Israël indemnisera les Palestiniens à Hébron

Antony DRUGEON

Animateur de communauté associative

Juin 7, 2009
Israël indemnisera les Palestiniens à Hébron

Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a ordonné le versement de 250.000 chekels (environ 46.000 euros) pour indemniser les Palestiniens dont les biens ont été endommagés en décembre dernier lors des manifestations autour de la « maison de la discorde ».

L’évacuation de cette maison résultait d’une décision de la Cour Suprême reconnaissant les droits palestiniens sur cette maison, et a mené à des manifestations violentes de la part des colons israéliens d’Hébron.

Revendiquant une politique de « terre brûlée », les manifestants avaient alors incendié voitures et maisons palestiniennes, détruit des fenêtres et agressé des Palestiniens.

Par ailleurs, une manifestation s’est déroulée samedi 6 juin à Hébron, réunissant activistes pacifistes israéliens et étrangers, ainsi que des Palestiniens, avec pour mot d’ordre « l’opposition à l’expansion de la colonie illégale de Susya (au sud d’Hébron) ».

La manifestation a été dispersée par l’armée israélienne, dans une tentative déclarée d’éviter que la manifestation ne soit menacée par une réaction violente des colons israéliens d’Hébron.

Antony Drugeon, le 7 juin 2009

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Juin 4, 2009
Le discours du Caire d’Obama suscite des réactions contrastées

Tendant la main aux musulmans, Barack Obama a tenté par son discours du jeudi 4 juin de désamorcer une logique de choc des civilisations. La démarche est saluée de nombreuses réactions officielles, mais elle est teintées de réserves côté israélien, et d’hostilité du côté de l’Iran et d’Al Qaïda. Le Hamas se distingue en revanche du réseau terroriste d’Oussama Ben Laden en reconnaissant un « changement tangible » dans le discours du président américain.

A l’issue du discours promis à rester comme « le discours du Caire », Barack Obama a très rapidement suscité des réactions de par le monde. L’Autorité Palestinienne a été parmi les plus rapide à réagir, saluant « un bon départ vers une nouvelle politique américaine dans le Moyen-Orient », par la bouche de Nabil Abu Rudeineh, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

« Son appel à cesser la colonisation et à l’établissement d’un Etat palestinien, ainsi que sa référence à la souffrance des Palestiniens […] constitue un message clair à Israël, selon lequel une paix juste se construit avec pour fondations un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale », a-t-il expliqué.

Le gouvernement israélien n’a pas réagi aussitôt, le Premier ministre Benyamin Netanyahou convoquant au préalable ses ministres pour analyser collectivement le discours du président américain. A l’issue de la réunion, un communiqué officiel est venu exprimer le vœu que « l’important discours du président Barack Obama au Caire [ouvre] une nouvelle ère de réconciliation entre le monde arabo-musulman et l’Etat hébreu », ajoutant toutefois «  Israël est engagé dans le processus de paix et il contribuera à l’élargissement du cercle des pays qui voudront vivre en paix avec lui, tout en prenant en considération ses intérêts, notamment dans le domaine de la sécurité ». Israël salue donc le discours d’Obama tout en rappelant au président américain que la main tendue au monde musulman ne doit pas être fermée à l’Etat hébreu, soucieux de sa sécurité.

Le Hamas n’a pas réagi immédiatement non plus après le discours de Barack Obama. Finalement, le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a reconnu « un changement tangible » dans le discours du président américain, en prenant le soin de déplorer également « des contradictions ». Le porte-parole du gouvernement gazaoui a ainsi déclaré : « Une des contradictions réside dans le fait que le président a affirmé que le Hamas était soutenu par le peuple palestinien mais il n’a pas appelé au respect de la légitimité du Hamas qui a été démocratiquement élu ».

Le député Hamas Mahmoud Ramahi a de même déclaré trouver « beaucoup de points positifs » dans le discours de Barack Obama, ajoutant « il y a une différence entre sa [Barack Obama] politique et celle de George W. Bush ». Toutefois, « le problème est toujours sur le terrain », a-t-il indiqué.

