux est prévue la semaine prochaine « après la fête de Pessah », a indiqué Rachel Balilty, pour décider de l’éventuel versement du troisième mois d’arriéré.

Antony Drugeon, le 1er avril 2009

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Mar 31, 2009
Israël découvre le droit au congé parental homosexuel

Après la reconnaissance de l’adoption homosexuelle, le « congé maternité » devient accessible aux couples homosexuels. Israël se place ainsi parmi les pays les plus avancés en matière de droits des homosexuels.

Le 16 mars dernier, la situation des droits des homosexuels a connu une petite révolution en Israël. Yonathan Gher a obtenu un congé paternité de 64 jours pour la naissance de son enfant conçu par mère porteuse en Inde. Lui et son conjoint deviennent ainsi le premier couple gay à bénéficier du droit au congé paternité en Israël.

La décision, issue de la Caisse Nationale d’Assurances (Bituach Leumi), a notamment été permise par le fait que Yonathan Gher est le père biologique de l’enfant. La décision, historique, de l’administration publique repose sur le fait que la mère porteuse n’est pas considérée comme étant réellement la mère de l’enfant. Le couple a dû faire appel à une mère porteuse à l’étranger parce que la loi israélienne interdit aux couples homosexuels de recourir à ce procédé en Israël.

En avril dernier, la reconnaissance officielle de l’adoption à l’étranger d’enfants « non-biologiques » pour des couples de même sexe était déjà venue élargir les droits des homosexuel(le)s, alors que l’adoption était jusque-là réservée aux couples homosexuels dont l’un des membres était père (ou mère biologique). L’apparition du congé paternité homosexuelle est une nouvelle avancée dans ce contexte-là.

Une évolution qui ne doit rien à une quelconque modification de la loi. « Personne n’a envisagé l’éventualité que le droit au congé maternité soit un jour revendiqué par un homme », explique Irit Rosemblum, avocate de Yonathan Gher, et par ailleurs présidente de l’association New family, qui milite pour la reconnaissance des droits des homosexuels.

C’est donc dans un vide juridique que Yonathan Gher a pu s’engouffrer. « Ce n’est pas la loi qui a changé, mais son interprétation, ce qui est essentiel dans le droit israélien », explique, enthousiaste, Irit Rosenblum. Mais le gouvernement n’est pas totalement étranger à cette interprétation plus souple de la loi. La Caisse Nationale d’Assurances (Bituach Leumi) qui a accepté la requête de Yonathan Gher est en effet directement rattachée au ministère de la Santé.

De là à craindre un possible recul des droits des homosexuels, il n’y a qu’un pas, avec la formation du nouveau gouvernement. Irit Rosenblum refuse de le franchir : « Avec ce gouvernement ce ne sera pas facile, j’en ai peur, mais je ne crois pas à un retour en arrière ».

Mais la Cour Suprême garde encore la main haute sur l’évolution de la jurisprudence. Dès lors, la voie législative est encore le meilleur moyen pour rassurer les défenseurs des droits des homosexuels. « Il va falloir changer la loi », insiste Irit Rosenblum, « et faire un travail d’éducation pour faire évoluer les mentalités », ajoute-t-elle.

Car New family déclare assister 20 autres couples de même sexe, qui souhaitent également devenir parents. Le précédent de Yonathan Gher ne manquera pas d’être invoqué par ces nouveaux couples homosexuels aspirants à la parentalité.

Antony Drugeon, le 31 mars 2009

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Mar 31, 2009
Au sommet de Doha, les divisions arabes culminent

Le conflit israélo-palestinien et le rapport à l’Iran opposent deux écoles dans la grande famille arabe. La presse arabe ne manque pas de relever ces divisions, qui finissent par faire oublier la substance même du sommet de la Ligue arabe de Doha.

A Doha, l’absence du président Egyptien Hosni Moubarak ne finit pas d’alimenter les commentaires, depuis l’ouverture du sommet de la Ligue arabe lundi 31 mars. Les objectifs affichés du sommet n’étaient a priori pas de nature à diviser.

La suite à donner à l’initiative de paix arabe, alors qu’un nouveau gouvernement israélien est investi, constitue l’enjeu principal de la réunion, qui aurait pu être consensuelle. Mais le plan, proposant depuis 2002 à Israël une normalisation des relations en échange de son retour aux frontières de 1967 et à un règlement « équitable et agréé » de la question des réfugiés, ne suffit plus à unir les positions des diplomaties arabes. Selon le journal palestinien à l’étranger International Middle East Media Center, « les dirigeants [prévoyaient] […] de discuter une initiative d’accorder à Israël une dernière chance d’accepter l’initiative arabe (de paix, NDLR) avant que celle-ci ne devienne caduque ».