Parmi les réactions les plus enthousiastes, l’Union Européenne a rendu hommage à « un discours remarquable, […] qui va sans doute ouvrir une nouvelle page dans les relations avec le monde arabo-musulman », par la bouche de son Haut représentant pour la politique extérieure Javier Solana.

Le Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a salué de son côté dans le discours du président américain l’ « occasion d’écrire un nouveau chapitre » dans les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman.

Sans surprise, Al Qaïda, directement visée par cette tentative de réconcilier le monde occidental et l’islam, a tenu les propos les plus durs à l’encontre de Barack Obama. Le dirigeant de l’organisation djihadiste Oussama Ben Laden a pour l’occasion refait surface, par un enregistrement audio, dans lequel il appelle les musulmans à se « préparer pour une longue guerre contre les infidèles du monde entier et leurs agents ». Oussama Ben Laden a par ailleurs estimé que Barack Obama marchait dans les pas de son prédécesseur George W. Bush.

Le Hezbollah chiite libanais a de son côté critiqué un discours qui ne présente « aucun changement réel » dans la politique régionale des Etats-Unis.

La République Islamique d’Iran a quant à elle rapidement minimisé l’importance de ce discours, dans une allocution du premier dirigeant du régime, le Guide Suprême de la révolution islamique, Ali Khamenei. « C’est par la pratique que des changements devraient être faits, et non pas en faisant de jolis discours à l’adresse du monde musulman », a ainsi déclaré l’ayatollah Khamenei.

De fait, les réserves au discours de Barack Obama émanent précisément des acteurs des conflits entre le monde musulman et l’ « Occident ». A défaut de pouvoir explicitement rejeter un discours de paix et de réconciliation, ces acteurs soulignent leurs craintes, face à une politique américaine aux contours encore incertains.

Antony Drugeon le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
3 nouveaux tués dans des heurts Fatah / Hamas à Qalqilya

Trois Palestiniens ont été tués mercredi à Qalqilya dans des affrontements entre la police de l’Autorité Palestinienne et des membres du Hamas, selon l’agence palestinienne Ma’an.

Deux membres du Hamas assiégés ont été retrouvés morts dans un bunker à l’issue d’un assaut de la police, tandis qu’un policier palestinien a été tué par une grenade du Hamas.

Ces heurts surviennent cinq jours seulement après les affrontements ayant fait six morts dans la même ville de Qalqilya, dont deux membres du Hamas et trois policiers de l’Autorité Palestinienne.

Le gouverneur de Qalqilya, M. Al Khandaqji, a accusé le Hamas de vouloir réitérer sa prise de contrôle sur Gaza en Cisjordanie.

Le Hamas a déclaré mercredi que l’Autorité Palestinienne avait arrêté douze de ses membres lors de descentes de police à Naplouse, Tulkarem et Jénine.

Antony Drugeon, le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
Au Caire, Barack Obama réitère son rejet de la colonisation

Le président américain Barack Obama a prononcé jeudi 4 juin un discours de réconciliation avec le monde musulman au Caire, en réitérant les pressions exercées par son administration sur Israël pour régler le conflit avec les Palestiniens.

Appelant à un « nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans », Barack Obama a abordé le conflit israélo-palestinien dans son discours, faisant de la création d’un Etat palestinien le seul moyen d’y mettre fin, ajoutant qu’il « poursuivrait personnellement » cet objectif.

Estimant que le lien entre les Etats-Unis et Israël était incassable, le président américain a par ailleurs estimé que la situation des Palestiniens était intolérable.

Barack Obama a jugé que les implantations juives en Cisjordanie portait atteinte aux efforts de paix, et qu’elles devaient cesser.

Le président américain a par ailleurs mis en garde contre la tentation de nier la Shoah parmi le monde arabe, considérant que le retour aux stéréotypes antisémites serait une grave erreur.

Antony Drugeon, le 4 juin 2009

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Juin 4, 2009
Israël inquiet du voyage au Moyen-Orient de B. Obama

Le voyage du président américain Obama en Arabie Saoudite et en Egypte du mercredi 3 au vendredi 5 juin se donne clairement pour objectif de relancer la dialogue entre l’Amérique et le monde musulman. Une tâche ardue après la présidence Bush fils qui se heurte aux inquiétudes israéliennes, l’Etat hébreu craignant de voir le Président adopter une position déséquilibrée dans le conflit israélo-palestinien. La presse internationale quant à elle salue plutôt la fin de l’ère d’affrontement de civilisation Occident – Islam, symbolisée par la rhétorique de George W. Bush.

En un discours, Barack Obama va tenter jeudi 4 juin au Caire, sinon de réparer du moins de colmater l’incompréhension qui s’est creusée entre les Etats-Unis et le monde musulman. Une mission difficile, encouragée toutefois par les sondages, selon lesquels la rue arabe se montre relativement ouverte à la différence revendiquée par le président américain.

« Le président américain a le droit de tenter de se réconcilier avec le monde musulman et faire concurrence à Al-Qaida ou l’Iran pour conquérir son cœur ; pour notre part, nous devons vérifier que ce cela ne portera pas atteinte à nos intérêts communs [avec les Américains] », a lancé mercredi 3 juin le ministre des Transports Israël Katz, proche du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, à la radio israélienne. Celui qui est considéré par M. Netanyahou comme son porte-parole met des mots sur le sentiment généralisé en Israël selon lequel Barack Obama aurait une approche déséquilibrée du dossier israélo-palestinien, à force de vouloir se distinguer de son prédécesseur.

De fait, le conflit israélo-palestinien est au cœur des frustrations du monde musulman. A cet égard, il ne peut pas être totalement absent du discours du Caire, sans quoi l’objectif du président américain deviendrait inatteignable. Un constat que dresse ainsi en France le quotidien conservateur Le Figaro : « Malgré l’intense ballet diplomatique qui a précédé le voyage, nul ne s’attend à des annonces politiques majeures sur l’épineuse question du conflit israélo-palestinien. Mais le président, persuadé que le dossier est crucial pour l’avenir, devrait insister sur la nécessité urgente de mettre fin à la colonisation israélienne dans les Territoires occupés et exprimer son soutien à la création d’un État palestinien vivant en paix aux côtés d’Israël. »

L’objectif de Barack Obama de réconcilier le monde musulman avec les Etats-Unis ne semble pas pouvoir faire l’économie d’un rééquilibrage diplomatique du côté des Palestiniens, selon le journal britannique The Times. « M. Obama a signalé qu’il allait adopter une approche davantage équilibrée que celle de M. Bush, qui laissait à Israël les mains libres pour étendre la croissance des implantations juives en Cisjordanie occupée », analyse le quotidien de droite de référence au Royaume-Uni.

Le spectre d’une prise en main volontariste du dossier israélo-palestinien par les Etats-Unis est précisément ce qui préoccupe Israël. « Il existe une coopération intense entre Israël et les Etats-Unis, mais les désaccords se sont récemment aggravés », a ainsi déploré M. Katz, en évoquant les récentes demandes répétées de l’administration américaine à geler les implantations en Cisjordanie, sans distinguer entre les avant-postes illégaux et les implantations légales.

Selon le journal suisse Le Temps, Israël cède à une inquiétude excessive. « Même si la rumeur ne cesse de se propager en Israël, le président américain n’a pas évoqué une seule fois publiquement la possibilité de réunir une large conférence internationale qui viserait à relancer l’ensemble du processus de paix dans la région, à l’image de la conférence de Madrid qui s’était tenue en 1991 », écrit ainsi le quotidien helvète. Lequel en conclut : « Malgré les énormes attentes que soulève sa visite au Proche-Orient, Obama semble donc décidé à maintenir le cap du «réalisme politique» dont il ne s’est en vérité guère écarté jusqu’ici en matière de politique internationale ».

Le décalage entre la presse israélienne, qui relate déjà les relations américano-israéliennes sur le registre du bras de fer, et la presse internationale est désormais patent. L’atmosphère d’affrontement entre l’Occident et l’islam qui demeure associé au prédécesseur de B. Obama n’est vraisemblablement pas pour rien dans les réactions de la presse internationale, partagée entre hommage à l’objectif du président américain et perplexité face à l’ampleur de la tâche. En Espagne, le quotidien de référence El Pais (centre-gauche) salue une diplomatie équilibrée : « La pression sur Israël s’est d’ores et déjà faite clairement. La pression sur les Arabes commence aujourd’hui à Ryad ».