Mais la guerre israélienne dans la bande de Gaza a semé la division quant à la stratégie à adopter face à Israël. L’Egypte a justifié sa décision de ne pas se rendre au sommet par les « positions anti–égyptiennes du Qatar » durant la guerre, une référence probable au traitement par la chaîne qatarie Al Jazira de la guerre de Gaza, au cours de laquelle Le Caire s’est vu reproché d’avoir laissé sa frontière avec la bande de Gaza fermée.

Les observateurs parlent d’une confrontation entre les pays arabes modérés, emmenés par l’Egypte et l’Arabie Saoudite, et les pays arabes proches de l’Iran, conduits par la Syrie, partisans d’une ligne dure à l’encontre d’Israël, comme le Qatar, hôte du sommet. Selon Al Jazira, ce clivage découle directement de celui apporté par « l’ancien président américain George W. Bush, et [qui] mobilise les gouvernements sunnites arabes contre l’Iran ». Le Qatar a donné à cette division toute son acuité en invitant en janvier dernier le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le leader en exil du Hamas Khaled Mechaal à un « sommet d’urgence » à Doha sur la guerre à Gaza alors en cours.

L’évènement avait alors irrité l’Autorité Palestinienne, qui craint de se voir peu à peu abandonnée pour une direction palestinienne alternative, soutenue par l’Iran. Ce clivage recouvre donc celui qui divise les Palestiniens, le « camp égyptien » soutenant le président palestinien Mahmoud Abbas (Fatah), tandis que le « camp pro-iranien » soutient le parti islamiste du Hamas. Selon International Middle East Media Center, plusieurs sources palestiniennes proches de l’Autorité Palestinienne ont d’ailleurs dit clairement attendre du sommet de Doha « un soutien à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et au président palestinien, Mahmoud Abbas ».

C’est donc la division qui atteint des sommets, puisque dans le sillage du boycott égyptien, ce sont le Maroc, l’Algérie, Oman et l’Irak qui refusent de participer à la réunion. Le roi du Maroc Mohamed VI, qui a rompu toute relation diplomatique avec l’Iran le 6 mars, a d’ailleurs expliqué son refus de se rendre à Doha en visant sans le dire l’ancienne Perse « Nous devons être francs avec nous-mêmes et reconnaître que le problème (le conflit israélo-palestinien, NDLR) réside dans le corps arabe lui-même et que, partant, la solution est à trouver, d’abord, chez les Arabes eux-mêmes ».

Les tentatives de réconciliation menées par le roi Abdallah d’Arabie Saoudite depuis janvier ont donc échouées, note le quotidien libanais L’Orient-Le Jour. « [Ces] efforts […] avaient redonné l’espoir d’une réconciliation interarabe, mais celle-ci semble s’éloigner avec le boycottage du sommet par M. Moubarak », écrit le journal. Le boycottage du président égyptien est de loin celui qui suscite le plus de commentaires, quelquefois éloignés des enjeux politiques immédiats du sommet. Al Jazira écrit ainsi que l’Egypte exprime sa peur que les « politiques du Qatar ne donnent de l’écho aux tentatives manifestes de l’Iran de combler le vide laissé par le manque de leadership arabe fort sur l’ensemble de la région ».

Le pays, dont le prestige sur l’ensemble du monde arabe en a fait pendant longtemps une référence morale, tente de résister à la montée de l’Arabie saoudite pétrolière et, plus récemment, de pays jeunes comme le Qatar, perçu comme perturbateur.

Dans ces querelles de leadership inter-arabe, l’ombre de l’Iran rappelle que le pays aspire plus que jamais à retrouver sa place de gendarme du Moyen-Orient.

Antony Drugeon, le 30 mars 2009

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Mar 29, 2009
L’Europe rentre dans la crise politique par l’Est

Séisme politique en Europe de l’Est, avec les démissions des gouvernements hongrois et tchèques. L’avenir de l’Union Européenne est concerné. Le populisme eurosceptique pourrait en profiter.

Deux gouvernements européens sont tombés à trois jours d’intervalle. Samedi 21 mars, Ferenc Gyurcsány, Premier ministre hongrois, a annoncé sa démission à la surprise générale. Trois jours après, c’est au tour du Premier ministre tchèque Mirek Topolanek de renoncer à ses fonctions, après le vote de motion de censure par le Parlement.

Déjà, on parle de crise politique pour les pays d’Europe de l’Est. Le contexte de crise économique générale accentue la portée de l’évènement ; la présidence tchèque de l’Union Européenne le dramatise davantage encore.

Mais c’est surtout la fin de non recevoir envoyée par le sommet européen du 1er mars dernier qui donne à la démission du Premier ministre hongrois toute sa signification. Ferenc Gyurcsány avait alors vu son idée de plan d’aide spécifique pour le secteur financier en difficulté des pays d’Europe de l’Est rejetée sine die par les chefs d’Etat et de gouvernements européens. Le Premier ministre avait appelé solennellement à ce qu’aucun « nouveau rideau de fer ne tombe sur le continent ».