Entre l’ouverture à la rue musulmane et la main tendue à l’Iran d’un côté, et la construction d’une « amitié honnête » avec Israël, Barack Obama s’attèle à des objectifs ambitieux. Sur ce chemin étroit, la diplomatie américaine joue une partie difficile.

Antony Drugeon, le 3 juin 2009

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Juin 3, 2009
B. Obama donne six semaines à Israël pour changer sa position

Le président américain Barack Obama a déclaré mardi 2 juin donner six semaines au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour définir une « position réactualisée » au sujet des constructions israéliennes en Cisjordanie et du principe de deux Etats [israélien et palestinien].

Le président américain désire en effet présenter un plan de paix préliminaire de six mois pour le Proche-Orient en juillet prochain, selon une source officielle israélienne.

Israël s’apprête en outre à recevoir George Mitchell, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, lundi prochain.

Barack Obama arrive aujourd’hui en Arabie Saoudite, où il devrait inviter le royaume wahhabite à jouer de son influence sur les pays arabes modérés, en particulier dans le Golfe persique, pour avancer vers une normalisation des relations avec Israël en contrepartie d’un gel des implantations.

Le président américain est également attendu demain en Egypte, où il doit donner un discours attendu s’adressant au monde musulman, dans une tentative d’améliorer les relations des Etats-Unis avec cette région.

Antony Drugeon, le 3 juin 2009

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Juin 2, 2009
Les Palestiniens moins sensibles que les autres Arabes à l’ouverture de B. Obama

A l’approche du discours de Barack Obama jeudi au Caire, où le président américain s’adressera  au monde musulman, un sondage pourrait conforter le président américain dans sa stratégie de main tendue à une région que son prédécesseur avait pour le moins irrité. Selon un sondage de l’institut américain Gallup, la rue arabe ne serait pas insensible à la nouvelle orientation de la diplomatie américaine. Un « effet Obama » se mesure dans tous les pays arabes, à l’exception notable des Palestiniens en Cisjordanie.

La côte d’approbation des dirigeants américains de la nouvelle administration se redresse dans l’ensemble du monde arabe, mais les Palestiniens demeurent sceptiques.

C’est ce qui ressort de l’étude de l’institut américain Gallup, menée en février et mars auprès de 1.000 Arabes adultes à travers dix pays arabes ainsi que la Cisjordanie, réactualisant une enquête similaire réalisée en juin 2008, avant l’élection du nouveau président américain.

C’est en particulier au Maghreb que s’enregistrent les hausses les plus notables. De juin 2008 à mars 2009, l’approbation de l’administration américaine de la part des Tunisiens a grimpé de 14% à 37%, tandis que celle des Algériens est passée de 25% à 47%.

L’Egypte, partenaire clef des Etats-Unis au Moyen-Orient, sur le point d’accueillir jeudi 4 juin Barack Obama pour un discours présenté comme une main tendue au monde musulman, enregistre une hausse majeure, de 6% d’approbation à 22%.

Les pays pétroliers du golfe, dont l’approvisionnement américain en pétrole demeure dépendant, ne sont pas en reste.

Ainsi l’Arabie Saoudite voit le taux d’approbation de l’administration américaine passer de 12% à 29% ; sur seulement deux mois, le Qatar a vu le même indicateur passer de 8% à 22%, de janvier à mars 2009.

Même la Syrie, aux relations difficiles avec Washington, enregistre une hausse, de 4% à 15% avec le nouveau sondage.

Ces chiffres demeurent donc bas, mais témoignent d’une tendance générale. L’hostilité à l’égard des Etats-Unis recule d’autant plus que le pourcentage de personnes répondant ne pas savoir ou refusant de répondre a plus que doublé, atteignant ainsi 19% en Arabie Saoudite.

L’institut Gallup explique notamment cette évolution par l’annonce de la fermeture du camp de Guantanamo (base américaine où sont détenus des prisonniers de guerre capturés en Afghanistan) et du retrait américain d’Irak.

Toutefois, le Liban et les Territoires Palestiniens se distinguent par une faible réceptivité aux gestes de la diplomatie américaine. La côte d’approbation de l’administration américaine connait une baisse de 3 points au Liban, passant de 25% à 22%.

C’est surtout parmi les Palestiniens que le décalage est le plus prononcé, malgré les appels du président américain et de son administration à voir Israël geler ses implantations en Cisjordanie. Le taux d’approbation est presque divisé par deux, passant ainsi de 13% à 7%.

« Je ne suis pas du tout surpris », témoigne Younis Hamoudi, responsable au sein du département juridique de l’Université palestinienne de Bir Zeit (Ramallah), contacté par Guysen.

L’opinion publique palestinienne affiche ainsi son scepticime vis-à-vis des Etats-Unis. Un précédent sondage de l’institut Gallup révélait en 2008, durant la confrontation entre le démocrate Barack Obama et le républicain John Mac Cain que 72% des Palestiniens considéraient que cela ne ferait aucune différence qu’un des deux candidats l’emporte sur l’autre.

Une certaine lassitude palestinienne accueille avec indifférence les discours de Barack Obama, selon Younis Hamoudi. « On a beaucoup espéré à l’époque de Clinton [président américain démocrate, de 1992 à 2000, ndlr], avec les accords d’Oslo, mais aussi en termes de paix, de prospérité », explique-t-il, ajoutant « mais rien n’est arrivé, finalement ».

Le discours de Barack Obama jeudi 4 juin aura donc fort à faire pour trouver grâce auprès des Palestiniens. « Seuls les changements peuvent faire changer d’avis les Palestiniens, aucun mot ne le peut plus », martèle Younis Hamoudi, pour qui « quand je pourrai aller de Ramallah à Naplouse sans rencontrer de check-points, alors les gens changeront d’avis ».

Le sondage s’est toutefois cantonné aux seuls Palestiniens de Cisjordanie, et a été réalisé en grande partie avant la destruction des avant-postes illégaux consécutifs aux pressions américaines du moi de mai.

La désapprobation de l’administration américaine qui a gagné Israël à la faveur de ces pressions est donc loin d’être compensée par un regain de soutien du côté palestinien.

Un contexte de nature à rendre d’autant plus délicate une éventuelle visite de Barack Obama en Israël et dans les Territoires Palestiniens.

Par Antony Drugeon le 2 juin 2009

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Juin 2, 2009
La censure du cinéma sur la sellette en Israël

La ministre de la Culture et des Sports Limor Livat s’en est pris la semaine passée à la censure des films israéliens, ouvrant la voie à une libéralisation d’un secteur sur lequel le Bureau israélien d’Evaluation des Films, rattaché à son ministère, a encore un droit de regard. Une ouverture qui si elle concrétise intervient à contre-courant des contextes des pays voisins.

L’annonce de Limor Livat a fait l’effet d’une surprise, mercredi 27 mai, dans une conférence de presse à Jérusalem. « J’ai décidé de proposer que l’on supprime l’autorité du Bureau des films en matière de censure », a-t-elle ainsi déclaré.

La ministre (Likoud) avait déjà soutenu une initiative semblable en 2005, en tant que députée. Le projet de loi avait été envoyé aux calendes grecques avec la convocation d’élections législatives anticipées. Quatre ans plus tard, Limor Livat a ainsi rappelé sa détermination à mettre fin à la censure, décrivant cette réforme comme une « question de devoir ».

La possibilité de visionner librement les films mis à l’index sur Internet et des décisions du Bureau d’Evaluation des Films de plus en plus contestées, y compris par la Cour Suprême, ont clairement contribué à rendre obsolète le rôle du censeur.

« L’autorité du Bureau des Films a été sapée au cours des dernières années par la Cour Suprême, ainsi que par les avancées technologiques qui permettent de visionner des films sur Internet sans contrainte », a ainsi justifié Mme Livnat, ajoutant « Cela rend la censure d’autant plus hors de propos ».