Il tire finalement sa révérence en laissant derrière lui un pays particulièrement frappé par la crise économique, de l’étranglement du crédit à l’effondrement de l’investissement en passant par la chute de la production manufacturée et par la hausse du chômage. Son échec à obtenir une aide spécifique de l’Union Européenne face à cette crise lui aura porté le coup de grâce.

Parallèlement, l’appel conjoint de la Hongrie et de la Pologne d’étendre la zone Euro aux pays d’Europe de l’Est a été également rejeté, renforçant l’impression de fermeture des institutions communautaires aux pays de l’Est.

La situation est a priori assez proche en République tchèque. Le Premier ministre Mirek Topolanek (centre-droit) y a remis jeudi dernier sa démission, deux jours après avoir été renversé par une motion de censure. L’opposition reprochait depuis plusieurs mois au gouvernement d’avoir tardé à approuver un plan de relance face à la crise économique. Mais au-delà des questions économiques, là encore c’est l’Union Européenne dans son ensemble qui est interpellée par cette chute de gouvernement.

Le soutien de Mirek Topolanek au traité de Lisbonne, sensé améliorer le fonctionnement institutionnel de l’Union Européenne, explique en fait la défection de plusieurs députés de son propre parti, traditionnellement souverainiste et eurosceptique.

L’Europe traverse donc une période troublée, présidée par une République tchèque dont le président hésite encore entre former un nouveau gouvernement Topolanek ou faire appel à une personnalité plus droitière. Mais c’est surtout la perspective de la ratification du traité de Lisbonne par le Sénat tchèque qui attise les spéculations. Le Premier ministre démissionnaire, chargé des affaires courantes, s’est empressé mercredi 25 mars de « tout mettre en œuvre pour tenir l’engagement tchèque de ratifier le traité de Lisbonne ».

Les hauts responsables européens et des différents Etats membres ont donc les yeux tournés vers la République tchèque, dont dépend une grande partie du devenir de l’Union Européenne. Ce pays est en effet avec l’Irlande, qui doit organiser un nouveau référendum, le seul des 27 Etats-membres à ne pas encore avoir achevé le processus de ratification de la réforme institutionnelle de l’UE, indispensable à son entrée en vigueur.

La crise économique et financière mondiale fait connaitre ses premières conséquences politiques en Europe. Au-delà des scènes politiques tchèques et hongroises, c’est toute l’Union Européenne qui pourrait être affaiblie. Les partis populistes souverainistes et eurosceptiques, prompts à dénoncer une Europe bureaucratique et inutile, sont d’ores et déjà très puissants dans tous les pays de l’Europe de l’Est. Ils tiennent là une occasion de soutenir à celle-ci que l’Europe signifie davantage de devoirs que de bénéfices.

Le vote du Sénat tchèque en avril pourrait dans ces conditions être décisif.

Antony Drugeon, le 29 mars 2009

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Mar 29, 2009
Bakchich au dessous d’un contrat de missiles

Une firme israélienne d’armement accusée d’avoir versé 120 millions de dollars de pots-de-vins en Inde

Les Industries Aérospatiales d’Israël (IAI) sont soupçonnées depuis ce week-end et les révélations d’un journal indien, d’avoir versé des pots-de-vin en marge d’un contrat d’armement à l’Inde.

Le contrat de vente de missiles Barak, conclu en février dernier, aurait été accompagné de commissions occultes d’une valeur totale de 120 millions de dollars, selon le quotidien indien DNA.

IAI a démenti, évoquant d’une part de simples frais bancaires, d’assurance, et de transport, d’autre part un partenariat conclu avec la firme indienne Tata en contrepartie de ce contrat.

Le journal indien justifie ses accusations en rappelant les liens étroits entre l’importateur israélien Elul et la firme Tata, alors qu’Elul n’est pas mentionné dans le contrat en question.

L’homme d’affaire indien Sudhir Chowdhary, dont le nom a déjà été cité dans une affaire de malversations liées à un contrat d’armement avec une firme israélienne (Soltam) est présenté par DNA comme l’intermédiaire entre les deux entreprises.

Le journal indien révèle en outre que le contrat a été conclu le jour même des élections législatives indiennes, contrevenant ainsi la loi.

Une enquête sur un précédent contrat de vente de missiles Barak dans les années 1990 se penche sur le rôle joué par Sonia Ghandi, leader du parti du Congrès (centre-gauche) actuellement au pouvoir.

Selon le quotidien DNA, les partis d’opposition BJP (ultra-nationaliste) et CPM (marxiste) demandent l’ouverture d’une enquête sur le contrat, d’une valeur de 1,5 milliard de dollars.

Antony Drugeon, le 29 mars 2009

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