Face à ce projet, le réalisateur israélien Mohamed Bakri ne cache pas sa satisfaction. « J’espère que cela va se faire », déclare le producteur et réalisateur du film « Jénine Jénine » (2002), contacté par Guysen. Arabe, il considère « évident » que la censure des films israéliens soit « un outil de discrimination à l’égard des Arabes israéliens ». Son film documentaire avait défrayé la chronique pour avoir représenté des massacres de palestiniens par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine. Finalement, la Cour Suprême a cassé  en octobre 2004 la décision de censure du film, arguant que « le fait de ne pas montrer es deux point de vue d’une même histoire » ne constituait pas une base suffisante pour censurer un film, fût-il « de propagande ».

Une victoire que Mohamed Bakri ne savoure pas. « Je suis aujourd’hui encore boycotté par les cinémas », se plaint-il, désignant sans hésiter « des instructions politiques venues d’en haut ».

La décision de la Cour Suprême rappelle que la censure en Israël demeure encadrée par la Justice. Une particularité propre à un Etat de droit qui fait encore figure d’exception dans la région.

Le 16 février dernier, au Liban, le film « Help » s’est vu retiré son autorisation dûment obtenue en juillet 2008, trois jours seulement avant sa sortie en salle. Une décision que ne comprend pas son réalisateur, Marc Abi-Rached, qui y voit une interdiction prise « non pas sur la base de quoi que ce soit de légal, mais sur des éléments d’opinion personnelle », interrogé par Guysen.

« C’est la première fois dans l’histoire du cinéma libanais qu’une licence est accordée puis ensuite révoquée », dénonce le réalisateur. Le film, qui traite de l’homosexualité et de la prostitution, est clairement censuré pour son auteur « pour des raisons morales », mais « la censure politique existe aussi ».

Le film français « Persépolis » (2007) co-réalisé par la Franco-iranienne Marjane Satrapi et le Français Vincent Paronnaud avait ainsi été interdit au Liban, dans un geste manifestement destiné à ménager la communauté chiite libanaise, de même que le film américain « Syriana » (2005), dans lequel apparaissent des terroristes membres du Hezbollah, d’obédience chiite.

En Egypte, la censure cinématographique est « inexistante », selon Achraf Nehad, journaliste et critique de film à Al-Ahram, répondant à Guysen. Le journaliste du quotidien proche du pouvoir dresse le portrait d’une Egypte débarrassée de toute forme de censure, « à l’exception du président Hosni Moubarak, que l’on n’a pas le droit de représenter dans les films », concède-t-il.

L’exclusion du film « Whatever Lola wants » (réalisé par le Marocain Nabil Ayouch, 2008) du festival international de cinéma d’Alexandrie serait « différente » d’un cas de censure, selon Achraf Nehad. « Ce film montrait un visage détestable de l’Egypte, injuste… Cette décision n’a rien de politique », argumente-t-il.

« Il n’y a aucune ligne rouge à ne pas transgresser dans le cinéma égyptien», assure-t-il. Le film « L’immeuble Yacoubian » (2006) réalisé par Marouane Ahmed et adapté du roman à succès de l’écrivain Alaa El Aswany a lui échappé de peu à la censure. « Il parlait d’homosexualité », justifie une nouvelle fois Achraf Nehad.

Dans ce contexte, le Moyen-Orient témoigne d’un fort attachement à certaines lignes rouges qui ne sauraient être trangressées. Israël, s’il adopte la réforme appelée de ses vœux par Limor Livnat, manifesterait son attachement aux standards des pays occidentaux et se démarquerait de ses voisins.

Il n’en demeure pas moins que la proposition de la ministre israélienne épargne le droit de censure exercé par l’armée en Israël, lequel demeure intraitable en ce qui concerne certaines questions stratégiques, comme l’évocation de la bombe nucléaire israélienne.

La question de la censure du cinéma témoigne de la position particulière d’Israël, pays balançant entre l’Occident lointain et le Moyen-Orient voisin.

Par Antony Drugeon, le 1er juin 2009

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Juin 1, 2009
Nomination d’un nouveau négociateur israélien pour la libération de Guilad Shalit

Hagai Hadas a été nommé dimanche 31 mai au poste de nouveau négociateur israélien chargé de la libération de Guilad Shalit par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Cet ancien chef du Mossad succède ainsi à Ofer Dekel, qui avait démissionné le 21 avril dernier.

Benyamin Netanyahou a juré le même jour qu’il n’y aurait pas de levée du blocus à Gaza, alertant sur la fragilité du cessez-le-feu avec le Hamas qui contrôle de fait le territoire.

Israël a conditionné tout éventuel échange de prisonniers palestiniens avec Guilad Shalit à l’instauration d’un cessez-le-feu durable et à la levée préalable du blocus.

Plusieurs ministres de droite du gouvernement israélien s’opposent à l’échange de prisonniers proposé par le Hamas, la liste de prisonniers palestiniens fournie par le Hamas comportant plusieurs auteurs d’attentats terroristes.

Antony Drugeon, le 1er juin 2009

Guilad Shalit :

Nomination d’un nouveau négociateur israélien

Hagai Hadas a été nommé dimanche 31 mai au poste de nouveau négociateur israélien chargé de la libération de Guilad Shalit par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Cet ancien chef du Mossad succède ainsi à Ofer Dekel, qui avait démissionné le 21 avril dernier.

Benyamin Netanyahou a juré le même jour qu’il n’y aurait pas de levée du blocus à Gaza, alertant sur la fragilité du cessez-le-feu avec le Hamas qui contrôle de fait le territoire.

Israël a conditionné tout éventuel échange de prisonniers palestiniens avec Guilad Shalit à l’instauration d’un cessez-le-feu durable et à la levée préalable du blocus.

Plusieurs ministres de droite du gouvernement israélien s’opposent à l’échange de prisonniers proposé par le Hamas, la liste de prisonniers palestiniens fournie par le Hamas comportant plusieurs auteurs d’attentats terroristes.

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Mai 31, 2009
Un tué et cinq blessés dans une manifestation sécessionniste au Yémen

Un manifestant a trouvé la mort dimanche 31 mai à Daleh (sud du Yémen) dans un défilé hostile au gouvernement marqué par une fusillade entre manifestants et policiers.

Cinq autres manifestants ont été blessés par balle dans le défilé dont les slogans évoquent une résurgence du sécessionnisme sud-yéménite.

Le manifestant tué dimanche à Daleh porte à treize le nombre de tués dans ces violences depuis la fin avril.

En avril dernier, le président yéménite Ali Abdallah Saleh avait mis en garde le pays contre le « risque d’éclatement du pays en entités multiples ».

Le 21 mai dernier, lors de la célébration de l’unification des deux Yémen, trois personnes avaient été tuées par les coups de feu de la police qui tentait d’empêcher une manifestation dans la ville d’Aden (sud).

Le « Mouvement sudiste », coalition d’opposants socialistes au pouvoir à Aden avant 1990 et d’islamistes « afghans » (qui avaient combattu les troupes soviétiques en Afghanistan durant les années 80), condamne la colonisation dont serait victime l’ex-Sud Yémen depuis l’unification du pays en 1990.

Antony Drugeon, le 31 mai 2009

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Mai 25, 2009
La police détruit l’avant-poste illégal de Maoz Esther

L’avant-poste de Maoz Esther (colonie sauvage proche de Ramallah) a été démantelé jeudi matin par les forces de police, trois jours après que le président américain Barack Obama ait demandé au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de geler la colonisation.

Micky Rosenfeld, le porte-parole de la police, a assuré que la police avait évacué les habitants sans rencontrer de résistance violente, et qu’aucune arrestation n’a été faite.

L’avant-poste de Maoz Esther était composé de sept cabanes en métal, a-t-il précisé.

Abraham Sandak, l’un des habitants de l’avant-poste détruit, déclarait que les 40 personnes y ayant résidé allaient reconstruire immédiatement les logements.

« Nous espérons dormir ici ce soir et nous espérons avec l’aide de Dieu reconstruire cet endroit, mais en plus consistant cette fois », a-t-il expliqué.

Selon des groupes pacifistes israéliens, il existe au minimum une centaine d’avant-postes sauvages comme celui-ci en Cisjordanie, contre 121 colonies autorisées par le gouvernement israélien.

Yariv Oppenheimer, secrétaire général de « La paix maintenant », a minimisé l’importance de cette évacuation, la décrivant comme « un exercice de relations publiques », Maoz Esther étant selon lui « un avant-poste fantoche… pas réel, car abandonné ».

Mercredi, des représentants des habitants de l’avant-poste ont tenté de convaincre le ministre de la Défense Ehoud Barak de résister à la pression américaine de cesser la construction de nouveaux domiciles dans les colonies, et de dégeler la délivrance de permis de construire en Cisjordanie.

Ehoud Barak a réaffirmé sa volonté de démanteler les avant-postes, privilégiant « le dialogue » mais n’excluant pas d’ « agir rapidement et de façon agressive pour appliquer la loi », a-t-il déclaré.

Par Antony Drugeon le 21 mai 2009

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Mai 21, 2009
Un nouveau gouvernement palestinien pour d’anciennes discordes

Le gouvernement investi mardi n’a de nouveau que le nom. Le blocage des négociations inter-palestiniennes n’a pas permis d’aboutir à un gouvernement d’union nationale incluant le Fatah et le Hamas. Les deux partis se toisent à nouveau, l’un à la tête d’une Autorité Palestinienne sise en Cisjordanie et l’autre gouvernant la bande de Gaza. Une quasi-« solution à deux Etats » qui ne satisfait personne.

Le Premier ministre par intérim Salâm Fayad a été investi Premier ministre mardi à Ramallah, mettant fin à trois mois de négociations inter-palestiniennes.

Salâm Fayyad succède donc à lui-même à la tête du gouvernement palestinien, faute d’accord de réconciliation inter-palestinien et de formation d’un gouvernement d’union nationale entre le Fatah et le Hamas.

Indépendant, technocrate, Salâm Fayyad s’était aussi résigné face aux pressions de députés du Fatah irrités par un gouvernement dans lequel ils n’étaient pas représentés. La formation de ce « nouveau » gouvernement représente une demi-victoire pour eux.

Les ministres du Fatah représentent moins de la moitié des 20 membres du nouveau cabinet, opérant ainsi un retour en force dans le gouvernement palestinien. Toutefois, ce retour du Fatah est encore perçu comme insuffisant parmi la majorité Fatah du Conseil législatif palestinien, certains députés du parti de Mahmoud Abbas ayant refusé de voter la motion d’investiture du nouveau gouvernement.

Salâm Fayad a en effet suscité l’ire des cadres du Fatah en proposant des postes ministériels à des personnalités de second plan, et non aux caciques du parti. Aucun député Fatah ne s’est vu proposé de porte-feuille ministériel.

Le Premier ministre est également critiqué par certains membres du Fatah pour avoir décidé des mesures d’austérité financière qui auraient privé des proches du Fatah de traitements et de pensions.

Le nouveau gouvernement devra non seulement composer avec ces frictions entre indépendants et membres du Fatah, mais aussi et surtout avec la concurrence du gouvernement du Hamas dans le bande de Gaza.

La nomination de ce nouveau gouvernement, bien que présenté comme une solution transitoire en attendant une réconciliation entre le Fatah et le Hamas, entérine de fait la division entre la Cisjordanie administrée par l’Autorité Palestinienne et la bande de Gaza, dirigée par le Hamas.

Le Hamas, avec lequel Israël refuse de négocier tant qu’il n’aura pas reconnu son existence et renoncé à la violence, se retrouve donc toujours dans l’opposition. Le mouvement islamiste n’a pas ainsi à participer à un gouvernement négociant avec l’Etat d’Israël.

Le président américain Barack Obama avait pourtant demandé le lundi 27 mai dernier que la loi interdisant le financement d’un gouvernement palestinien comprenant des ministres du Hamas soit révoquée par le Congrès américain.

Faute d’accord de réconciliation avec le Fatah, le Hamas demeure donc dans l’opposition, ce qui restreint d’autant la marge de manœuvre du Premier ministre palestinien dans les éventuelles négociations avec Israël.

Salâm Fayyad a en effet écarté peu après sa cérémonie d’investiture que les négociations avec Israël soient d’actualité. « Je ne pense pas que ce soit le moment approprié pour parler de négociations alors qu’Israël n’honore pas ses accords passés », a-t-il déclaré.

La poursuite des négociations israélo-palestiniennes apparaît donc ces conditions comme remise à une éventuelle intégration du Hamas au gouvernement, plus improbable que jamais.

Antony Drugeon, le 20 mai 2009

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